Le multiculturalisme est aujourd'hui au cœur des débats qui animent et divisent les milieux politiques et intellectuels, notamment aux Etats-Unis, pays réputé pour être le berceau de ce phénomène pluriculturel. Le terme de multiculturalisme est d'origine anglaise et renvoie à la diversité culturelle, politique et religieuse des immigrés qui n'ont cessé d'affluer aux Etats-Unis depuis maintenant quatre siècles.
La politique multiculturelle des Etats-Unis semble être ancrée dans l'histoire même du pays : « E pluribus unum » (« de plusieurs, un seul »). La devise américaine promettait, mieux qu'une mosaïque ou qu'une juxtaposition de peuples, une construction sur le sol américain d'une véritable nation multiculturelle.
Mais qu'en est-il aujourd'hui ? Devant la floraison de termes ayant pour but la description de la réalité socioculturelle américaine, tels que "Melting pot" ou encore l'actuel "salad bowl", que penser de la situation actuelle ? Nous verrons que le melting pot, l'expression aujourd'hui consacrée, si elle traduit la fusion des races ou l'amalgame d'individus différents dans un bloc indifférencié, semble aujourd'hui se rapprocher plus du mythe que de la réalité, puisque les Etats-Unis se dirigent, doucement mais surement, vers un paysage où se côtoient, parfois difficilement, de multiples cultures sans réelle « assimilation ».
Mais cette célébration d'identités diverses, jusqu'où doit-elle aller ? Le multiculturalisme, s'il permet la reconnaissance de la richesse culturelle, pose aujourd'hui plusieurs problèmes, comme le risque d'éclatement de l'État, celui du communautarisme mais aussi de nombreux défis par exemple la question de la place des diverses identités au sein de la politique.
[...] Le multiculturalisme peut donc être analysé comme un symptôme, l'indicateur d'un véritable changement social. Bien que, comme nous l'avons vu, les Etats-Unis aient été dès leur début une terre d'accueil et de migrations (ayant donc, de facto, favorisé la diversité des origines), il semble qu'aujourd'hui le multiculturalisme américain soit une réalité sociale, démographique et culturelle indéniable. Le concept même de multiculturalisme semble avoir évolué, passant du melting pot, suggérant l'assimilation des diverses cultures dans un même ensemble, vers un salad bowl, suggérant là une coexistence de ces différentes cultures sans nécessaire cohésion, permettant à la fois une tolérance accrue envers les diverses ethnies, mais également l'émergence de risques, soulignés les tenants de l'assimilationnisme, comme la désagrégation de la société, le repli communautaire ou encore le risque de stigmatisation de certains groupes. [...]
[...] Et cela ne va pas sans avoir d'impacts sur la réalité des pratiques socioculturelles de la population américaine. En effet, à mesure que la population se diversifie, les possibilités d'interactions sociales avec les membres des autres groupes raciaux et ethniques devraient se multiplier. Les mariages mixtes (les mariages entre personnes de races différentes ou entre deux personnes dont une seulement est d'origine latino-américaine) donnent une idée du degré d'interaction sociale existant. Le nombre de couples mariés dans lequel l'homme et la femme appartiennent à deux races différentes a considérablement augmenté ces dernières dizaines d'années et plus que triplé depuis 1960. [...]
[...] Le récent débat sur la langue n'est-il pas le signe apparent du multiculturalisme américain ? La langue espagnole, parlée par les immigrés d'Amérique latine et les Porto Ricains, est en plein essor aux Etats-Unis, ce qui va de pair avec la montée en puissance de la communauté hispanique, la première minorité du pays avec 14% de la population totale. De nombreuses collectivités proposent des bulletins de vote bilingues, et les principales administrations, de même que les services consommateurs de certaines grandes sociétés, proposent des services en espagnol. [...]
[...] L'immigration a en effet joué un rôle prépondérant dans le peuplement du pays. Le premier peuplement anglo-saxon a lieu à Jamestown, en Virginie, en 1607. À partir de ce moment, les colons européens débarquent sur la côte Est, à partir de deux régions principales : Le Sud et la Nouvelle- Angleterre. Ces colons sont en grande majorité des Anglais protestants, pour la plupart puritains, ceux que l'on aura par la suite l'habitude de classifier sous l'appellation WASP (White Anglo-Saxon Protestant). Petit à petit, se joignent à eux les Ecossais et les Gallois. [...]
[...] Le terme de multiculturalisme est d'origine anglaise, et renvoie à la diversité culturelle, politique et religieuse des immigrés qui n'ont cessé d'affluer aux Etats-Unis depuis maintenant quatre siècles. L'aspect multiculturel des Etats-Unis semble en effet ancré dans l'histoire même du pays : E pluribus unum de plusieurs, un seul la devise américaine promettait mieux qu'une mosaïque ou qu'une juxtaposition de peuples : la construction sur le sol américain d'une véritable nation multiculturelle. Mais qu'en est-il aujourd'hui ? Devant la floraison de termes ayant pour but la description de la réalité socioculturelle américaine, telle que Melting pot ou encore l'actuel salad bowl, que penser de la situation actuelle ? [...]
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