Manifestation juin 1975, prostituées, répression, revendications, féminisme, mouvement chrétien du Nid, mobilisation, action collective
« Le 2 juin 1975, une centaine de prostituées occupaient l'église de Saint-Nizier à Lyon, pour protester contre la répression policière », écrit le journal La Croix, le 1er juin 2015, se remémorant les évènements. C'est la première fois que des prostituées osent affronter et protester contre la répression policière, tout en invoquant le gouvernement via un ensemble de revendications. Bien que le mouvement se termine dès le 10 juin, suite à l'expulsion des prostituées de l'église par la police, il connaitra un certains retentissement.
Celui-ci n'aurait sûrement pas connu une telle ampleur sans les différents soutiens dont il a pu bénéficier. En effet, comme le montre Lilial Mathieu, dans son article « Une mobilisation improbable : l'occupation de l'église de Saint-Nizier par les prostituées lyonnaises », publié en 1999 dans la Revue française de Sociologie, le mouvement chrétien du Nid, et les féministes de Lyon se sont alliés à la cause de ces femmes, donnant lieu à une action commune de ces trois groupes pour soutenir leurs revendications.
[...] Exemple : volonté de demander un statut professionnel. À l'inverse les mouvements du Nid et des féministes réclament la fin de la prostitution. Exemples : - Le Nid : « objectif affirmé est d'œuvrer pour « un monde sans prostitution » » - Témoignage d'une féministe : « En somme-elles, elles voulaient exercer leur métier dans de bonnes conditions et nous, on voulait, même si on n'arrivait pas à le dire, la disparition de ce métier-là » . mais qui évoluent et connaissent des situations internes propices à l'action commune Objectif de conscientisation du Nid : Mouvement accueille de plus en plus de jeunes. [...]
[...] Exemple : le nid refuse la revendication d'un statut professionnel par les prostituées, en échange de quoi il met de côté son objectif de mise en place d'un « monde sans prostitution » (ou en tout cas, les abolitionnistes rendent cet objectif implicite avec la conscientisation). Conclusion L'action commune entre le groupe des prostituées et ses soutiens est finalement permise par plusieurs éléments. Malgré leur antagonisme avec la prostitution, le mouvement du Nid et celui des féministes se sont trouvés disposés à s'allier avec les prostituées en 1975. [...]
[...] Ces mouvements ne semblent donc pas avoir les mêmes objectifs. Ainsi, selon Lilial Mathieu, comment les mouvements du Nid et des féministes, a priori opposés à la prostitution, ont-ils pu soutenir le mouvement de protestation des prostituées de Lyon ? Ces mouvements opposés à la prostitution se révèlent ouverts à une action collective et à un soutien des prostituées. De plus, ils constituent une aide indispensable pour ces dernières. Finalement, cette action commune s'organise entre concurrence pour la définition du sens de la mobilisation et de ses enjeux et respect d'un principe de « non-ingérence réciproque et implicite ». [...]
[...] Exemple : mise en place d'un « parallèle entre mariage et prostitution », présentent le mouvement comme le « symbole de la libération de toutes les femmes ». Transition : Le mouvement du Nid et le mouvement féministe lyonnais constituent finalement une aide indispensable aux prostituées pour la réussite de leur mobilisation. Finalement, comment s'organise l'action collective de ces groupes ? III. L'organisation de l'action collective entre les prostituées et leurs alliés Une concurrence pour la définition du sens de la mobilisation et de ses enjeux Concurrence entre le Nid et les féministes pour la définition du sens de la mobilisation et de ses enjeux. [...]
[...] Une nouvelle cause à défendre se présente, et les féministes s'en saisissent. Transition : Les groupes, certes opposés à la prostitution, que constituent le mouvement du Nid et le mouvement féministe lyonnais, connaissent finalement des dynamiques internes récentes en 1975, qui s'avèrent propices à leur alliance avec les prostituées. Ainsi, dans quelle mesure ces mouvements se révèlent-ils indispensables pour la réussite du mouvement protestataire des prostituées ? II. Des apports indispensables Un groupe de prostituées sans répertoire d'action collective Les prostituées ne possèdent pas de répertoire d'action collective : Août 1972 : tentative de manifestation, qui leur révèle que les formes de mobilisation « routinières et institutionnalisées » sont inadaptées à leur groupe (exemple : volonté de discrétion, de ne pas révéler leur identité, impossible lors d'une manifestation). [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture