Il faut revenir sur l'étymologie de ce mot. La « réforme » naît d'abord dans la religion. Elle désigne un « retour aux sources », dans le sens d'un retour à la chrétienté. Au début du XXe siècle, elle prend une considération sociale. Aujourd'hui, elle a fait l'objet d'une appropriation par le parti de droite, si bien qu'elle est l'un des termes clés qui animent les campagnes électorales. C'est dans ce contexte qu'élu sur la promesse de la rupture, Nicolas Sarkozy se présente comme le champion de la réforme.
La réforme de la fonction publique, du système des retraites, des universités, la réforme générale des politiques publiques semblent plus que jamais nécessaires, et constituent pour de nombreux politiques comme l'arme ultime pour lutter contre la crise financière, puis économique, internationale. Plus précisément, le mot « réforme » est un mot du professionnel de la politique. L'actualité révèle que la question de la méthode de la réforme a beaucoup occupé depuis l'échec des régionales. Les réformes sont un chemin qui doit conduire à des résultats.
La problématique actuelle est que dans ce contexte d'agitation, de discours politiques axés sur l'efficacité, la rapidité à trouver des solutions, tout ce qui relève de la pédagogie, du compromis est écarté : aujourd'hui, il faut faire des réformes, sous menace de périr, sans qu'aucun responsable politique ne prenne le temps d'expliquer pourquoi cette réforme.
[...] Or, à peine lancée, elle suscite des inquiétudes : la CGT veut une réforme qui soit positive pour les salariés. En outre, certains affirment qu'il faut réformer mais sans toucher à l'âge légal de la retraite : des français y sont opposés. Il faut donc réformer sans renier à ce qui fait notre identité profonde : la solidarité, l'égalité qui lient les différentes générations. Eric Woerth est sous pression car la réforme des retraites est devenue le symbole de la capacité à agir du Président. Quid en termes de réforme des régimes spéciaux ? [...]
[...] Il faut parvenir à un équilibre où les efforts seront répartis équitablement. Un référendum d'initiative populaire est prévu par le Traité de Lisbonne, adopté le 13 décembre 2007 et entré en vigueur le 1er décembre 2009 au sein des 27 Etats membres de l'Union suite à la ratification de l'Irlande. Concernant le critère de la pénibilité, cette question consistera inévitablement à créer des régimes spéciaux, opérant une distinction entre les professions pénibles et celles dont le critère de la pénibilité est moins évident. [...]
[...] Tout le monde est pour la réforme, la question est plutôt de savoir quel type de réforme. Concernant la fiscalité, deux types de réformes s'affrontent : celle qui réduit la progressivité du système fiscal (option défendue par N. Sarkozy), et celle qui consiste à mettre en place un système d'impôt universel de manière à satisfaire l'exigence de réforme juste Plus généralement, les réformes en France subissent un handicap du fait de l'existence d'un paradoxe. Ce paradoxe s'illustre à travers quelques chiffres : Un sondage de mai 2006 selon lequel des Français estiment qu'il est urgent de réformer la France. [...]
[...] Or la discussion de cette réforme intervient en fin de mandat. Gauche et droite sont dans une situation compliquée : on réforme en vue de l'échéance électorale ou pour le bien des citoyens dans l'intérêt général ? Le problème de Nicolas Sarkozy est qu'il n'a toujours pas fait une seule réforme : il a besoin que la réforme des retraites passe et qu'elle réussisse. Du côté du Parti Socialiste, l'opération est aussi compliquée : ils ont intérêt à ce qu'elle passe et qu'elle réussisse sans qu'elle contribue à la notoriété du président actuel. [...]
[...] Tout le monde veut une réforme, et personne ne fait confiance aux dirigeants. Souvent, les Français contestent la réforme parce qu'ils n'ont pas confiance en l'homme politique qui l'incarne : ainsi, en 1995, les réformes entreprises par Alain Juppé souffrent d'un déficit de légitimité non pas tant pour les réformes en elles-mêmes, mais pour le responsable politique qui en est à l'initiative. Ceci illustre aussi un problème de pédagogie de la réforme. Ainsi, on propose une réforme de la justice que personne n'a comprise. [...]
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