Charles Louis de Secondat, baron de la Brède et de Montesquieu, dit simplement Montesquieu est l'auteur de l'Esprit des Lois, paru en 1748, dont sont ici extraits les textes que nous allons étudier. Né le 18 janvier 1689 et mort le 10 février 1755, il est partie intégrante des auteurs du siècle des Lumières. En dehors de ses activités de philosophe et de penseur politique, il a également exercé une carrière juridique en tant que membre puis président du parlement de Bordeaux. Pour rédiger ses œuvres, il s'inspire principalement du régime français en place, avec la fin du règne de Louis XIV en 1715 mais aussi de la monarchie constitutionnelle qui s'est établie en Angleterre et d'autres gouvernements européens qui feront de lui l'un des premiers auteurs à établir des comparaisons entre les différents régimes. Ainsi, De l'Esprit des Lois, considéré comme son œuvre majeure, apparaît comme l'étude des rapports entre les lois et la « nature et le principe du gouvernement » mais aussi le « physique du pays » (c'est la théorie des climats), les « mœurs » des habitants, leur religion, etc… et non l'étude des lois elles-mêmes, ce qui supposera de ne pas juger de la valeurs des lois mais plutôt d'en expliquer les origines, comme il a pu le préciser lui-même : « Dans tout ceci, je ne justifie pas les usages, mais j'en rends les raisons » (livre XVI, chapitre IV). Il débute son analyse par les rapports qu'ont les lois avec « la nature et le principe du gouvernement » car il considère que ces principes ont une « suprême influence » sur les lois. Il définit alors 3 formes de gouvernement : la monarchie et la république (qui comprend à la fois la démocratie et l'aristocratie), dites gouvernements modérés, c'est-à-dire des régimes reposant sur la loi contrairement au despotisme, 3ème forme de gouvernement, qui demeure un régime d'asservissement dirigé par un dictateur. Montesquieu a alors pour but, en tant que l'un des précurseurs du libéralisme politique, l'avènement et la défense de ce qu'il appelle la « liberté politique ». Ainsi, il nous montre par l'analyse du passage de l'Etat de nature à celui de société, la nécessité des lois tout en établissant que cette liberté recherchée ne pourra être conservée, non pas par le biais d'un pouvoir unitaire comme le suggère Thomas Hobbes, mais grâce à une distinction effective des pouvoirs.
[...] L'auteur prône l'égalité de chacun devant la loi mais la distribution du pouvoir qu'il veut faire entre différents organes (peuple et noblesse par exemple), suppose une inégalité sociale. Montesquieu pensait en effet celle-ci inévitable et non nuisible ce que dénonceront plus tard des auteurs comme Marx. Par ailleurs, on peut également se poser la question de la souveraineté, car chez Montesquieu aucun pouvoir n'y est identifié. Cette question sera traitée chez Rousseau, affirmant que le pouvoir législatif doit en bénéficier et l'exécutif en être exclu. [...]
[...] Il existe donc le droit politique et le droit civil. Les lois politiques doivent alors être en accord avec la nature et le principe du gouvernement établi ou que l'on veut établir, en le formant, tandis que les lois civiles sont chargées de le maintenir. Les lois, selon Montesquieu, sont la raison humaine, et quel que soit l'endroit où elles s'appliquent, elles ne doivent être que les cas particuliers où s'applique cette raison humaine L'instauration de ces droits, et des lois qui en découlent, doit permettre la conservation de la liberté politique Cette liberté ne se définit pas comme le renversement d'un tyran, le droit d'être armés ou [ ] d'exercer la violence ou encore la faculté d'élire celui à qui [les hommes] doivent obéir C'est pour cela que la démocratie et l'aristocratie ne sont point des états libres par leur nature car, par exemple, on a pu parfois confondre le pouvoir du peuple avec la liberté du peuple. [...]
[...] Né le 18 janvier 1689 et mort le 10 février 1755, il est partie intégrante des auteurs du Siècle des Lumières. En dehors de ses activités de philosophe et de penseur politique, il a également exercé une carrière juridique en tant que membre puis président du parlement de Bordeaux. Pour rédiger ses œuvres, il s'inspire principalement du régime français en place, avec la fin du règne de Louis XIV en 1715, mais aussi de la monarchie constitutionnelle qui s'est établie en Angleterre et d'autres gouvernements européens qui feront de lui l'un des premiers auteurs à établir des comparaisons entre les différents régimes. [...]
[...] Par les exemples qu'il cite, Montesquieu veut illustrer son propos. Ainsi, il fait allusion aux monarchies, qu'il ne considère pas comme des gouvernements despotiques, car il existe dans la plupart d'entre elles des organes intermédiaires qui apportent une réflexion sur les décisions du souverain empêchant ainsi qu'elles soient immédiates et arbitraires. Cependant, établissant une anthropologie pessimiste, qui conduit chaque homme qui a du pouvoir à vouloir en abuser, il désire mettre en place des mécanismes pour empêcher l'unité du pouvoir, telle qu'elle a pu être pratiquée en Turquie ou même en Europe et il est difficile de ne pas penser à la célèbre phrase de Louis XIV : l'Etat, c'est moi ! [...]
[...] Ainsi formé, le souverain est alors surpuissant et peut donc réduire toutes les volontés en une seule. Or, pour Montesquieu, il s'agit là d'une situation d'abus de pouvoir, qui caractérise un régime despotique où il ne peut y avoir de liberté politique En effet, puisqu'il y a concentration du pouvoir dans un même organe, les citoyens sont inférieurs au pouvoir, et règne alors la crainte du souverain dans toute la société, car pour pouvoir se maintenir, le gouvernement doit nécessairement faire usage de la violence et annihiler les libertés jusqu'à la société elle- même : Il peut ravager l'Etat par sa volonté générale ; et, comme il a encore la puissance de juger, il peut détruire chaque citoyen par ses volontés particulières Montesquieu veut faire la critique de l'obéissance des citoyens dans ce type de régime. [...]
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