Il y a peu de temps encore, la multinationale de l'acier Mittal-Arcelor annonçait la fermeture d'une aciérie à Gandrange. 600 emplois sur 1100 seraient menacés. Pour beaucoup, cette annonce est une nouvelle illustration des méfaits de la mondialisation sur les emplois français, et plus largement, sur l'économie dans sa globalité.
La mondialisation est avant tout un phénomène qui a besoin d'être défini. Il s'agirait d'un accroissement des échanges internationaux de biens et de services (le commerce international), de mouvements de capitaux et de personnes. Si l'on parle de mondialisation récente, c'est du fait que ces vingt dernières années, le mouvement s'est considérablement amplifié. La montée en puissance de la Chine, de l'Inde, du Brésil, de l'Afrique du Sud, et bien d'autres pays émergents encore, est venue changer la donne économique et sociale mondiale.
Le problème est que, dans le même temps, la situation des pays développés (pays dont la majorité de la population accède à tous ses besoins vitaux ainsi qu'à un certain confort et à l'éducation : Europe occidentale, Etats-Unis, Japon…) s'est dégradée. D'une part, le chômage a augmenté, mais ce sont surtout les inégalités entre les salaires des emplois dits « qualifiés » et « non qualifiés » qui se sont accrues. Les inégalités salariales se mesurent souvent par un ratio entre les 10% d'actifs les mieux payés et les 25% d'actifs moins bien dotés en termes de salaire. Néanmoins, on peut rajouter à cette acception très formelle des caractéristiques ayant trait à la qualité de l'emploi, aux conditions de travail, etc.
La corrélation entre émergence d'une mondialisation amplifiée et dégradation de l'emploi dans les pays développés ne fait, pour l'opinion publique de ces pays, aucun doute : c'est bien, pour elle, le développement du commerce international qui est à l'origine des difficultés qu'ils rencontrent. Des évènements tels que la fermeture de l'aciérie Mittal viennent régulièrement conforter cette opinion. Pourtant, des économistes continuent à défendre la mondialisation, la décrivant comme bénéfique pour la société dans son ensemble.
C'est dans cette optique que nous allons nous demander en quoi les caractéristiques de la mondialisation actuelle exercent-elles une influence négative sur les inégalités de salaires dans les pays développés.
Nous verrons alors que si le commerce international, compris comme l'accroissement des échanges internationaux, peut constituer un élément explicatif des inégalités salariales, il existe des analyses considérant la mondialisation autrement, et permettant alors l'édification de nouvelles explications.
[...] C'est dans cette optique que nous allons nous demander en quoi les caractéristiques de la mondialisation actuelle exercent-elles une influence négative sur les inégalités de salaires dans les pays développés. Nous verrons alors que si le commerce international, compris comme l'accroissement des échanges internationaux, peut constituer un élément explicatif des inégalités salariales, il existe des analyses considérant la mondialisation autrement, et permettant alors l'édification de nouvelles explications. Le commerce international : premier élément pris en compte pour tenter d'établir le lien mondialisation-inégalités salariales A. [...]
[...] Les trois sociologues ont rajouté à ces deux variables la délocalisation de la production manufacturière (internationalisation du commerce et restructuration économique), tout en se concentrant sur 257 régions urbaines américaines. L'étude part de 1980 pour s'arrêter en 1990. Leurs conclusions pointent du doigt une polarisation des revenus qui s'est généralement accrue entre 1980 et 1990. À New York, la variation est d'un peu plus de à Los Angeles et Detroit, les inégalités se sont accrues de plus de tandis que Houston atteint des sommets avec un accroissement de 30%. [...]
[...] On peut tout de même se demander si le développement d'activités requérant de la main-d'œuvre qualifiée dans les grands pays émergents tels que l'Inde, la Chine ou le Brésil (production informatique, aviation . ) ne va pas permettre à terme d'atteindre une limite des effets de la mondialisation, c'est-à-dire, selon P. Krugman, un niveau de spécialisation des économies tel que la croissance du commerce n'aurait plus aucun effet sur les salaires ? Bibliographie LEMOINE Mathilde, MADIES Philippe et MADIES Thierry, Les grandes questions d'économie et finance internationales - décoder l'actualité-, éd. De Boeck, Bruxelles, 2007. [...]
[...] En conséquence, il est maintenant utile de ne plus s'intéresser exclusivement aux échanges Nord/Sud mais également aux échanges entre pays développés. La nouvelle théorie met en avant l'influence que pourrait exercer le commerce international sur le progrès technique et par conséquent sur le travail. En effet, l'ouverture des frontières est à l'origine d'une augmentation significative de la concurrence entre les entreprises. Pour y faire face, les firmes sont obligées de trouver de nouvelles solutions, notamment à travers des innovations afin d'améliorer la productivité. [...]
[...] Par exemple, ils remarquent que le taux de chômage est moins élevé aux États- Unis qu'en Europe, par contre les inégalités salariales des États-Unis sont plus importantes. Ils l'expliquent par une politique sociale différente. Ainsi, les forces institutionnelles seraient aussi, indirectement, des éléments influant sur la mondialisation. Conclusion En conclusion, on a pu observer que la mondialisation est susceptible d'avoir des influences sur l'emploi et les inégalités salariales au travers de deux facteurs principaux : le commerce international et les IDE. [...]
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