Depuis les années 1950 et la mise en place du GATT, le commerce international n'a cessé de croître devenant le principal reflet de la mondialisation. Cette globalisation commerciale peut être entendue comme un processus de densification des interdépendances. En effet, la croissance des échanges est plus rapide que celle de la production, ce qui a pour effet d'accroître le degré d'ouverture des économies nationales. En somme, chaque économie nationale devient de plus en plus dépendante du reste du monde, tant au niveau des débouchés que des approvisionnements. Par ailleurs, la traditionnelle hiérarchie qui régnait sur le commerce international, monopolisé par la Triade qui représentait encore 71% du commerce mondial en 1999 est bousculée de plus en plus par la montée en puissance des nouveaux pays industriels, en Amérique Latine mais surtout en Asie avec les quatre dragons. L'Asie tend à remplacer la Triade en tant que « heartland » de l'économie mondiale.
Ainsi quelles sont les conséquences de la mondialisation, phénomène qui bouleverse aujourd'hui nos économies, sur le commerce international et quelle est la place aujourd'hui de l'OMC face à ce processus ?
[...] Les FMN renforcent ainsi les spécialisations des pays permettant une exploitation plus approfondie des avantages comparatifs. Cette spécialisation est particulièrement visible dans l'adaptation forcée des économies des pays du Nord qui subissent une désindustrialisation progressive qui passe par les délocalisations correspondant à une réorganisation des économies d'ancienne industrialisation. Ces délocalisations sont motivées par le rapprochement des usines aux clients, l'abaissement des coûts de production, la spécialisation de la production. Face à cette réorganisation du commerce mondial et de la division internationale du travail, quelle place a tenu le GATT et quelle place doit tenir l'OMC ? [...]
[...] En effet, on assiste à une spécialisation des pays avancés dans les activités moins intensives en travail non qualifié au sein de l'industrie et dans les activités de service, à une pression concurrentielle des pays du Sud à laquelle les firmes du Nord réagissent par la recherche d'efficacité en ajustant les prix à la baisse, en augmentant la productivité et en diminuant l'emploi industriel. De plus, les délocalisations d'activités participant à la réorganisation des firmes sur une base mondiale. Le consommateur voit les prix des produits chuter et le choix se diversifier. [...]
[...] Les PED qui disposent d'un avantage comparatif pour la production de biens agricoles se sentent désavantagés. Ainsi, le faible bilan économique de l'OMC et les blocages actuels pourrait à terme remettre en cause son rôle dans la gouvernance mondiale. L'OMC a su garantir le bien public mondial d'un cadre juridique international stabilisateur mais elle n'a pas encore retrouvé l'efficacité du GATT à promouvoir la libéralisation des échanges. Les États multiplient en effet les négociations d'accords bilatéraux régionaux, en alternative à l'OMC mais cette prolifération représente-t-elle une menace pour le commerce international ? [...]
[...] Il devient ainsi indispensable pour les pays développés de s'adapter aux nouveaux enjeux de la mondialisation. L'essor du commerce international est ainsi concomitant d'une explosion du nombre de firmes multinationales. Une firme est dite multinationale lorsqu'elle réalise un investissement direct à l'étranger à travers la construction d'un site de production ex nihilo ou du rachat un site de production existant. L'évolution des flux d'IDE (Investissement Direct à l'Étranger) traduit donc l'extension du poids de ces firmes. Ainsi, ces flux d'IDE sont le résultat de décisions stratégiques pour conquérir un marché étranger. [...]
[...] La responsabilité de l'insuffisance de la demande ou de l'investissement incombe essentiellement aux politiques économiques internes. Le phénomène de mondialisation accéléré par la libéralisation des échanges a rendu nos économies interdépendantes et a bousculé la traditionnelle hiérarchie du commerce international avec l'intervention des pays émergents d'Asie et d'Amérique latine dans le jeu mondial. Le GATT et l'OMC ont ainsi eu un rôle important à jouer dans l'abaissement des barrières protectionnistes même si leurs effets restent encore aujourd'hui largement contestés. L'accélération du commerce international et son lot de restructuration, désindustrialisation, spécialisation et délocalisation ont eu finalement un effet global positif permettant un effet de rattrapage, certes limité, au Sud et une recherche d'efficacité accrue au Nord. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture