Le citoyen se définit par sa participation à la chose publique. Il se conçoit ainsi dans un espace public classiquement placé sous l'autorité de l'État, dont il fonde la légitimité quand cet État est démocratique. Cependant, cette conception classique de l'État s'estompe face à la mondialisation, que l'on peut définir comme l'expansion et l'harmonisation des interdépendances entre les nations. L'échelle d'action n'est plus la même et le citoyen doit trouver sa place dans ce nouvel espace.
Le dépassement des frontières peut-il offrir de nouvelles perspectives citoyennes, ou cette mondialisation se développe-t-elle dans l'ignorance, voire au détriment du citoyen ?
[...] La mondialisation est-elle une chance pour le citoyen ? I. La mondialisation, l'occasion d'une citoyenneté renforcée La perte de vitesse de l'État-nation Les nouvelles perspectives offertes au citoyen II. L'impossible recours à l'espace mondial comme espace de référence du citoyen Le manque de légitimité de l'ordre mondial L'absence de culture mondiale Selon Pierre Nora, historien français du XXe siècle et membre de l'Académie française, la nation funèbre et sacrificielle de Renan ne reviendra plus Ainsi, c'est la fin de la conception volontariste de la nation, fondée au XIXe siècle par Ernest Renan, philosophe et historien français, qui s'appuyait sur un passé commun et une volonté de vivre ensemble, sur un plébiscite de tous les jours et dont le cadre privilégié était l'État. [...]
[...] Au contraire, le rapprochement des cultures tend à renforcer leur volonté d'afficher leur identité propre, comme l'illustre en France le débat récent sur l'identité nationale. La montée en puissance des particularismes constitue un autre obstacle à l'émergence d'une citoyenneté mondiale. Les revendications indépendantistes contemporaines de certains territoires, tels que le Kosovo ou la Tchétchénie, rappellent l'importance qui est toujours attachée à l'autonomie économique et politique. Enfin, au-delà des revendications nationales, on assiste à une multiplication des revendications identitaires qui tendent à vouloir réduire le cadre de prise en compte du citoyen, et se développe en réaction à une dilution des identités. [...]
[...] C'est ainsi que, dans le cas de l'Union européenne, l'un des objectifs de ces dernières années a été d'accroître sa légitimité démocratique par le biais du renforcement des pouvoirs du Parlement européen, considéré comme l'institution chargée de faire valoir les intérêts des peuples européens. En outre, le déficit démocratique des instances internationales se manifeste par l'absence de contrôle direct de l'action des instances internationales par les citoyens, souvent considérées comme des bureaucraties immuables. Ce déficit de légitimité démocratique formelle paralyse la formation d'un réel sentiment d'appartenance des citoyens à l'ordre mondial. Matériellement, d'autre part, l'ordre mondial manque de légitimité dans la mesure où son efficacité à régler les problèmes nationaux est remise en cause. [...]
[...] En outre, l'État-nation n'est pas nécessairement synonyme de citoyenneté démocratique. Ainsi, l'exacerbation du nationalisme alliée à la négation de toute participation démocratique dans les régimes totalitaires du XXe siècle illustrent la dichotomie possible entre ces deux réalités. La globalisation accélérée qui a lieu depuis la fin du XXe siècle, avec la fin de la guerre froide, accentue d'autre part le recul de l'État- nation, et rend ce cadre politique de moins en moins capable de garantir au citoyen le respect de ses droits et de lui offrir les moyens de participer efficacement à la vie publique. [...]
[...] La mondialisation offre un nouveau cadre d'action, mais également de nouvelles perspectives au citoyen. Les nouvelles perspectives offertes au citoyen La mondialisation favorise l'action du citoyen dans la sphère publique. Ainsi, le développement des médias, de la communication et de l'information, favorisé par un enrichissement économique soutenu par une libéralisation des échanges, offrent de nouveaux moyens au citoyen pour participer à la vie politique de la cité, comme l'illustre l'émergence de sites internet de renseignements destinés aux usagers, tels que service- public.fr ou legifrance.gouv.fr. [...]
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