La notion de vote renvoie au latin votum défini par l'énonciation d'un vœu dans des circonstances solennelles. Au XV° siècle on se rapproche de la notion de délibération puisque le vote désigne la manifestation d'un point de vue à propos d'une question mise en débat. Au XVII° il prend le sens de décision prise par une assemblée ou un groupe par le suffrage.
C'est au XIX° siècle que le vote devient enfin l'expression d'un suffrage individuel.
L'étude du comportement des votants, ou électeurs n'a longtemps été qu'une analyse au sein de collectifs.
En effet, André Siegfried dans son Tableau politique de la France de l'Ouest (1913) part de son étonnement face à la régularité des votes sur un plan géographique. Il lui apparaît que la répartition spatiale des opinions est comparable aux régions géologiques et économiques, « les climats naturels recouvrent les climats politiques » écrit-il. La conclusion de ce modèle de la géographie humaine montre l'existence de facteurs déterminants du vote comme la taille de la propriété, la structure de l'exploitation, le mode de peuplement, l'importance du cléricalisme et enfin le rôle de l'Etat.
Mais cette approche ne permet pas de saisir les comportements des individus au sein des collectifs.
C'est grâce au développement des sondages d'opinion après la Seconde Guerre Mondiale que va se renouveler l'analyse électorale et que vont être élaborés les principaux modèles qui dominent encore aujourd'hui l'explication du vote...
[...] D'après Les comportements politiques, Pascal Perrineau, Nonna Mayer Sujet : Les modèles explicatifs du vote. D'après Les comportements politiques, Pascal Perrineau, Nonna Mayer PLAN Introduction Les trois modèles explicatifs du vote Le modèle sociologique Le modèle psycho-politique Le modèle du choix rationnel La validité des paradigmes à travers les élections de 1995 Le clivage gauche/droite L'évolution des variables lourdes La classe socio-professionnelle Les facteurs conjoncturels Conclusion La notion de vote renvoie au latin votum défini par l'énonciation d'un vœu dans des circonstances solennelles. [...]
[...] En effet, ces électeurs portent plus d'intérêt aux enjeux politiques. Ils sont plus autonomes et surtout plus exigeants. Ainsi, ils feraient leur choix sur le marché politique comme des consommateurs et voteraient pour le parti qui maximise leur utilité. Ce modèle explique d'une part la croissance d'un électorat flottant, qui ne se reconnaît pas dans un parti, et aussi la montée de partis hors systèmes comme le Front National en France. II- La validité des paradigmes à travers les élections de 1995 Le clivage gauche/droite Au lendemain du second tour des élections présidentielles de 1995, les trois-quarts des Français se définissaient comme de gauche ou de droite. [...]
[...] Chacun des modèles explicatifs du vote enferme donc une part de vérité et loin de s'opposer ils se complètent. Le comportement du votant résultera finalement de son positionnement sur l'échelle droite/gauche, de sa prédisposition politique mais aussi de l'élection, l'intérêt qu'elle suscite et les enjeux qui en découlent. L'électeur arrêtera son choix dès qu'une situation d'apparence satisfaisante se présentera. Depuis 1980 la notion de rationalité a été nuancée. Lavau a proposé une théorie de l'électeur dont chaque vote peut être analysé comme un acte d'adaptation. [...]
[...] Dès 1948, l'Université de Michigan fait une analyse du comportement politique plus psychosociologique. Il s'agit du modèle psycho-politique qui critique la prédisposition sociale que soutenant l'Université de Columbia. L'hypothèse est ici que le vote est d'abord un acte politique. L'électeur traduit ici sa perception de la situation politique en un vote particulier pour un candidat ou un parti. Le principal facteur de l'orientation du vote serait donc l'identification partisane, identification transmise par la famille, durable et dont l'intensité croît avec l'âge, confirmant ainsi cette stabilité électorale. [...]
[...] La probabilité de voter pour un candidat de gauche diminuant régulièrement avec la fréquence de la pratique religieuse. En revanche, la spécificité du groupe ouvrier s'est progressivement estompée. Dans les années soixante- dix, le monde ouvrier voyait le Parti Communiste comme un défenseur alors qu'aujourd'hui c'est le Front National qui bénéficie du soutien de cette classe. Le Pen apparaît désormais comme le défenseur des petits contre les gros, du peuple contre les élites Inversement le Parti Socialiste attire les catégories jeunes, citadines qui ne se reconnaissent pas dans le conservatisme de droite. [...]
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