L'Université du Michigan a permis à plusieurs chercheurs de développer leurs idées; parmi ceux-ci, de nombreux académiciens, tels Campbell, Converse, Miller et Stokes, ont tenté d'expliquer le vote électoral; on donna à leur explication la dénomination d'École du Michigan. Leurs publications émanaient du Study Research Center, et celles-ci se voulaient une alternative au modèle déterministe de l'école de Columbia pour comprendre le vote. Au même titre que les mouvements sociologiques et économiques, ils tentèrent d'expliquer psychologiquement ce même vote aux élections présidentielles américaines de entre 1948 et 1956 en conduisant une enquête panaméricaine antérieurement et ultérieurement aux élections qui présenteraient les attitudes de l'électeur individuel. Dans ce travail, il s'agira de la présenter et de discuter des critiques qui lui ont été données depuis sa formulation.
S'inscrivant dans la lignée du modèle psychologique, ce courant tente d'éclaircir le choix électoral en faisant entrer en ligne de compte la subjectivité de l'électeur. En effet, celui-ci ne vote pas qu'avec rationalité et objectivité puisque de façon générale, celui-ci est mal informé sur les enjeux de l'élection et parce qu'ils ne connaissent que minimalement les positions des partis sur ces mêmes enjeux, réduisant ainsi la possibilité de faire un choix éclairé en fonction des idéologies partisanes et augmentant ainsi les chances d'existence de l'identification partisane comme déterminant principal du choix électoral.
[...] Rossi lui parle de données satisfaisantes mais parle d'une analyse un peu trop simpliste et d'une conceptualisation du problème tout autant laconique de la part de l'école du Michigan. Pour Perrineau, le modèle développé par Campbell, Miller, Stokes et Converse ne présentent pas de réelle avancée par rapport au modèle de l'école de Columbia dans The People's Choice; la façon dont est décrite l'électeur dans ce paradigme est simple et réductionniste puisque l'électeur est catégorisé de la façon suivante : il s'intéresse peu à la politique, participe peu. [...]
[...] Quant aux deux dernières, la réception de l'efficacité du vote et les normes civiques du vote, elles se font principalement ressentir lorsqu'il est question de participation électorale. Comme l'identification partisane est au centre du modèle de Michigan, une définition plus précise est ici de circonstance; elle fonctionne comme un écran perceptif, filtrant la vision du monde des électeurs, colorant leurs jugements sur les candidats et les enjeux En d'autres mots, les positions et les choix de l'électeur seront conséquents des choix faits par le parti politique avec lequel l'électeur s'identifie. [...]
[...] the Responsible Electorate, Rationality in Presidential Voting 1936-1960, Cambridge, Harvard University Press pages. LEHINGUE, Patrick, «L'analyse économique des choix électoraux ou comment choisir d'économiser l'analyse, I. L'analyse économique de la politique, dans le champ de la science économique américaine», Politix, no p 88-112. LEHINGUE, Patrick, «L'analyse économique des choix électoraux ou comment choisir d'économiser l'analyse, II. Truismes et paradoxes», Politix, no p.82-122. NIE, Norman H., Verba Sidney et John R. Petrocik, The Changing American Voter, enlarged edition, New York, to Excel pages. [...]
[...] Cette explication du vote normal vient rejoindre le conformisme envers les normes des groupes primaires, une des dimensions mentionnées en début de texte. La personnalité des candidats se présentant à l'élection ne revêtira pas une signification importante puisque le choix est fait en fonction de l'identification partisane ; de plus, l'apparition des sondages d'opinion publique distancera peu à peu le débat politique des débats idéologiques à l'intérieur des partis. Quant aux enjeux, la perception de l'électeur sera dirigée par les choix du parti politique ; les études du paradigme de Michigan ont tenté en effet de mesurer la sensibilité des électeurs vis-à- vis de ces mêmes questions; durant les années 1960, le modèle de Michigan considérait très peu les capacités de l'électeur à voter selon les enjeux politiques. [...]
[...] Son niveau de conceptualisation politique est faible. Peu familier avec les enjeux de la campagne et les positions des deux partis sur ces enjeux, l'électeur a une bonne image des partis et s'en remet à eux pour apprécier les candidats en présence et les enjeux de la campagne En conclusion, le modèle du Michigan a marqué l'histoire de l'explication du vote en dressant un portrait pas très flatteur de l'électeur qui est distant de la politique et qui met généralement les enjeux pouvant le toucher dans les mains des élus, cela par un manque de culture politique mais surtout pas l'identification partisane, concept central de cette thèse académique; la période historique couverte par les données de ce courant présente une stabilité propre mais non reproduite dans le temps. [...]
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