Le texte que nous allons présenter a été rédigé par Michel Dobry, éminent chercheur et penseur français actuellement professeur de sciences politiques à la Sorbonne et directeur du laboratoire d'analyse des systèmes politiques au CNRS. Il fait aussi partie des grands sociologues français. Son domaine est celui de la sociologie des crises politiques.
Dans le texte proposé, il part d'une réflexion de Clausewitz selon qui « La crise est la continuation des rapports politiques par d'autres moyens. » et s'interroge sur la pertinence de cette réflexion et sur la nature de ces « autres moyens ». La présentation de son système d'hypothèses du fonctionnement des crises fait entrer en jeu de nombreuses notions clés quant à l'appréhension du phénomène de crise politique.
De plus, il présente les contextes politiques comme fluides lors d'une crise.
Quelles notions faut-il retenir pour parler de crise politique ?
Quelles sont les propriétés justifiant l'emploi du qualificatif « fluide » pour parler des conjonctures politiques en temps de crise ?
Tout d'abord, les notions de mobilisations, de ressources et de secteurs seront exposées en première partie. Ces notions sont considérées comme des instruments d'analyse nécessaires à l'exploration des processus de crise politique.
Ensuite, notre étude se tournera vers l'analyse propre des crises politiques par l'explication du terme de multisectorialité, qui sera abordé à travers l'idée d'arène. Nous nous interrogerons enfin sur un aspect des conséquences d'une crise, le rétrécissement du champ politique. Ces propriétés tendent à démontrer une fluidité des conjonctures politiques en temps de crise.
La démarche de l'auteur est empirique et fait référence aux crises politiques françaises d'après guerre. Cependant, nous ne développerons les considérations historiques dont il question dans le texte, afin de nous concentrer sur le raisonnement abstrait de Michel Dobry.
Nous essayerons, en conclusion, de dégager les moyens par lesquels une crise peut être contrôlée.
[...] Par exemple, la dissolution de l'Assemblée Nationale par le chef de l'État pour réformer une majorité (Chirac 1995) Par exemple, le succès rencontré par le R.P.F en 1947 aux élections municipales n'a pu être transféré aux élections parlementaires qui se sont soldées par un échec. [...]
[...] La rétention est la capacité à retenir quelque chose, c'est un processus d'emmagasinage. L'exemple de la République, très instable, et des crises ministérielles qui l'ont secouée montre une rétention des calculs au bénéfice de la classe qui fit des crises rencontrées, de simples phénomènes routiniers. L'imprévisibilité était un fait acquis et domestiqué. Quelle autonomie les secteurs détiennent-ils ? Chaque secteur s'efforce de singulariser ses caractéristiques, ce qui lui donnerait une capacité à se soustraire aux pressions extérieures. Nous pouvons schématiser au niveau des sphères correspondantes à chaque secteur, une incompatibilité des formes entre elles. [...]
[...] La mobilisation et les coups joués par les protagonistes sont donc dépendants de cette synchronisation. Le rétrécissement du champ politique est donc opéré par l'obligation des acteurs de se soumettre à un enjeu singulier. De plus, l'entrée en jeu de leaders charismatiques du régime contre l'opposition déloyale tel De Gaulle en 1958, a pour effet de réduire l'importance de la classe politique traditionnelle. En effet, le plus souvent, les négociations sont secrètes, ce qui contribue à l'exclusion de nombreux membres de la vie politique. [...]
[...] Une illusion associe la ressource politique à un bien économique. Cependant, la dimension relationnelle des ressources politiques fait qu'elles ne possèdent de propriétés stables qu'au sein d'un contexte particulier. Elles ne sont donc pas aussi facilement convertibles ou transférables d'un contexte à un autre[2]. La conception des ressources en tant qu'instruments amène une vision erronée de leurs valeurs et efficacité. En effet, selon cette vision, la valeur d'une ressource serait associée aux règles de l'offre et de la demande sur un marché politique, ce qui n'est pas envisageable pour les raisons expliquées ci-dessus. [...]
[...] Mobilisations multisectorielles et dynamiques des crises politiques : un point de vue heuristique Le texte que nous allons présenter a été rédigé par Michel Dobry, éminent chercheur et penseur français actuellement professeur de sciences politiques à la Sorbonne et directeur du laboratoire d'analyse des systèmes politiques au CNRS. Il fait aussi partie des grands sociologues français. Son domaine est celui de la sociologie des crises politiques. Dans le texte proposé, il part d'une réflexion de Clausewitz selon qui La crise est la continuation des rapports politiques par d'autres moyens et s'interroge sur la pertinence de cette réflexion et sur la nature de ces autres moyens La présentation de son système d'hypothèses du fonctionnement des crises fait entrer en jeu de nombreuses notions clés quant à l'appréhension du phénomène de crise politique. [...]
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