Le militantisme partisan est une notion vague et pourtant très utilisée. On regroupe sous cette appellation le mouvement qui unit des militants autour d'un parti politique. Il reste donc à définir ce qu'est un militant. Si l'on reprend la définition de Maurice Duverger, le militant est une personne qui se trouve au centre de plusieurs cercles : d'abord les électeurs qui formeraient le cercle le plus large, ensuite les sympathisants dans un cercle plus petit, puis les adhérents, et enfin les militants. Ceux-là sont donc les moins nombreux.
Un militant serait donc un "adhérent actif", un bénévole qui accepte, en plus de payer sa cotisation, de donner de son temps, ce qui le différencie du personnel payé et du personnel élu. Il est très difficile de quantifier le militantisme, puisqu'une d'une part les partis ne donnent pas facilement ce genre de données, et ensuite parce que la définition du militant a varié selon les époques et les manières d'étudier le mouvement militant.
Selon Nonna Mayer et Pascal Perrineau, en 1989, on compte environ un million deux cent mille adhérents, soit 3% de la population. À titre de comparaison, les adhérents à une association sportive représentent environ 18,9% de la population à la même époque. Le militantisme partisan en France est donc traditionnellement peu répandu, même s'il a fait l'objet de nombreux débats.
Quelles peuvent donc être les raisons qui poussent au militantisme ? Quel est l'intérêt pour les partis ? Le militantisme existe-t-il toujours aujourd'hui ?
[...] *Voir que certains partis sont plus fortement mobilisateurs de partisans que d'autres. Maurice Duverger dans son ouvrage les partis politique, définit une typologie des partis : partis-cadre ou notable et partis de masse. Les partis de masse visant à fédérer un grand nombre de militants. On oppose communément un parti de masse qui s'appuie sur ses militants qui font la force du nombre au parti de notables qui s'appuient sur la renommée de ses acteurs. Cela a ainsi donné au PCF une grande visibilité dans le monde politique. [...]
[...] Les militants sont ceux qui permettent aux partis de garder une base parmi la population. Le parti n'est plus autant vecteur de montée dans la hiérarchie du groupe puisque d'une part les partis sont maintenant financés par l'Etat, de par des lois qui ont été mises en place pour éviter les problèmes de corruption et de financement occulte, et d'autre part il semble que les partis se soient institutionnalisés, professionnalisés, et part là même éloignés de cette base militante. On parle de désaffection d'autant plus volontiers que le militantisme est historiquement une activité à la marge qui concerne très peu de personnes, même si celles-ci sont visibles dans l'espace public. [...]
[...] Des sociologues ont aussi montré que le fait de connaître des gens au sein du parti incite à être d'autant plus actif. Ceux qui avaient déjà des liens avaient moins tendance à quitter le parti, ou bien à être des adhérents passifs. L'étude de Mac Adam montre par exemple que le taux de défection tombe de 25% à 12%. Là aussi on voit le rôle de la reconnaissance social, le rôle du jugement social. Le recrutement n'est donc pas anodin. [...]
[...] Sur la nouvelle génération, il pense que c'est un militantisme qui a évolué vers du ponctuel. Il remarque que de toute façon le taux d'engagement en France n'a jamais été très élevé (autour des Appel NPA J'ai appelé la section centrale à Paris. J'ai eu la personne à l'accueil. Lorsque je lui demande le nombre d'adhérents, il me répond que le parti est trop jeune pour avoir des chiffres précis, mais il pense que cela tourne autour de adhérents environ. [...]
[...] Influence des milieux sociaux, le militant est socialement situé L'apport de la sociologie sur le militantisme montre que l'on peut retrouver de grandes tendances. En effet, quand l'on regarde les recrutements des grands partis, on voit qu'il y a des récurrences, c'est ce que montre Frédérique Matonti dans Le comportement politique des Français. Selon elle, à titre d'exemple, l'UMP s'appuie principalement sur les classes moyennes, tandis que le PCF est lié aux classes ouvrières. Quant au FN, il attire à lui des classes populaires ainsi que des jeunes et des propriétaires terriens. Le militantisme dépend du milieu social dans lequel on évolue. [...]
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