Milieux ultra-nationalistes russes, mouvement skinhead russe, idéologie nationaliste, Russie, formations extra-parlementaires
Le nationalisme est souvent défini comme un mouvement politique qui déclare vouloir exalter la nation sous toutes ses formes par opposition aux autres nations et populations, mais le nationalisme, au-delà de ces définitions, peut renvoyer à des réalités différentes. Marlène Laruelle, dans son ouvrage Le nouveau nationalisme russe souligne ainsi en quels points le nationalisme russe est un nationalisme différent. Elle va montrer comment en Russie, le terme de nationalisme n'est pas directement ramené à une idée d'extrêmes, de marginalité, mais qu'il est même au contraire plutôt perçu comme une forme de retour à la normalité. Ce nationalisme ne réside donc pas seulement dans les mains des mouvements d'extrême droite ou d'opposition au pouvoir, mais fait également partie intégrante des stratégies du Kremlin pour recréer de l'unité sociale après les traumatismes des époques gorbatchévienne et eltsinienne. Naturellement, les mouvements d'extrême droite ne voient pas dans le nationalisme cet aspect unificateur : pour ces groupes le nationalisme est ce qui permet de mobiliser contre l'autre. L'ultra nationalisme quant à lui peut être défini comme une forme de nationalisme extrême et exacerbé qui est souvent lié à la xénophobie, à l'irrédentisme et au revanchisme.
[...] La volonté de ces nouveaux mouvements nationalistes de ne pas se présenter comme des concurrents du parti présidentiel est destinée à tenter de contourner cette monopolisation de l'expression politique par le Kremlin en ne remettant donc pas directement en cause la légitimité des autorités mais en s'affichant au contraire comme un soutien au pouvoir dans sa recherche d'une liaison verticale avec la société. II. Le mouvement skinhead russe: la garantie d'une nouvelle visibilité pour les partis ultra- nationalistes? 1. Les skinheads comme moyen d'élargir la base électorale des formations extra- parlementaires. [...]
[...] Le 30 octobre 2001 a lieu le pogrom le plus meurtrier au marché de la station de métro Tsaritsyno, tuant quatre personnes et en blessant près d'une centaine. Il semblerait également que l'origine des victimes évolue: les migrants caucasiens et centre-asiatiques sont devenus l'obsession principale des skinheads tandis que agressions à l'encontre Asiatiques et Africains sont en légère baisse. Ainsi donc, les partis nationalistes extra parlementaires ont au cours des années 2000 notamment grâce au mouvement des skinhead gagné en visibilité. [...]
[...] Son essor s'explique par sa capacité à dépasser les clivages doctrinaux en recentrant ses actions sur la xénophobie et la peur. Essor très rapide aussi en raison de la complaisance politique dont les slihnead bénéficient. La naissance du mouvement skinneah russe ne s'explique pas uniquement par des motifs politiques, mais également par la crise économique récurrente du pays et l'écroulement du système éducatif. La vie en roule proposée par les louvantes skinhead et la diffusion d'idéologie de haine sociale ou raciale peuvent alors faire leur lit sur ce fond de pauvreté et d'anomie sociale, en conjuguant action politisée s et délinquances. [...]
[...] Des séances de lecture "approximative" de textes fascistes sont couramment organisées. Exemple de la déstructuration des partis extra parlementaires comme par exemple: l'"unité nationales russe": Après plusieurs schismes l'unité nationale russe est secouée par un coup d'Etat interne en 2000.Plusieurs responsables décident d'exclure Alexandre Barbachov du mouvement, qui se scinde alors en de multiples factions, dont certaines tentent de constituer un parti national socialiste de russie en 2006, mais se voient refuser l'enregistrement. barbachov, qui connait des déboires judiciaires pour hooliganisme crée un nouveau parti portant son nom en 2006 avec un succès modéré. [...]
[...] En outre les skinhead symbolisent l'héroïsme guerrier tant attendu par ce mouvances et le rêve d'une prise de pvr par la rue. Le désintérêt des skinnead pour la doctrine au profit de l'action violente efface également partiellement les clivages idéologiques qui ont jusque la divisés les partis extra parlementaires, ce qui leur permet de jouer un rôle de plus en plus important au sein du spectre nationaliste. La collaboration entre partis radicaux et skinhead ne s'est réellement concrétisée qu'après 1997 lorsque des représentants occidentaux de groupes néo-fascismes (les vikings d'Allemagne) se sont régulièrement rendus en Russie afin d'établir des contacts avec les skinhead et de les aider à se politiser. [...]
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