Le modèle républicain français prône la mise à l'écart de tout particularisme, consacrant l'égalité entre les citoyens. Au Brésil, c'est au contraire dans l'exaltation des races, dans l'idée de leur cohabitation pacifique que repose le concept de démocratie. Ces deux mythes semblent proprement antinomiques. En réalité, qu'il s'agisse de la démocratie raciale ou du modèle républicain, ils constituent le socle d'un idéal étatique qui se veut démocratique et égalitaire. Dans les deux cas, il s'agit d'une politique intégrationniste visant à construire les soubassements de l'Etat-nation.
[...] Bibliographie BENNASSAR Bartolomé, MARIN Richard, Histoire du Brésil, Fayard, Paris GUIMARÃES Antonio Sérgio Alfredo, “Actions affirmatives au Brésil : l'accès des Noirs aux universités publiques”, Problèmes d'Amérique latine, nº48, printemps 2003, pp.31-52. LACOSTE Yves, Nation Brésil, Hérodote, nº98, 3e trimestre 2000. NEVES Paulo, Brésil : les stratégies du mouvement noir RISAL - Réseau d'information et de solidarité avec l'Amérique latine, http://risal.collectifs.net/, avril 2004. POLI Alexandra, Dialogues franco-brésiliens sur la violence et la démocratie Cultures & Conflits, nº59, mars 2005, pp.11-45. RAYES Chantal, Brésil : la démocratie raciale malade de sa négritude Libération mai 2003. RIBEIRO Darcy, O povo brasileiro, Companhia Das Letras, São Paulo, 1995. [...]
[...] Au Brésil il existe une palette de plus de 130 couleurs pour définir la couleur de peau des individus. Dès lors qui est considéré comme noir et métis ? De plus, il n'y a pas de définition scientifique des différentes races : c'est le principe de l'autodétermination qui prévaut. En période de discrimination chacun aura tendance à se définir plus blanc. S'il y a une politique institutionnalisée de discrimination positive, alors soudainement il y aura plus de noirs ! Un mulâtre considéré comme blanc se définira plutôt noir pour pouvoir rentrer à l'université par les quotas ! [...]
[...] Ils veulent simplement une reconnaissance, veulent pouvoir accéder pleinement à la citoyenneté brésilienne, chose qui n'a toujours pas été pleinement acquise. Tous les mouvements identitaires noirs avaient d'ailleurs en commun un profond nationalisme et un souci d'intégration. Bien que les mouvements noirs existent au Brésil depuis les années 30 (création de la Frente Negra Brasileira), c'est à partir de la fin des années 70, au moment de la libéralisation du pays que ces mouvements s'affirment et se politisent. Ils s'emparent du thème de l'imposture de la démocratie raciale défendu par Florestan Fernandes dès le milieu des années 60. [...]
[...] Les noirs, parce que leur marginalisation est séculaire, ne conçoivent globalement pas leur ascension sociale comme quelque chose de possible. On remarque donc, malgré une prise de conscience générale des problèmes raciaux au Brésil, un faible impact sur la vie quotidienne des noirs ; en effet, ces mesures ne se sont toujours pas accompagnées d'un changement en profondeur des mentalités, pour les blancs comme pour les noirs. Conclusion La question noire au Brésil reste un enjeu essentiel dans la construction de l'unité nationale, qui cherche toujours la voie d'une intégration réussie de tous les citoyens. [...]
[...] L'université ne compte en effet pratiquement que des blancs, et le préjugé de couleur semble bien être un obstacle au développement et à l'intégration sociale du peuple noir brésilien. En 2001 l'université de São Paulo compte de noirs, alors que l'Etat de São Paulo plus de 30% sur sa population totale. En 2001, le gouverneur de l'Etat de Rio, Garotinho ratifie la loi qui réserve un minimum de 40% des inscriptions dans les universités d'Etat aux étudiants noirs et métis. [...]
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