Les crises surgissent dans les sociétés, sans qu'on n'ait pu les prévoir. C'est un des problèmes les plus cruciaux dans nos sociétés. Dans les années 70, l'on se préparait à faire face à de grandes catastrophes telles que les accidents industriels, grandes pollutions . Les sciences sociales ont eu du mal à s'imposer dans ce champ. Elles étaient mobilisées de façon quelque peu « utilitariste » par les pouvoirs publics : « les sciences humaines et sociales, nouvel arrivant dans le champ des risques, se voyaient ainsi d'office attribuer un rôle à la fois précis et restreint » : il fallait comprendre l'irrationalité des individus, être capable de prévoir leurs réactions, etc.
Dans les années 90, les crises prennent la forme de « scandales », d'affaires liées au pouvoir et aux autorités. Mais le fait de se préparer à un type de crise, d'appréhender certains risques plutôt que d'autres n'influent bien évidemment en rien sur la nature de l'évènement lorsqu'il arrive. Par exemple, la canicule de 2003 a complètement surpris les experts et les autorités. Les recherches visaient à ce moment les risques liés à des virus, mais le fait qu'un simple évènement de chaleur entraine autant de conséquences était imprévisible. Le facteur « chaleur » n'était pas répertorié comme risque. Pourtant, l'impréparation du pays et la désorganisation du mois d'août ont transformé cet évènement climatique exceptionnel en catastrophe sanitaire majeure.
[...] Nos gouvernants projetteraient un modèle, et agiraient ensuite en tentant de copier au maximum ce modèle. Il en résulte un écart forcé entre le modèle et l'action réelle. Ainsi, pour dresser le plan d'une bonne constitution politique, l'artisan de la cité est-il comme un peintre qui, travaillant sur l'exemple divin cherche soigneusement à le reproduire. Ce modèle s'applique à chaque individu, quel que soit son travail : le révolutionnaire, le militaire, l'économiste chacun dresse des plans, des modèles. La seule chose qui puisse réduire cet écart est, si l'on reprend les thèses d'Aristote, est la sagesse pratique, ou prudence. [...]
[...] On se rend bien compte qu'il faudra agir rapidement en cas de pandémie, pour éviter que le virus se diffuse. La crise est donc conditionnée par l'évènement, mais pas seulement[7]. Des caractères endogènes peuvent survenir aussi : la multiplication des acteurs, l'hétérogénéité des corps et la concurrence administrative. Les temps de crise sont de parfaits moments pour renégocier les rapports de force, des luttes de pouvoir peuvent entrer en jeu. Au niveau des compétences, une concurrence est à prévoir. Si l'on prend l'exemple des plans français OMS, l'on note un consensus sur le rôle primordial de l'OMS, la non-compétence de l'Union européenne, et au niveau local les compétences sont notamment attribuées au préfet. [...]
[...] Dans la réalisation de plans (OMS par exemple), on est à l'inverse de ce que nous dit la pensée chinoise. Ainsi, Jullien nous explique que l'efficacité est d'autant plus grande qu'elle est discrète. Le mérite est si complet qu'il passe inaperçu. Ni suspens ni évènement, il n'y a plus rien là qui fasse date ou qu'on dramatise : il n'y a donc pas de quoi en faire une histoire. Contrairement à l'occident qui est particulièrement friand des récits d'action, la Chine n'a pas produit d'épopées. [...]
[...] En d'autres termes, dès lors qu'on fait, il y a fatalement du faire qui est laissé de coté et qu'on ne pourra jamais rattraper. Aussi est-ce seulement si l'on se garde de faire qu'il peut n'y avoir plus ni non-fait. On peut ainsi éviter à la fois le manque et l'échec. En guise de conclusion, nous pouvons dire que cette théorie chinoise ancienne nous permet de prendre un peu de recul face à l'activisme et à l'action perpétuelle du moins dans les apparences qui caractérisent nos sociétés occidentales. [...]
[...] L'objectif est donc de se préparer le mieux possible à une pandémie. Etant données les circonstances internationales, nous savons que le risque pandémique existe, et donc il est possible d'anticiper et de prévoir les conséquences qu'une crise pandémique parvienne. Il est notamment question dans ces plans du risque de saturation des soins, d'une paralysie partielle des services de l'Etat, d'une panique publique Face à cela, l'Etat réagit. En mettant à plat les différents risques, il nous sera possible de mieux les parer. [...]
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