Le syndicalisme (ensemble des forces syndicales) est né dans les pays concernés par la seconde Révolution industrielle en même temps que le mouvement ouvrier. Il s'agit de proposer un nouveau projet de société (syndicalisme révolutionnaire) ou des aménagements au système libéral (syndicalisme réformiste ou chrétien). En France, les syndicats apparaissent en 1864, en même temps que le droit de grève. Ils sont légalisés en 1884. La fonction du syndicat est de négocier, au nom des salariés, avec le patron. Les syndicats, en menant des conflits sociaux, ont été le moteur du progrès social : réduction du temps de travail, augmentation de la rémunération du travail, amélioration des conditions de travail. C'est l'implication des salariés qui a joué le rôle le plus déterminant. Depuis les années 1970, le syndicalisme semble connaître une situation de crise. Nous pouvons alors nous demander dans quelle mesure le syndicalisme est-il en crise ?
[...] Le syndicalisme se serait donc diversifié. Pour conclure, nous pouvons dire qu'il existe une crise du syndicalisme, ce qui ne signifie pas que celui-ci décline. Le terme approprié serait plus celui de recomposition syndicale. Ce processus de transition expliquerait en grande partie la désyndicalisation, et des différences entre les syndicats en termes d'écho. Les conflits du travail semblent être moins importants alors qu'émergent de nouvelles formes de mouvements sociaux. C'est pourquoi nous pourrions nous demander en quoi la transformation des mouvements sociaux depuis la fin des années 1970 favorise-t-elle la cohésion sociale ? [...]
[...] De nombreux conflits sont d'ailleurs menés en dehors du cadre syndical (coordinations, porte-parole, comités de grève). Ces conflits sont aussi de moins en moins nombreux : après le point culminant de mai 1968, le nombre de journées individuelles non travaillées, tous secteurs confondus, est passé de 4 millions en 1975 à en 1997. Il semblerait donc que les salariés suivent de moins en moins les mouvements organisés par les syndicats. Pour expliquer cette crise du syndicalisme, nous pouvons tout d'abord développer les causes extérieures à l'organisation syndicale, liées au contexte social puis économique. [...]
[...] Ensuite, les syndicats interviennent peu auprès des nouvelles couches pauvres. Il s'agit des chômeurs, des immigrés et des précaires, tous très peu syndiqués et menant très peu de luttes. Il est vrai que les syndicats se mobilisent essentiellement lorsque l'intérêt de leurs syndiqués (les salariés) est immédiatement menacé (atteintes aux droits, salaires). La représentation des précaires, des chômeurs et des immigrés est davantage par des associations. Enfin, les syndicats sont devenus très divisés : ils gèrent beaucoup de domaines tels la vie sociale des salariés, les caisses (mutuelles de l'entreprise). [...]
[...] Cela est désormais un objet de luttes de pouvoir entre les syndicats. Mais la division syndicale est aussi liée à leur multiplication : il existe aujourd'hui 6 centrales syndicales interprofessionnelles, auxquelles se sont ajoutés de nombreux syndicats indépendants par branche, voire par métiers (exemple : SNES pour les enseignants du second degré). Cette division a contribué à la perte de crédibilité des syndicats. A cela vient s'ajouter la prise de position politique, de surcroît différente, par les syndicats, qui brouille leur image. [...]
[...] Face au patronat, ils représentent une contre- autorité, un contrepouvoir. Même si les militants de base ont, comme nous l'avons expliqué, un rôle de moins en moins important, les figures du syndicalisme et même les représentants locaux interviennent dans les modes d'expression actuels que sont les médias, nationaux comme régionaux, pour défendre les intérêts des salariés, notamment lors d'émissions politiques. Les syndicats apparaissent comme moins puissants parce que les conflits ne sont plus généralisés comme ils l'étaient dans les années 1970. [...]
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