Société de contrôle, fracture de la société de gouvernementalité, Gilles Deleuze, Michel Foucault, suprématie de l'État, progrès technologique, biopolique, souveraineté nationale, vidéo surveillance, société moderne, sciences politiques
Je voudrais attirer l'attention sur le fait que mon exposé portera sur la vie des individus et cherchera à savoir dans quelle mesure un certain type d'intervention des dispositifs politiques s'applique à notre vie quotidienne et privée. Les formes de pouvoir actuelles peuvent être comprises à travers ce terme du fait qu'elles ont massifié le contrôle des disciplines et, par cela, les obligent à utiliser un levier nouveau. Ce levier se concentrera principalement, vous l'aurez compris, sur le déplacement de contrôle du côté extérieur à la sphère politique, ce que nous pouvons qualifier de privé.
C'est en ce point qu'il est pertinent de s'attarder afin de mieux visualiser ces formes de pouvoir. Nous verrons par la suite de cette analyse que le pouvoir est partout dans notre vie, qu'il nous observe sans être visible, il ne porte plus sur des objets, mais bien sur nos vies. En quelque sorte, il lui est permis de le faire grâce à nous, il agit de cette sorte, car nous le laissons faire.
[...] FOUCAULT, Michel, La naissance de la médecine sociale, Paris, Gallimard 210pp. FOUCAULT, Michel, Il faut défendre la société, Paris, Gallimard 283pp. GUATTARI, Félix, Capitalisme et schizophrénie, Paris, Minuit 648pp. LYON, David, The rise of surveillance society, Minnesota, University of Minnesota Press 270pp. VADROT, Claude-Marie, La Grande surveillance : Caméras, portables, Internet, Seuil, Paris, 2007,256pp. Référence d'un article BOULAY, Jacques, « Le pouvoir panoptique des technologies et systèmes d'information : définition, mesure et implications », Systèmes d'Information et Management, Vol.12, n° pp. 33-54. [...]
[...] Vers le XVIIIe siècle, de nouveaux mécanismes de sécurité émergent ne se basant plus sur une réglementation juridique des activités des individus ou sur une sorte de discipline des conduites, mais bien sûr une gestion des variables qui orientent le comportement de la population afin d'en réguler leurs actions, mouvements, etc . Désormais, selon Foucault, « Il va falloir manipuler, il va falloir susciter, il va falloir faciliter, il va falloir laisser faire, il va falloir, autrement dit, gérer et non plus réglementer. [...]
[...] Cela pourrait être dangereux du fait qu'elles pourraient porter en elles une domination qui de ce fait nous serait invisible. Et c'est sur ce point que Foucault pourrait être critiqué, car à force de penser seulement par une évolution vers l'avant, une mutation nouvelle des formes de pouvoir, on pourrait tout naturellement s'interdire non pas de voir émerger un nouveau pouvoir, mais s'interdire de voir un retour de ce dernier vers une forme déjà utilisée Deleuze, par sa vision d'une société « post-disciplinaire », est assez proche de ce que Foucault définit comme société de gouvernementalité dans son jeu de régulation naturelle et nécessaire. [...]
[...] En effet, il existe de nouvelles technologies présentant une continuité avec cette société : les technologies ubiquitaires (réseaux sans-fil, téléphonie mobile, Internet mobile) »[12]. Ces instruments permettent de développer les informations sur cette population en se basant sur leur vie en continu, elles appliquent le pouvoir à la vie quotidienne des individus afin de les suivre en permanence dans le but d'en tirer le plus d'informations possible pour ensuite influer sur leur comportement. On constate qu'avec ces avancées technologiques, on promeut un principe de laissez-faire, de régulation autonome tout en se concentrant sur les actions de l'individu pour, par la suite, créer certains aménagements orientant le comportement de chacun.[13] « Ce qui compte ce n'est plus la barrière, mais bien l'ordinateur qui repère la position de chacun, et opère une modulation après une analyse. [...]
[...] LYON, David, The rise of surveillance society, Minnesota, University of Minnesota Press 270pp. DELEUZE, Gilles, « Qu'est-ce qu'un acte de création ? », conférence à la FEMIS WILLCOKS, Leslie, “Michel Foucault in the Social Study of ICTs: Critique and Reappraisal”, Social Science Computer Review, vol n° pp. 274-295 SEWELL, Graham, “Someone to watch over me: surveillance, discipline and the just-in-time labour process”, Sociology, Vol n° pp. 271- 289. GALIC, Maša, “Bentham, Deleuze and Beyond: An Overview of Surveillance Theories from the Panopticon to Participation”, Philosophy & Technology, vol n° pp. [...]
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