L'actualité récente à travers le "mouvement anti-cpe",d'une ampleur sans précédent comparable depuis 1995, mais aussi avec son lot de scandales politique, rend d'autant plus pertinente cette interrogation sur la nature et les évolutions contemporaines des mouvements sociaux.
Pour donner une définition assez générale du mouvement social, on peut le caractériser comme un type d'action utilisé par des individus regroupés dans des formes d'organisations plus ou moins institutionnalisées (syndicats, associations, regroupement spontanés,...) visant à faire pression sur un tiers généralement en position de force (état, patron, entreprise multinationales,...) dans le but de défendre des intérêts communs.
[...] Mais une succession d'équipes gouvernementales divisées, un système fédéral et des recours juridictionnels capables d'entraver les politiques publiques auront l'effet inverse. * un système marqué par la stabilité, la centralisation, un fort secteur public et un contrôle juridictionnel faible sur les pouvoirs publics pourra produire des politiques plus nettes. Mais une succession d'équipes gouvernementales divisées, un système fédéral et des recours juridictionnels capables d'entraver les politiques publiques auront l'effet inverse. [...]
[...] Si ceux qui peuvent s'exprimer et avoir une réelle influence sur les politiques publiques sont sélectionnés, peut-on encore parler d'expression démocratique ? II/. L'importance des facteurs conjoncturels Si c'est à juste titre que la question sur les mouvements sociaux comme nouveau cadre d'expression démocratique se pose, elle ne peut pas être séparée du contexte dans lequel ces divers mouvements évoluent. A. la contestation dépendante des opportunités politiques L'activité contestataire est dépendante de facteurs conjoncturels, et spécialement de l'état du contexte politique. [...]
[...] Nous pouvons conclure que ces mouvements sociaux peuvent constituer un nouveau cadre d'expression démocratique (quoiqu'imparfaite) dans le sens qu'ils favorisent une meilleure expression de chacun et donc la prise en compte de leurs intérêts. Il faut tout de même préciser que les institutions politiques traditionnelles restent indispensables à réaliser le compromis et la synthèse d'intérêts particuliers. En effet, ils possèdent seuls la légitimité nécessaire conférée par les élections pour réaliser cette entreprise, c'est-à-dire dégager une politique en accord avec la volonté générale. [...]
[...] Par exemple, le mouvement de 1986 contre la loi Devaquet a tiré profit du contexte de cohabitation et de la proximité de l'échéance électorale. La problématique de Sidney Tarrow propose de décomposer la structure des opportunités politiques en quatre éléments principaux : Tout d'abord le degré d'ouverture du système politique; en fonction des traditions démocratiques, d'une culture politique, des orientations des gouvernants, les activités protestataires donneront lieu à une réceptivité toute différente. (Par exemple, manifester expose à plus de risques à Pékin qu'à paris). [...]
[...] un mode de fonctionnement démocratique ? La cause principale, expliquant cet effort de démocratisation des mouvements sociaux depuis les années 90, réside dans une sorte de réaction face à l'évolution des syndicats (dans les cas rares comme la France où ils sont revendicatifs) ou face à celle des partis politiques (comme dans la plupart des autres pays où la protestation sociale traditionnelle lié au travail n'est pas du ressort des syndicats, ces derniers étant appelés "de services" car c'est de leur adhésion que résulte l'accès à des droits sociaux comme en Allemagne). [...]
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