La région Baltique possède de nombreuses caractéristiques qui en font sans aucun doute la spécificité. La mer Baltique est une mer quasi-fermée, intracontinentale d'environ 430 000 km² et dont la particularité est d'être peu profonde et faiblement salinisée. Elle est bordée de pays très divers : des pays scandinaves (Finlande, Suède, et Danemark) des pays ayant appartenu à l'ère d'influence soviétique (Pologne, Lettonie, Lituanie, Estonie), un pays fondateur de l'Union Européenne (l'Allemagne) et la Russie de par l'enclave de Kaliningrad et la région de Saint-Pétersbourg. Cette hétérogénéité est issue des changements apportés par la fin de la Guerre Froide.
En effet, les années 1990 ont apporté des bouleversements considérables en Europe, ouvrant la voie à la réunification de celle-ci. Pourtant, il n'est pas certain que la chute du communisme ait immédiatement ouvert la voie à une ère de prospérité et de stabilité politique et économique sur le Vieux Continent. En effet, on peut seulement parler avec certitude de bouleversements géopolitiques importants, notamment dans la région Baltique. Cette région connaît depuis l'éclatement de l'URSS qui en constituait une grande partie de fortes mutations, de divers ordres. La recomposition géopolitique survenue dans la région des pays riverains de la mer Baltique fait désormais de cette région un enjeu majeur dans les relations russo-européennes, constituant une importante zone de contact entre ces deux entités. Ainsi, une coopération russo-européenne semble s'imposé ces dernières années, en raison des nombreux enjeux que revêt la région Baltique, qui pourtant n'a cessé d'être aux prises des tensions entre l'Union Européenne (UE) et la Russie, du fait de la complexité de ces enjeux.
[...] La région baltique est donc essentielle pour le transit des marchandises et des matières premières entre la Russie et l'Union européenne. Une coopération entre ces deux entités pour réguler le commerce dans cette région parait donc s'imposer. A plusieurs égards, un partenariat entre la Russie et l'Union européenne apparaît inévitable concernant la région baltique, notamment du fait de l'expansion de l'Union européenne dans cette région, et des intérêts qu'y conserve la Russie. Malgré les nombreuses tensions que l'on peut imaginer, une coopération est mise en œuvre dans certains domaines. [...]
[...] Il faut ainsi reconnaître que dans certains domaines, et dans une certaine mesure, il existe effectivement une coopération entre l'Union européenne et la Russie. Des bouleversements géopolitiques sans précédent ont transformé la configuration des Etats de la région. L'éclatement de l'URSS a donné naissance aux trois Républiques baltes, Estonie, Lettonie, Lituanie, et la fin du communisme a permis à la Pologne de s'émanciper. De fait, la Russie, principale titulaire de côtes sur la mer Baltique se retrouve limité à une petite ouverture sur celle-ci de par la région de Saint-Pétersbourg et l'enclave de Kaliningrad, petit territoire russe inséré entre la Lituanie et la Pologne. [...]
[...] La gestion des ressources de la mer Baltique et la sauvegarde de son écosystème fragile sont donc des enjeux importants qui nécessitent une coopération active entre les différents Etats riverains. Celle-ci est relativement bien assurée, et même ancrée depuis les années 1970. Dès 1973, la Convention de Gdansk sur la pêche et la conservation des ressources vivantes de la mer Baltique réglemente la pêche dans la mer Baltique. Signée en 1974 et entrée en vigueur en 1980, la Convention d'Helsinki crée la Commission d'Helsinki pour la protection de la mer Baltique (HELCOM) qui établit des comptes-rendus sur l'état de l'environnement dans la région Baltique et lance des programmes de dépollution afin d'améliorer la situation. [...]
[...] Ainsi malgré une certaine coopération, le dialogue russo-européen demeure bien souvent difficile, et il existe aujourd'hui de nombreuses tensions latentes qui permettent peu de perspectives optimistes pour le futur. Les rivalités entre la Russie et l'Union européenne sont liées à l'existence de nombreux intérêts divergents entre ces deux entités, qui sont d'autant plus difficiles à concilier que la volonté politique manque souvent. La diversité et la complexité des enjeux de la région sont un facteur aggravant des tensions déjà existantes. [...]
[...] La réticence et la méfiance des Etats baltes, traumatisés par cinquante ans d'annexion russe, ne font qu'accroître encore plus les tensions entre l'Union européenne et la Russie. De plus, ces tensions sont favorisées par la différence de nature et l'absence de valeurs communes entre ces deux entités. En effet, Bruxelles est très attachée à la promotion des valeurs démocratiques alors que Moscou fait primer la défense de ses intérêts nationaux, qui sont souvent peu compatibles avec les idéaux européens. Ce fossé stratégique est renforcé par l'élargissement de l'Union européenne, que la Russie voit comme une menace contre la stabilité et la sécurité de la région, alors qu'il est plutôt vu par les Etats concernés comme un instrument au service de la démocratie et du développement. [...]
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