Berceau de la civilisation moderne, carrefour des cultures et des religions, interface entre les continents, le bassin méditerranéen constitue un espace stratégique incomparable. Pendant la Guerre Froide, la région est devenue le théâtre de l'affrontement Est-Ouest : invasion soviétique à l'Est dès les années 1950 ; politique américaine du containment et présence militaire. Plus que jamais pendant cette période de tensions, la Méditerranée s'est trouvée au cœur des enjeux du système international.
A partir des années 1980 jusqu'à la chute de l'Union soviétique le système international se détend cependant que l'URSS amorce son déclin. Les deux grands entrent dans une période plus conciliante, l'affrontement Est-Ouest s'atténue, la Méditerranée ne constitue plus une priorité. La région est alors en prise à de nouvelles contradictions. L'axe d'analyse n'est plus d'Est en Ouest mais du Nord vers le Sud, où vient se dessiner une ligne de front inattendue. La proximité géographique des deux rives attise les tensions, concentre les problèmes, laisse émerger la fracture Nord-Sud. Les logiques ancestrales d'attirance et de rejet font surface, et la mer Méditerranée se fait dès lors lien ou frontière, tantôt rapprochant les deux zones, tantôt les opposant.
Les relations entre le Nord et le Sud de la Méditerranée ont toujours été régies par des rapports des forces, les uns dominants les autres et inversement selon les époques. Cependant, la spécificité de cette période réside dans le caractère international de cette opposition. La Méditerranée serait-elle devenue le nouvel épicentre des tensions Nord-Sud ? Dans quelle mesure cette région du monde concentre-t-elle les antagonismes entre l'Occident et les pays du Sud ? L'espace méditerranéen peut-il être réduit à un simple catalyseur du nouveau bras de fer international ?
En réalité, si la fin de l'affrontement Est-Ouest a révélé l'existence d'un nouvel axe de tensions entre le Nord et le Sud, il serait néanmoins réducteur de limiter la géopolitique de cette zone à une opposition bipolaire. Certes, la Méditerranée reflète une fracture profonde entre les deux hémisphères. Toutefois la dimension internationale s'estompe petit à petit, révélant des logiques internes et des spécificités propres cet espace.
[...] Alors que le processus avance au Nord vers l'intégration régionale, le Sud connaît plus de difficultés pour établir des liens solides. Cependant, dès les années 1970-1980 de nombreux pays coopèrent avec la CEE et trouvent dans ce partenariat un des éléments essentiels de leur développement économique. C'est notamment le cas d'Israël, du Maroc, de Malte, Chypre ou encore des pays du Machrek qui très tôt signent des accords voire des conventions de libre-échange avec l'Europe, résolument engagée dans une politique de relations globales avec ces pays. [...]
[...] L'espace méditerranéen n'est pas seulement l'épicentre des tensions Nord-Sud. Il est également le théâtre de ses forces propres, de dynamiques et de logiques internes, entre divisions et désirs de coopération. L'atténuation progressive de l'affrontement des deux grands, suivie de l'effacement politique puis de l'éclatement de l'URSS pose en termes nouveaux, entre les années 1980 et 1990, les problèmes méditerranéens. La dimension Est-Ouest s'estompe, cependant que s'affirme la logique Nord-Sud. La région paraît alors devenir le nouvel épicentre de tensions qui opposent deux systèmes proprement antinomiques. [...]
[...] La question de l'eau a déjà montré à quel point ces richesses naturelles sont stratégiques : outre la mauvaise répartition des ressources hydrauliques au Nord à l'Est et à peine 10% au Sud), de nombreuses tensions résultent d'une volonté de contrôle de l'or bleu comme l'occupation du Golan par Israël, lui permettant un contrôle du lac de Tibériade. La Méditerranée apparaît donc comme la région de tous les enjeux, de tous les conflits. Cet épicentre des tensions perpétuelles lance à tous les dirigeants politiques de nombreux défis. La volonté de coopérer reste d'actualité, comme en témoigne le projet d'une Union Méditerranéenne défendu dernièrement par le Président Sarkozy. [...]
[...] Avant tout, il s'agit d'un conflit régional entre la Syrie, l'OLP et Israël, désormais engagés sur le champ de bataille libanais. Les Israéliens, qui ont effectué leur dernier retrait du Sinaï le 25 avril, veulent frapper vite et fort l'OLP et l'armée syrienne au Liban. L'opération Paix pour la Galilée débute le 6 juin 1982. Le 23 août, Bachir Gemayel est élu président de la République. Allié à Israël, il commande les Forces libanaises, une milice chrétienne. Il exige malgré tout le départ des forces étrangères, et est assassiné le 14 septembre. [...]
[...] La Méditerranée est-elle le nouvel épicentre des tensions Nord-Sud ? Berceau de la civilisation moderne, carrefour des cultures et des religions, interface entre les continents, le bassin méditerranéen constitue un espace stratégique incomparable. Pendant la Guerre Froide, la région est devenue le théâtre de l'affrontement Est-Ouest : invasion soviétique à l'Est dès les années 1950 ; politique américaine du containment et présence militaire. Plus que jamais pendant cette période de tensions, la Méditerranée s'est trouvée au cœur des enjeux du système international. [...]
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