Les acteurs politiques, que ce soient les hommes ou les partis dans leur globalité, se servent des médias de façon croissante pour établir des rapports de force, faire campagne ou promouvoir un message. Il s'agit de savoir dans quelle mesure cette ultrapression médiatique joue sur la conscience de l'électeur moyen et détermine son vote. La démocratie est censée donner la parole au peuple : la médiatisation du système politique permet-elle en ce sens une démocratisation du système politique ou au contraire est-elle un moyen de propagande antidémocratique puisqu'il agit de façon néfaste sur le sens critique du citoyen ?
[...] Or ces émissions ne sont pas regardées par le plus grand nombre. Les séries d'AB productions ou les programmes de télé réalité remportent davantage de succès. On a ainsi vu Roselyne Bachelot, notre nouvelle ministre de l'écologie et du développement durable, se demander avec son traditionnel désarroi existentiel : pourquoi le vide intéresse, alors que nous, politiciens, nous n'intéressons plus ? D'autant plus que la satire politique à travers les sites internet ou les Guignols de l'Info provoque une attirance sans commune mesure avec le sérieux des débats politiques traditionnels. [...]
[...] La médiatisation du système politique Introduction Au temps du Saint Empire romain germanique, le terme ‘médiatisation' désignait l'incorporation d'un Etat souverain à un autre Etat vassal. Cette dimension étymologique a perdu tout son sens aujourd'hui, mais l'on retrouve tout de même une idée de soumission. Le grouillement médiatique dans lequel nous vivons influerait sur notre sens critique en nous soumettant aux images. Informer, débattre, délibérer, décider : à toutes les étapes du processus démocratique, il y a médiatisation du politique. [...]
[...] Mais rassurons-nous, le symptôme français en est encore à ses balbutiements. Aux Etats-Unis, au contraire, la pratique est d'ores et déjà bien établie : un candidat ne peut absolument pas être élu s'il ne passe pas bien à la télé. Surtout, il ne faut pas sous-estimer les éventuels effets positifs de cette ingérence des médias dans le système politique : il pourrait s'agir aussi d'une nouvelle forme de démocratisation du message politique, à condition que les médias agissent de façon rationnelle sans sombrer dans l'utilisation exclusive à des fins de propagande. [...]
[...] Par contre, la surexploitation médiatique du thème de l'insécurité, dont le caractère spectaculaire a un effet bénéfique sur l'audimat, a indubitablement influencé le résultat du scrutin: avec ce mono-thématisme, les électeurs ont eu une telle impression de banalisation de l'insécurité que le candidat de l'extrême droite n'a même pas eu besoin d'en rajouter. Ainsi, entre le 7 janvier et le 21 avril 2002, tous médias confondus, près de sujets sur l'insécurité ont été diffusés. L'exploitation médiatique de ce thème a augmenté de 126% entre les mois de février et de mars. [...]
[...] La démocratisation se situe cette fois du côté de l'offre politique. Une médiatisation qui n'est pas sans impact si l'on prend en considération les suffrages par exemple d'Olivier Besancenot qui, inconnu 3 mois auparavant, a réussi à attirer sous son nom plus de des voix. Clarifier l'agencement du système politique Par ailleurs, la médiatisation permet évidemment une clarification, ô combien nécessaire, de l'agencement des forces politiques et des rapports de force entre le régime institutionnel et le système politique. En effet, pour un novice de la politique et pour un citoyen moyen, certains mécanismes politiques apparaissent abstraits et bien compliqués. [...]
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