Le thème à étudier, ici, à travers l'ouvrage Le savant et le politique, est l'Etat. Le mot Etat, en tant qu'unité politique, apparaît avec Machiavel à la Renaissance. Après lui, beaucoup de penseurs se sont penchés sur la question étatique. Weber, quant à lui, s'est inspiré de Machiavel, tout en étant influencé par lui, dans sa conception de l'Etat. En effet, l'objectif de Weber est de rendre compte de la réalité de la politique plutôt que de l'idéaliser. Ainsi Catherine Colliot-Thélène, qui est à l'origine de la préface de la nouvelle traduction du Savant et du politique, considère Weber dans la lignée de Machiavel.
On peut alors se demander en quoi Max Weber propose-t-il une conception de l'Etat à la fois novatrice et héritée du passé.
Pour répondre à cela nous étudierons dans un premier temps les concepts spécifiques à Weber en développant plus particulièrement l'idée de l'Etat comme ayant le monopole de la violence légitime, puis, en second lieu, nous nous orienterons vers une spécificité de l'Etat moderne selon Weber, en l'occurrence l'Etat bureaucratique. Mais cela doit aussi nous permettre d'élargir notre perspective et nous verrons alors les critiques, contestations et dépassements de la théorie wébérienne de l'Etat moderne.
[...] Spécifions tout d'abord que Weber parle également de l'Etat bureaucratique occidental sous l'appellation d' Etat moderne Attachons-nous déjà à définir l'Etat moderne selon Weber. Il est un groupement de domination de caractère institutionnel qui a cherché (avec succès) à monopoliser, dans les limites d'un territoire, la violence physique légitime comme moyen de domination et qui, dans ce but, a réuni dans les mains des dirigeants les moyens matériels de gestion Cet Etat s'est historiquement bâti à partir de la volonté du prince d'exproprier les puissances privées indépendantes qui détenaient à côté de lui un pouvoir administratif. [...]
[...] Ce qui peut paraître, à certains égards, paradoxal, puisqu'il estime ôter toute subjectivité à la société en lui appliquant des paradigmes biologiques, alors qu'il brouille cette objectivité par son implication personnelle. En effet, si Weber distinguait réflexion et opinion, il effectuait une double carrière de front : sociologue et homme politique (il réussira plus brillamment la première que la seconde par ailleurs). Il sera un fervent nationaliste, craignant la dislocation de l'Allemagne (opinion qui évoluera suite à la Première Guerre mondiale ; où il deviendra démocrate). [...]
[...] Il est donc l'un des fondateurs de la sociologie moderne, réfléchissant sur de nombreux thèmes tels que celui de la domination, du pouvoir, de l'Etat ou encore du droit, etc Il inspira de nombreux penseurs, tels que Boudon et Bourdieu. Le savant et le politique, écrit en 1919 un an avant sa mort, est une œuvre issue de deux conférences très célèbres. La première a lieu le 7 novembre 1917 et porte sur la profession et la vocation de savant. [...]
[...] B - Critiques et réflexions postérieurs de Max Weber Max Weber est l'un des derniers intellectuels à ne pas émaner d'un courant de pensée, mais à en avoir créé un. Aujourd'hui encore de nombreux sociologues se réclament de l'approche wébérienne de l'individu et de la société. Cela démontre bien l'originalité de sa pensée, notamment par rapport aux autres pères fondateurs de la sociologie moderne. Parmi eux, l'opposition avec Durkheim parait évidente, puisque tout semble opposer ses auteurs, de l'objet d'étude à la vision de la société. [...]
[...] Ainsi Catherine Colliot-Thélène, qui est à l'origine de la préface de la nouvelle traduction du Savant et du politique, considère Weber dans la lignée de Machiavel. On peut alors se demander en quoi Max Weber propose-t-il une conception de l'Etat à la fois novatrice et hériter du passé. Pour répondre à cela nous étudierons dans un premier temps les concepts spécifiques à Weber en développant plus particulièrement l'idée de l'Etat comme ayant le monopole de la violence légitime puis, en second lieu, nous nous orienterons vers une spécificité de l'Etat moderne selon Weber, en l'occurrence l'Etat bureaucratique. [...]
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