S'il naît à Saint-Etienne dans le quartier de Montaud, le 20 septembre 1955, c'est sans doute plus du côté du lac d'Issarlès, au cœur de l'Ardèche, que se situent les véritables origines de Maurice Vincent. La rudesse du climat, le contraste marqué des saisons, la proximité de la nature forgent là-bas le cœur et l'esprit des hommes. On y apprend la patience, la ténacité, la rigueur. On y développe une certaine exigence à l'égard de soi et des autres, on n'y sourit pas au premier venu, on ne se laisse pas aisément apprivoiser : on donne du temps au temps. Les idées, les convictions, les sentiments et les amitiés y ont un véritable poids. On a le verbe économe : on préfère le silence au bavardage.
[...] Au niveau personnel, elle fut également très dense. La nécessité de financer ses études, en complément de la bourse, amène Maurice Vincent à travailler systématiquement pendant les vacances. Il en résulte une multitude d'expériences dans des métiers aussi variés que manœuvre du bâtiment, manutentionnaire dans la mécanique, dans l'atelier expéditions de Manufrance, coursier d'un Petit Casino vendeur de programmes à la Foire de Lyon, figurant à l'opéra, vendangeur bien sûr et, plus original et surtout mieux rémunéré pour un job d'étudiant : aide- conducteur sur les trains de marchandises de la SNCF, métier aujourd'hui disparu auquel Maurice Vincent a consacré plusieurs étés. [...]
[...] Seconde motivation : il tient beaucoup à sa liberté, c'est-à-dire à son indépendance de pensée. Bien sûr, on peut certainement rester indépendant en étant membre de telle ou telle loge, comme le lui prouvent certains de ses amis. Mais pour sa part, il a fait le choix de poursuivre seul son expérience d'homme libre. [...]
[...] Avec ses collègues Michel Royon, Maître de Conférences et Michel Bellet, Assistants, une sorte de relève spontanée fait face aux circonstances. Alors que Jean-Gabriel Léonard a de son côté pris en charge le département d'Administration économique et sociale, Michel Royon puis Michel Bellet dirigeront le Centre de Recherche (CREUSET) et Maurice Vincent sera élu directeur du département d'économie et de gestion en 1990. Toujours enseignant-chercheur à plein temps, il réorganise les enseignements et conçoit avec son équipe le projet de développer les Sciences de Gestion à Saint-Étienne pour répondre à la demande croissante des étudiants comme des entreprises : le quota d'heures dans ce domaine augmente considérablement en licence comme en maîtrise dans les années qui suivent. [...]
[...] Pour ma candidature à la mairie, elle fait quelques exceptions. Elle s'implique plus que d'habitude parce que l'enjeu est important. Mais elle préfère les tâches qui ne la mettent pas en pleine lumière. Si je suis élu, elle conservera son travail de cadre territorial. Pour le reste, nous n'avons rien prévu. Nous verrons le temps venu. Maurice Vincent a installé un bureau à son domicile et y travaille beaucoup. Une habitude prise à l'époque où il était chercheur, qu'il poursuit aujourd'hui dans le domaine politique. [...]
[...] Il rejetait l'ordre établi avec une certaine passion. Il était beaucoup plus contestataire que moi, déjà à l'école où il avait eu des accrochages avec quelques professeurs. Il avait passé son CAP de tourneur-ajusteur-fraiseur à Sainte-Barbe, où mes parents l'avaient inscrit considérant l'image de rigueur de l'établissement. Très actif, il pratiquait lui aussi le foot et sortait beaucoup. Avoir vingt ans en 1967, travailler depuis trois ans déjà dans une entreprise de mécanique : tout cela l'a certainement conduit à prendre la juste mesure des enjeux sociaux de l'époque. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture