Marcel Merle, système international, globalité du système, régulation, rapports de force
Marcel Merle, agrégé de droit public (1950) a partagé sa carrière entre Bordeaux (où il a dirigé l'Institut d'études politiques) et Paris (1967), où il a enseigné à l'Université de Paris-I et à l'Institut d'études politiques. Il a écrit une quinzaine d'ouvrages et une centaine d'articles scientifiques, dont la majorité a été consacrée aux Relations internationales. Il est également chroniqueur au journal La Croix-L'événement depuis 1973. Il est Professeur émérite à l'Université de Paris-I. En 1974, sa Sociologie des relations internationales, à la fois manuel universitaire et manifeste théorique, plusieurs fois réédité et mis à jour, ouvrait la voie à l'étude des nouvelles relations internationales et de ce que Bertrand Badie et Marie-Claude Smouts devaient appeler Le retournement du monde. Le chapitre étudié « la spécificité du système international »qui est le premier chapitre de la quatrième partie nommée le système international se trouve dans ce livre. Ainsi à travers ce chapitre Merle montre qu'on ne peut traiter les relations internationales en terme de communauté ou de société et si l'on veut les étudier en terme de système il vaut mieux le faire au regard de l'analyse systémique de David Easton .Il est donc intéressant de voir quelle est la définition ,la conception de Merle du système international . La définition de système politique donnée par Merle est la suivante ensemble de relations entre certains acteurs places dans un environnement spécifique et soumis à un mode adéquat de régulation. Par conséquent il observe que le système international est premièrement dépourvu d'environnement externe et c'est cette clôture de l'espace qui en fait sa spécificité ,et deuxièmement il est dépourvu d'autorité apte à réguler le fonctionnement du système.
[...] Une question se pose alors: comment réguler un système aussi complexe? 2-Un système souffrant de l'absence d'une régulation adéquate Selon Marcel Merle le choix d'un certain mode de régulation participe à la définition d'un système .Par mode de régulation Marcel Merle entend la désignation d'une autorité chargée de réglementer le fonctionnement du système, de trancher les conflits qui peuvent surgir entre ces membres et de répondre au défi de l'environnement. La défaillance des mécanismes institutionnels Il ne faut pas déduire de la prolifération institutionnelle l'émergence d'un pouvoir politique international. [...]
[...] Il n'y a plus de marge de sécurité. Marcel Merle montre qu'en plus de ces caractéristiques le système international se trouve dépourvu d'un environnement externe .Ainsi au sens physique du terme le système s'étend sur toutes les terres habitées et les acteurs procèdent à la domestication de l'espace aussi bien la surface de la haute mer que l'espace aérien. La disparition de l'environnement se vérifie dans l'ordre politique .Ainsi autrefois le système international fonctionnait qu'entre un nombre limité d'Etats par conséquent ce système avait des relations avec d'autres forces qui constituaient son environnement. [...]
[...] La régulation globale par un organisme international semble impossible. Il en malheureusement de même pour la sécurité régionale. En effet aucun organisme régional n'est parvenu à instaurer une zone de paix dans laquelle la sécurité fut assurée entre les Etats membres et la solidarité garantie contre une agression d'origine extérieure .Il en est ainsi pour l'Organisation des Etats américains, l'organisation de l'unité africaine et la ligue arabe par exemple. Selon l'auteur lorsqu'une zone de paix est instaurée et la solidarité garantie c'est plutôt dû au jeu des rapports de force qu'au fonctionnement des mécanismes institutionnels .Dans le domaine des relations techniques par exemple en matière de communication ,d'hygiène des progrès ont été accomplis .Cependant quand les gouvernements estiment que leurs avantages ou leurs privilèges sont susceptibles d'être remis en cause par les initiatives d'un organisme international des susceptibilités nationales apparaissent et mettent en échec les progrès possibles. [...]
[...] Difficile d'être en désaccord avec sa conception des relations internationales qui semblent correspondre à la réalité. Sa théorie entraîne la cohésion du lecteur car elle se trouve pertinente du fait que Merle ancre ses arguments dans la réalité des faits en donnant des exemples concis, précis qui confirment parfaitement sa théorie. Il nous montre ainsi qu'une théorie doit tenir compte de la pratique .Sa vision global mais concis du système entraîne une fascination face à son raisonnement. Il permet de ne pas nous attarder sur des détails sans importance qui nous éloignent de l'essentiel ce qui entraîne une fascination, une admiration face à son mode de raisonnement. [...]
[...] Cependant en ce qui concerne son point de vue sur l'absorption de l'environnement du système Merle effectue quelques changements et affirme dans Cultures et conflits n°21-22 de 1996 : J'ai toujours estimé qu'on ne pouvait dissocier un système de son environnement ; mais j'ai néanmoins soutenu que le système international global avait pour caractéristique (unique en son genre) d'avoir absorbé progressivement son environnement externe et d'être soumis, par là-même, à des contraintes spécifiques dont la plus importante est de ne plus pouvoir exporter ses contradictions. Je maintiens sans réserve ma première proposition, mais je suis prêt à amender la seconde. [...]
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