Manifeste des partis socialistes allemand et français, manifeste pour la paix, social-démocratie, Raymond Poincaré, SFIO, SPD, héritage révolutionnaire
A l'heure où, en France comme en Allemagne, la militarisation des nations est de plus en plus importante, les partis socialistes allemand et français publient simultanément en français et en allemand un manifeste pour la paix le 1er mars 1913. Ces deux partis, ce sont la Section Française de l'Internationale ouvrière (SFIO) et le Sozialdemokratische Partei Deutschlands (SPD), deux partis qui appartiennent à la IIème Internationale, créée en juillet 1889 au Congrès de Paris, organisé à l'occasion de l'exposition universelle, de tendance marxiste.
[...] Finalement, ces mouvements pacifistes sont largement soutenus par la gauche[12] : que ce soit le parti radical, la Ligue des droits de l'Homme, ainsi que les partis socialistes français soutiennent les mouvements pacifistes, l'instar de Jaurès. Même à droite, les gouvernements n'hésitent pas à faciliter l'organisation des congrès nationaux : on a en France un réel sentiment pacifique. Le militarisme de la société allemande En Allemagne, la situation est tout autre : dans le nouveau Reich unifié, les tentatives d'entreprises pacifistes se heurtent à des volontés politiques pangermaniques, soutenues par des associations qui regroupent des millions d'adhérents. [...]
[...] La guerre capitaliste Nombreux sont les superlatifs synonymes de guerre dans le texte : catastrophe universelle misère et destruction des masses barbarie et honte pour l'humanité le militarisme insatiable la guerre dévastatrice Tous ces qualificatifs nous montrent bien à quel point l'Internationale et tous les socialistes sont unis dans cette haine de la guerre pour ce qu'elle est : pour eux, la guerre conduite par les capitalistes nationalistes ne mène qu'à un combat fratricide entre les peuples. Nationalisme et chauvinisme Les socialistes sont, par leur internationalisme, opposé de fait aux nationalistes et aux chauvins : il s'agit de faire triompher l'homme au- delà des patries. En effet, la guerre, en opposant les classes populaires de tous les pays, empêche leur union. En période de guerre, l'apostrophe de Marx dans Le Manifeste du Parti communiste, prolétaire de tous les pays, unissez-vous ne peut pas prendre une réalité matérielle. [...]
[...] En effet, ce dernier est un combat pour un profit. La concurrence entre pays européens pour la direction des marchés est pour les socialistes la cause fondamentale de la guerre. Dans une dimension plus poussée, l'impérialisme ouvre par la force les marchés des pays les plus pauvres pour exploiter ces marchés au détriment du pays même : dans sa recherche de profit, le capitalisme sacrifie la paix au bénéfice. D'où la dénonciation du jeu perfide des chauvins et des fournisseurs militaires ligne 31 : ce sont eux qui sont accusés de vouloir déclencher une guerre, de surcroit pour leur propre profit. [...]
[...] : on a bien une annonce qui promet des amendements dans le cas de vote de nouvelles militaires, dans le but de faire payer le Capital pour la guerre qu'il prépare, pensent les socialistes. C'est d'ailleurs ce que le SPD fera en septembre 1913, quand il votera pour la création de taxes nouvelles destinées à couvrir les dépenses militaires, sous prétexte qu'il s'agissait d'impositions directes, portant sur le revenu, la propriété et l'héritage[19]. La première façon de faire aboutir les propositions, c'est donc la loi, car la SFIO et le SPD sont des partis légalistes : ils ont accepté de passer par la voie légale pour atteindre le socialisme[20]. [...]
[...] Levées parmi le peuple, elles empêchent la création d'une classe sociale militaire comme il en existe une en Allemagne. Cependant, cette disposition n'est possible que dans un contexte général : un pays seul ne peut pas passer d'une armée permanente à une milice si les pays qui l'entourent ne font pas de même : le pays en question se retrouverait le cas échéant en position de faiblesse. L'arbitrage C'est une mesure beaucoup plus vieille : déjà en 1849 Victor Hugo annonçait, alors qu'il était président du second Congrès mondial de la paix, que viendrait le jour où les coups de feu seront remplacés par des décisions d'arbitrage[15]. [...]
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