Selon Philippe Braud, l'on nomme différemment la violence politique que l'on trouve légitime et celle que l'on condamne si bien que "la violence est du côté de l'adversaire, le recours à la contrainte et à la coercition du côté des partisans de l'ordre." Comment distinguer alors dans les manifestations postprésidentielles en Iran, ce qui serait d'un côté la coercition et de l'autre la violence ?
L'établissement d'une définition de la violence politique est extrêmement difficile à opérer, en ce qu'il est très difficile de conjuguer tous les points de vue : victimes, responsables, observateurs. La seule définition qui conviendrait se placerait du point de vue subjectif de la victime et supposerait la définition d'un responsable de la violence, qui peut être autant l'État, le défenseur de l'ordre et de la loi que le manifestant.
S'écarter de cette définition conduirait, selon P. Braud à opérer des jugements de valeur, et l'identification à la victime viendrait fausser le jugement politique. C'est donc en la rattachant à sa situation propre et en adoptant un "regard clinique" que l'on peut juger si une violence est acceptable ou légitime.
L'on peut considérer que les deux parties (les manifestants et l'État iranien) ont fait preuve de violence politique, mais la différence (de taille) réside dans le fait que des manifestations, qui se voulaient pacifiques est une violence politique de « basse intensité » tandis que la répression opérée par l'Etat iranien (morts, arrestations…) est une violence de « haute intensité. » (Braud, "Violences politiques", Éditions du Seuil, 2004.)
C'est pour cela que les citoyens iraniens peuvent être considérés comme les victimes de la violence politique de l'État, violence à la fois physique et symbolique.
Quelles ont été les conditions du passage à la violence politique, non seulement pour la société civile iranienne qui s'est mobilisée de façon spectaculaire depuis la Révolution islamique de 79, et surtout l'État iranien, qui a opéré une telle répression ?
[...] La seule place faite à la religion est en référence à la culture et la nation. Car, la démocratie comme mode de gouvernement, pas tant le triomphe de la souveraineté populaire que de l'État de droit, à même de réduire la violence politique, seulement lorsqu'elle n'est pas légitime. Conclusion On peut se demander aujourd'hui qu'elle sera la situation future en Iran ? Comme on l'a vu, les manifestants ne sont pas prêts de renoncer à la manifestation. Certains rêvent même d'instaurer, une République iranienne à la place d'un pouvoir islamique iranien rapporte le monde. [...]
[...] Analyser ces manifestations post-élections présidentielles en Iran impose de définir la violence politique, du moins tenter de l'identifier, ce qui n'est pas une tâche aisée. Selon Philippe BRAUD, l'on nomme différemment la violence politique que l'on trouve légitime et celle que l'on condamne si bien que la violence est du côté de l'adversaire, le recours à la contrainte et à la coercition du côté des partisans de l'ordre. Comment distinguer alors dans les manifestations postprésidentielles en Iran, ce qui serait d'un côté la coercition et de l'autre la violence ?L'établissement d'une définition de la violence politique est extrêmement difficile à opérer, en ce qu'il est très difficile de conjuguer tous les points de vue : victimes, responsables, observateurs. [...]
[...] La modernisation de l'État rentre en contradiction avec le principe de révolution islamique. Ex. : imposition de la charia, le martyr (shahâdat), l'exportation de la révolution islamique a été un fantasme. La révolution a renforcé l'État-nation, en intégrant des espaces qui ne connaissaient jusque-là que la coercition brute : les jeunes enrôlés dans les Pasdaran et Bassidj, le clergé Paradoxalement, ces catégories ont pu s'exprimer dans l'espace public grâce à cette intégration autoritaire, même si cela n'a été que temporaire. [...]
[...] Victimes innocentes ? Affranchies de toute responsabilité dans le recours à une forme ou l'autre de violence. À la base, manifestations pacifiques massives : principe démocratique de la liberté d'expression, peut légitimer pour certains le recours à ce type de violence modérée La violence politique de l'État iranien : un terrorisme d'État ? Répression physique forte sur la société civile, planifiée par la Conseil Supérieur de la Sécurité nationale. (4000 arrestations, des dizaines de morts condamnations à mort) sur la société civile. [...]
[...] Rasfandjani évoque même une grave crise de confiance populaire qui met désormais l'avenir de la République islamique en danger. Le problème comme on l'a vu, c'est que le mouvement n'a pas réellement de leaders ni de structures, et que petit à petit les médias occidentaux cessent de parler des répressions, comme si les images de violence avaient été banalisées et que le spectateur s'en trouvait aujourd'hui indifférent. L'avenir nous dira maintenant si la société civile iranienne va passer par une seconde Révolution, sûrement sanglante, pour faire valoir ses droits sociaux et démocratiques. [...]
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