Dans la plupart des sociétés démocratiques, la manifestation est permise par des lois qui autorisent les regroupements. Elle apparaît donc comme un droit et certains parlent même de ce phénomène comme d'un contre-pouvoir. Elle est par exemple autorisée librement aux États-Unis en vertu du premier amendement de la constitution de 1787, mais reste soumise au contrôle des autorités en France, car celles-ci délivrent une autorisation après remise préalable d'une demande écrite où l'on indique le trajet prévu, mais aussi les heures de regroupement. Ceci correspond bien à la représentation ordinaire que l'on se fait de la manifestation comme regroupement physique qui vise à capter l'attention et changer le cours de certaines choses. Or, de plus en plus, avec le développement accru des moyens de communication véhiculés par les médias, les manifestations sont également devenues des sujets récurrents du champ journalistique. Le travail médiatique s'intéresse à ces manifestations, il les sert en diffusant leurs messages (mais surtout leur image) à travers la télévision, la presse écrite ou encore la radio, mais retire également des thèmes et des sujets à traiter par la même occasion.
[...] Cette organisation étudiante a peu de membres mais fait beaucoup de productions théoriques dans les années 1960. Mais à la fin de la décennie, à l'occasion de heurts avec les autorités et la police pendant des manifestations contre la guerre du Vietnam, on va beaucoup parler de ce groupement étudiant dans la presse, certes de manière négative le plus souvent. Avec cette nouvelle notoriété, le SDS va considérablement augmenter son recrutement, mais les nouvelles recrues sont éloignées idéologiquement des leaders initiaux. [...]
[...] Bien sûr, ceci implique une autonomie et une pluralité du champ journalistique pour que la manifestation de papier soit efficace. Cette autonomie des médias, si elle est jointe à une conjoncture politique sur laquelle planent des tensions, peut donner lieu à la satisfaction des revendications des manifestants. C'est ce qui s'est passé en 1986 avec le retrait de la loi Devaquet. Alors ministre sous la cohabitation de Jacques Chirac, donc dans une situation politique instable, il avait été contraint de retirer son projet de loi sur une réforme des universités. [...]
[...] On veut les transformer en spectateurs (et pourquoi pas en supporters). On peut ainsi parler de manifestation spectacle et dans son article intitulé La manifestation Champagne ajoute que ces mouvements sont organisés, orchestrés par les organisateurs eux-mêmes bien souvent. L'auteur s'appuie sur la grande manifestation des agriculteurs à Paris le 23 mars 1982 où les slogans n'étaient pas brouillons, mais bel et bien étudiés. Par exemple, les personnes qui se trouvent en tête de cortège sont souvent bien choisies (personnalités politiques mais pas seulement). [...]
[...] Ainsi, on comprend bien que la manifestation de papier à elle toute seule a beau être symbolique et bien accueillie par l'opinion publique, cela ne veut pas dire pour autant que le gouvernement renoncera à ses projets politiques où baisseront les bras devant la foule qui manifeste. Le contexte politique semble être très important pour appuyer les revendications. Bibliographie - Patrick Champagne, La manifestation comme action symbolique in P. Favre, La manifestation, Paris, Presse de la FNSP - Erik Neveu, Média, mouvements sociaux, espaces publics Réseaux vol 17 nº 98 - Sandrine Leveque, Crise Sociale et crise journalistique. [...]
[...] La manifestation est ici une action collective à caractère politique qui prend la forme d'un défilé de protestation pour rendre publiques les revendications d'un groupe de personnes. Ces revendications sont très diverses, allant de l'amélioration de la qualité de vie aux questions identitaires en passant par la réaction à une fermeture d'usine ou encore pour lutter contre l'entrée en guerre d'un pays. Dans la plupart des sociétés démocratiques, la manifestation est permise par des lois qui autorisent les regroupements. Elle apparaît donc comme un droit et certains parlent même de ce phénomène comme d'un contre-pouvoir. [...]
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