La loi d'airain de l'oligarchie chez Roberto Michels

Résumé du document

À la suite d'une analyse du pouvoir au sein de la démocratie, Roberto Michels en tire sa « loi d'airain de l'oligarchie », qui s'applique à toute organisation humaine. Elle fait écho à la « loi d'airain » économique, formule créée par Ferdinand Lassalle au XIXe siècle. Cette formule désigne la loi inexorable selon laquelle le salaire moyen se maintient au minimum nécessaire à la subsistance et à la reproduction des ouvriers. Roberto Michels publie en 1914 Les partis politiques, ouvrage dans lequel il déclare : « qui dit organisation dit oligarchie », soit un régime ou une société dans laquelle le pouvoir est confisqué par un petit groupe de personnes. Dans la lignée de l'école des sociologues Gaetano Mosca et Vilfredo Pareto, il développe la pensée selon laquelle tous les régimes politiques sont oligarchiques en comparant la théorie politique, économique et sociale à la réalité de son application.

Extraits

[...] Il faut renoncer à la croyance selon laquelle l'oligarchie est une dérive, issue de la période d'exploitation de la masse, et qu'elle est provisoire. Tout comme dans la théorie marxiste. La capacité de la masse à se gouverner elle- même est invérifiable, et ne peut donc être considérée comme base de la démocratie. La masse par essence ne peut prendre les décisions utiles à intérêt général sans guide. Les puissances oligarchiques ont leurs limites, qui restent à creuser, et rien n'indique l'impossibilité de l'application de la souveraineté populaire dans le futur. [...]

[...] En dehors de la lutte des différentes classes, interne à cet organe, chaque intérêt particulier tend par conséquent à fonder son propre organe de défense. Les différentes classes se dissocient progressivement. L'expérience apporte certes un point de vue pessimiste sur la démocratie, mais la loi d'airain de l'oligarchie est une observation destinée à faire avancer le courant démocratique. Ainsi l'auteur prouve qu'il ne peut y avoir une organisation unique, représentative d'une classe, de la majorité. La position dominante d'une classe par rapport aux autres est la condition nécessaire à la subsistance de la société. [...]

[...] L'auteur précise que la corruption liée au pouvoir est inéluctable. Les représentants, de quelque classe que ce soit, finissent toujours par s'en détacher pour appartenir à la classe politique qu'ils renforcent de leurs nouvelles idées. Quant à la croyance selon laquelle chaque nouveau dirigeant est supposé rassembler davantage de qualifications, de capacités à défendre la cause du peuple que le précédent, Michels la qualifie d'« effet de mirage Certains ont en effet les qualifications pour convaincre la majorité qu'il en sera le digne représentant, mais ils acquièrent un statut particulier, différent de la majorité, statut qu'ils cherchent rapidement à conserver. [...]

[...] La loi d'airain de l'oligarchie chez Roberto Michels À la suite d'une analyse du pouvoir au sein de la démocratie, Roberto Michels en tire sa loi d'airain de l'oligarchie qui s'applique à toute organisation humaine. Elle fait écho à la loi d'airain économique, formule créée par Ferdinand Lassalle au XIXe siècle. Cette formule désigne la loi inexorable selon laquelle le salaire moyen se maintient au minimum nécessaire à la subsistance et à la reproduction des ouvriers. Roberto Michels publie en 1914 Les partis politiques, ouvrage dans lequel il déclare : qui dit organisation dit oligarchie soit un régime ou une société dans laquelle le pouvoir est confisqué par un petit groupe de personnes. [...]

[...] La cause défendue devient alors diamétralement opposée à l'intérêt prolétaire. Le parti devient alors lui-même une organisation oligarchique, mais il forme également une nouvelle majorité dominante par rapport à la masse, dont elle s'écarte : Le parti, en tant que formation extérieure, mécanisme, machine, ne s'identifie pas nécessairement avec l'ensemble des membres inscrits, et encore moins avec la classe. Devenant une fin en soi, se donnant des buts et des intérêts propres, il se sépare peu à peu de la classe qu'il représente. [...]