Lors de la dernière campagne présidentielle en France, Ségolène Royal, candidate du Parti socialiste, a soutenu le projet d'une transformation de la démocratie. Son souhait était de rapprocher les citoyens de l'action politique. Cette idée de démocratie directe ou de démocratie participative n'a pas fait l'unanimité dans un pays où la tradition représentative est très ancrée. La République des notables suivie par la professionnalisation des politiques a conduit à creuser un écart substantiel entre le peuple et ses représentants. Aujourd'hui, la politique est devenue un métier, avec ses logiques propres, ses conflits internes, ses intérêts particuliers, tendant à éloigner les citoyens de l'espace public . La proposition de Ségolène Royal partait d'un constat simple : la démocratie est en danger aujourd'hui, il faut la réformer.
Car, le principe même de la démocratie représentative pousse à la démagogie et au populisme ; en donnant une importance considérable aux médias de masse. La vision de la démocratie présentée ici est assez pessimiste mais elle a le mérite d'être personnelle.
[...] En effet, la majorité n'a pas forcément raison. Plus encore, une décision démocratique ne s'accompagne pas nécessairement d'une bonne décision pour le devenir d'une société. Tocqueville parlait lui de tyrannie de la majorité Winston Churchill disait même que la meilleure critique de la démocratie est un entretien de cinq minutes avec un électeur moyen.[4] D'autre part, l'effet pervers d'un pouvoir majoritaire repose dans le fait que si celui-ci n'existe pas ou partiellement, la démocratie peut conduire à l'indécision ou à l'inaction. [...]
[...] Cette peinture volontairement pessimiste de la démocratie m'appartient et je ne serais la rendre objective. Deux siècles après Tocqueville, nous en sommes toujours à nous interroger sur les moyens d'associer l'égalité et la liberté. La force de la démocratie est justement ici, c'est-à-dire de pouvoir être continuellement critiquée sans pour autant être remise en cause. A défaut d'être la forme de gouvernement la plus stable, elle est certainement la moins mauvaise comme le pensait Churchill. [...]
[...] Et pourtant, l'évolution de la société, la transformation de la façon de faire de la politique, ne s'est pas accompagnée d'une redéfinition de la démocratie. Bien au contraire, les limites de la démocratie soulevées par Benjamin Constant ou Alexis de Tocqueville au début du 19ème siècle semblent toujours d'actualité deux siècles plus tard. Tout d'abord, ce qui est pour nous, occidentaux, un idéal de gouvernement, ne l'est pas forcément pour des sociétés à tradition politique et culturelle différente. L'universalisation de la démocratie ne se fait donc pas sans certaines résistances. [...]
[...] Les limites de la démocratie au 21ème siècle La démocratie de masse a été au centre des luttes politiques au moins depuis la Révolution française. Différents auteurs du Recueil posent des questions sur le sens de la démocratie et offrent des idées sur son avenir et des méthodes pour la sauvegarder ou l'élargir. Quel sens donnez-vous au terme démocratie en ce début du 21e siècle, quelles idées retenez-vous des auteurs du Recueil et quelles idées rejetez-vous ? Vous pouvez choisir autant d'auteurs que vous jugez nécessaires (tenez compte des limites de longueur de vos réponses)? [...]
[...] On peut définir la démocratie avec autant de mots que nous avons d'idées sur celle-ci. Généralement, on la présente comme un corpus de principes philosophiques et politiques, suivant lequel un groupe social donné organise son fonctionnement par des règles : élaborées, décidées, mises en application et surveillées par l'ensemble des membres de ce groupe, a priori sans privilèges ni exclusions. Le fait qu'il n'y ait pas une définition universellement reconnue de la démocratie s'explique par le nombre important de types de démocratie. [...]
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