La Ligue du Nord, née en 1991, a eu des revendications variables au cours du temps, allant d'une Italie fédérale à la sécession de la 'Padanie', territoire comptant 11 régions actuelles, stigmatisant l'Etat et le Sud à travers des discours provocateurs sinon xénophobes, mais dessinant des projets aux contours pourtant flous.
En outre, le jeu d'alliances avec d'autres partis de droite et du centre (Forza Italia de Berlusconi et Alliance Nationale de Fini défendant des visions opposées du territoire, semble se retourner contre la Ligue du Nord qui, après avoir connu des succès initiaux, a vu ses scores décliner tout en devant s'accommoder d'un programme de gouvernement de coalition forcément en retrait par rapport à ses positions. Dès lors, du fait de nombreuses contraintes, les revendications exprimées par la Ligue du Nord ne peuvent-elles pas conduire, au mieux qu'à une réforme de l'Etat redistributif plutôt qu'au séparatisme ?
[...] Ainsi en 1998, alors que l'Italie représente 14% du PIB européen (pour 15% de la population), les 11 régions correspondant à la Padanie constituent du PIB italien pour de sa population. On notera, pour preuve supplémentaire du dynamisme économique du Nord de l'Italie, la 2e place européenne de la Lombardie[8] derrière l'Ile de France (même s'il est vrai que la taille géographique des régions varie d'un pays à l'autre). Ces chiffres sont à rapprocher des résultats peu flatteurs obtenus pour le Sud[9] : du PIB seulement pour de la population. [...]
[...] Ses déclarations fourmillent de faits historiques inventés, d'inexactitudes, de détails incongrus, mais les médias, eux, publient tout : la Padanie fait vendre, car elle a rendu le cirque de la politique italienne encore plus drôle qu'au temps de la Cicciolina, l'ex- star du porno devenue députée», Tomas Miglierina qu'ils définissent sur la base de 2 dénominateurs communs : - une frontière territoriale à l'intérieur même du pays - une population à qui ces partis prétendent qu'elle constitue une catégorie ethno-culturelle spécifique possédant une seule et unique identité commune. Ils soulignent aussi combien la permanence d'un leadership charismatique est un critère de succès électoral, ce qui s'applique à Umberto Bossi et sa maîtrise peu démocratique du parti. Il faut rappeler par ailleurs l'existence d'autres partis ethno- régionalistes en Italie, en Sardaigne par exemple. Partis protectionnistes (vis à vis de la langue), autonomistes, fédéralistes, indépendantistes et rattachistes. [...]
[...] Les régions françaises dans l'Union européenne en 1998 par Joëlle Jacquier et Annie Kirthichandra, INSEE Première 810 - Octobre 2001. Lombardie qui appartient au réseau des 4 moteurs de l'Europe avec la Catalogne, le Bade-Wurtemberg et Rhône-Alpes Molise, Campanie, Pouilles, Basilicate, Calabre, Sicile et Sardaigne cf. http://www.leganord.org/eng/intro.htm communauté humaine ( . ) dont un des traits essentiels remonte aux origines indo-européennes communes de toute la population formée par les descendants des Ligures, des Venètes, des Celtes et des Lombards, ces quatre souches qui ont contribué de manière prioritaire et presque exclusive à la formation du patrimoine génétique commun des padans Gilberto Oneto, ancien ministre pour l'autonomie padane cité par Bruno Luvera dans Limes Paradoxalement, la Ligue met à profit les défauts de sa "communication". [...]
[...] Les Régions sont constituées en collectivités territoriales autonomes ayant des pouvoirs et des fonctions qui leurs sont propres, selon les principes fixés par la Constitution. (Art 115). L'article 117 énumère les domaines de compétence des régions, les normes édictées ne devant cependant s'opposer ni à l'intérêt national ni à celui d'autres Régions. Il est intéressant de noter aussi qu'en vertu de l'Art c'est un organisme de la Région qui opère, sous une forme décentralisée donc, un contrôle de légitimité sur les actes des Départements et des Communes. [...]
[...] Conclusion : On a vu que la Ligue du Nord ne sembler disposer d'aucune alternative autre qu'électorale et que celle-ci, à cause du caractère diviseur des propositions de la Ligue du Nord (s'adressant à des électeurs du Nord de l'Italie, de droite, capables de supporter des dérives racistes[16]), s'avère insuffisante pour parvenir à une issue fédéraliste ou sécessionniste. La Ligue du Nord, malgré la radicalité de ses discours, ne peut donc qu'espérer qu'une des données de la situation globale et donc sur laquelle elle a relativement peu de prise - évolue en sa faveur (modification brutale et en profondeur du système de partis, soutien éventuel de l'Autriche si Haider accède au pouvoir Par conséquent, elle est contrainte de gagner du temps avec des projets fluctuants, sinon elle semble condamnée à une marginalisation progressive en cas de maintien dans la coalition de la Maison des Libertés. [...]
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