Pourquoi la liberté est-elle au cœur du contrat social américain ?

Résumé du document

Le libéralisme semble se poser comme une question particulière aux États-Unis. Nation de la liberté par excellence, et de l'émancipation vis-à-vis de l'oppression, l'Amérique et les Américains ont connu tout au long de leur histoire cette obsession de la liberté, véritable point de cristallisation des clivages politiques. Si la liberté semble si prégnante dans les consciences, c'est qu'elle est au cœur-même du contrat social américain.

Bien avant sa fondation politique et institutionnelle (Déclaration d'indépendance (1776) et Constitution (1787)), l'Amérique, par son histoire, sa philosophie politique et morale, sa religion, a placé la liberté au centre du projet de société que le pays offrait aux immigrants d'Europe (puis du monde entier). C'est sur et grâce à l'idée-même de liberté que le pays s'est construit et a forgé son modèle, que la nation a jailli, et qu'elle s'est montré à l'Europe.

Nous allons tenter de comprendre ce qui, dans l'histoire du pays et de ses idées, au moment de la fondation de la nation et de la constitution du contrat social américain, permet de l'expliquer.

Extraits

[...] Jefferson disait se révolter contre la tyrannie, c'est obéir à Dieu Le mouvement indépendantiste n'est pas un mouvement révolutionnaire au sens où il voudrait faire triompher des principes nouveaux. Au contraire, son but est de sauvegarder l'idée de la Constitution britannique et le Rule of Law tels qu'eux se l'imaginent, et d'en assurer le respect authentique. Si révolution il y a eu, c'est de par le déplacement de l'arbitraire royal et de la monarchie vers le républicanisme. La seule fidélité à l'Angleterre qu'il n'y a pas eu au moment de la Révolution, c'est celle à la Couronne. [...]

[...] En 1775 la guerre éclate réellement, et l'opposition économique, politique et idéologique à la métropole prend une forme armée. En 1776 est rédigée la Déclaration d'Indépendance. C'est un texte idéologique mais aussi un texte de combat, qui affirme pour la première fois l'émergence d'une conscience nationale et d'un peuple au destin commun. Menée par Washington et aidée par les Français à partir de 1778, l'armée américaine triomphe des troupes royales anglaises. Cela n'empêche pas, notamment aux Virginiens, de vouloir retrouver la société anglaise en Amérique. [...]

[...] La propriété est menacée, et donc la liberté, qui est son corollaire aux yeux de tous les colons. Ils se mettent à refuser que le Parlement vote des lois d'imposition sans le consentement des colonies : no taxation without representation. Les Anglais d'Amérique possèdent les mêmes droits que les Anglais d'Angleterre, et les colons subissent manifestement l'arbitraire de la métropole. Le principe guidant de la politique de la métropole était la vision mercantiliste de colonies qui devraient fournir la nation mère en matières premières et de ne pas les concurrencer dans l'industrie. [...]

[...] Bush avait prononcé quarante et une fois le mot liberté Si la liberté semble si prégnante dans les consciences, c'est qu'elle est au cœur même du contrat social américain. Bien avant sa fondation politique et institutionnelle (Déclaration d'indépendance (1776) et Constitution l'Amérique, par son histoire, sa philosophie politique et morale, sa religion, a placé la liberté au centre du projet de société que le pays offrait aux immigrants d'Europe (puis du monde entier). C'est sur et grâce à l'idée même de liberté que le pays s'est construit et a forgé son modèle, que la nation a jailli, et qu'elle s'est montrée à l'Europe. [...]

[...] Ils partent en Amérique pour y vivre pleinement leur foi et exercer leur liberté religieuse, de conscience, de réunion, d'expression, mais surtout pour tenter d'y établir leur projet d'une société morale et religieuse qui vit selon les préceptes bibliques. Pèlerins et puritains offrent au monde un modèle de société, possédant la conviction qu'il leur faut remplir leur mission : suivre scrupuleusement les instructions de Dieu Il existe un troisième modèle de colonisation à mi-chemin entre les deux premiers, entre convictions religieuses et recherche du profit, entre désir de s'enrichir et volonté de tenter des expériences sociales et religieuses sur d'autres terres pour mieux glorifier Dieu. [...]