Le principe de liberté s'est ancré progressivement dans la pensée philosophique occidentale. De l'Antiquité à nos jours, des penseurs ont réfléchi sur ce concept qui a alors évolué et été précisé. La définition moderne de la liberté peut être résumée par la vision qu'en a Hobbes. Ainsi, à la base de ce principe est le désir d'éviter la mise en danger réciproque des individus. Pour lui, en acceptant le principe de liberté, l'Homme échange sa propre capacité à être violent contre le droit de ne pas être victime de la violence des autres. En instaurant des lois qui pacifient les relations sociales, l'individu suit donc le principe de liberté : celui-ci permet à chaque individu d'agir sans se méfier des actions des autres, dans un esprit de tolérance.
On se rend donc compte que la liberté que nous connaissons aujourd'hui en Europe ou aux Etats-Unis est le produit d'une réflexion et de pratiques spécifiques. La liberté n'est pas naturelle, elle se construit. Pourtant il est à la mode de parler d'exporter la liberté chez les peuples qui en sont privés. Ainsi, Bush, dans ses discours sur l'intervention des EU en Irak, parle « d'étendre la liberté partout ». Les pacifistes, tels les défenseurs des droits de l'Homme réunis au sein d'ONG, suivent aussi ce courant. De nombreuses questions se posent alors. Comment peut-on exporter un principe ? La liberté est en effet un idéal abstrait qui a évolué dans l'esprit des Hommes. Vouloir exporter la liberté revient-il à vouloir imposer des pratiques libérales, comme la liberté de presse, de religion…, aux quatre coins du monde ? De plus, la liberté est-elle le produit d'une pensée ancrée dans une culture spécifique ou peut-elle se développer dans n'importe quel contexte ? Tous les Hommes ont-ils vocation à être libres ? Y a-t-il, pour reprendre l'expression d'A. Sen, des raisons de considérer la liberté comme valable partout sur Terre ? Enfin, est-il possible d'exporter tel quel un principe qui a mis des siècles à se construire ?
[...] Elle ne peut être uniquement exportée par l'Occident. Il existe des racines du principe dans de nombreuses autres cultures. Sortons encore une fois du contexte actuel. Il semble en effet que le principe de liberté, basé sur la tolérance, ne soit pas marqué par une culture particulière. John Rawls et Amartya Sen montrent que si le libéralisme individualiste est un concept élaboré principalement en Europe de l'Ouest, le principe de tolérance a vu le jour dans de nombreux endroits à des périodes différentes. [...]
[...] De nombreuses questions se posent alors. Comment peut-on exporter un principe ? La liberté est en effet un idéal abstrait qui a évolué dans l'esprit des Hommes. Vouloir exporter la liberté revient-il à vouloir imposer des pratiques libérales, comme la liberté de presse, de religion , aux quatre coins du monde ? De plus, la liberté est-elle le produit d'une pensée ancrée dans une culture spécifique ou peut-elle se développer dans n'importe quel contexte ? Tous les Hommes ont-ils vocation à être libres ? [...]
[...] La liberté a-t-elle vocation à s'exporter? Le principe de liberté s'est ancré progressivement dans la pensée philosophique occidentale. De l'Antiquité à nos jours, des penseurs ont réfléchi sur ce concept qui a alors évolué et été précisé. La définition moderne de la liberté peut être résumée par la vision qu'en a Hobbes. Ainsi, à la base de ce principe est le désir d'éviter la mise en danger réciproque des individus. Pour lui, en acceptant le principe de liberté, l'Homme échange sa propre capacité à être violent contre le droit de ne pas être victime de la violence des autres. [...]
[...] Ceci nuit en effet au principe même de liberté : d'une part, l'exportation par la coercition ou sans laisser la place au dialogue n'est pas conforme à l'essence même de la liberté, et d'autre part le rejet du principe par les populations locales contribue à le délégitimer. De plus, le but recherché de pacification des relations internationales n'est pas atteint. Il est donc nécessaire, comme le préconise Höffe, de ne pas confondre universalité et uniformité. La définition des droits de l'Homme et de la liberté en particulier est telle qu'elle laisse la place à des concrétisations différentes, elle reste ouverte à des définitions plus précises. [...]
[...] (Russie, Cameroun, Iran Quand on exporte la démocratie en voulant étendre la liberté pour reprendre les mots de Bush, l'application de ce principe ne suit pas toujours et l'idéologie libérale ne se retrouve pas dans le comportement des dirigeants. C'est uniquement un placage artificiel d'institutions. Au final on se rend compte que dans la plupart des cas, surtout lorsque l'exportation est effectuée par la guerre, la liberté n'est pas exportée pour elle-même, il y a des motifs géopolitiques derrière. Bonaparte, lors de son expédition en Egypte désire barrer la route aux Anglais, tandis que Bush veut renforcer son influence dans la région du MO et sécuriser les exportations de pétrole. [...]
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