Les libéraux sous la Restauration - publié le 29/02/2012

Résumé du document

Héritiers de la Révolution Française, les libéraux vont jouer un rôle important sous la Restauration (1814-1830), période qui sera marquée par la forte opposition idéologique entre ces libéraux qui tiennent pour irrévocables les acquis de la Révolution Française : égalité civile, libertés individuelles (liberté religieuse, liberté de conscience, liberté de la presse) et les ultras-royalistes (favorables au retour de la société d'Ancien Régime). Toutefois, le groupe des libéraux est très disparate. Les constitutionnels se reconnaissent dans la Charte mise en place en 1814 et gouverneront entre 1816 et 1820 avec le soutien du groupe des « doctrinaires », alors que les libéraux « indépendants » seront la principale force d'opposition de gauche durant la Restauration.
Il s'agit donc de déterminer ce qui a rassemblé les libéraux sous la Restauration, ce qui a pu les diviser, avant de se concentrer sur le rôle qu'ils ont occupé durant cette période.

Extraits

[...] Ils sont de ceux qui réclament aussi une extension des libertés dans le domaine économique (liberté dʼentreprendre, ils prônent la non-intervention de lʼEtat dans le domaine économique . Louis XVIII se rapprocha dʼeux à partir de 1816, effrayé par lʼextrêmisme des Ultras et certain que les doctrinaires ne feront pas profession dʼanticléricalisme. Les “constitutionnels” se reconnaissent aussi dans la Charte. Conservateurs libéraux, ils attirent beaucoup de bourgeois ayant été anoblis par lʼEmpire (le comte Decazes par exemple), des membres de la bourgeoisie traditionnelle comme (RoyerCollard), quelques grands bourgeois dʼaffaire ( à lʼinstar de Jacques Laffite) et quelques rares nobles (parmi lesquels le comte de Molé). [...]

[...] Parmi ses rédacteurs on compte Benjamin Constant et Béranger. Lʼopposition de gauche se dôte aussi dʼun quotidien. Constitutionnel” paraîtra à partir de 1815. Cʼest le premier quotidien français avec exemplaire tirés (par jour) en 1830. Ces quotidiens visent à donner une certaine unité à un mouvement libéral qui en manque cruellement. Il nʼexiste évidemment pas de parti libéral (comme il existait un parti ultra rassemblant les royalistes les plus extrêmistes). Toutefois, il faut préciser quʼau niveau local (et le plus souvent en province), les libéraux de tout bord sʼorganisent ensemble afin de battre les ultras-libéraux. [...]

[...] - Les lois Serre (associées au nom dʼHercule de Serre, alors garde des Sceaux) sur la presse des et 26 mai 1819 suppriment la censure et lʼautorisation préalable. . qui masquent cependant de nombreuses divisions entre ceux qui se revendiquent de cette idéologie. Plusieurs groupes idéologiques ou politiques se mettent en place. Si tous affirment être libéraux, il nʼempêche quʼil y ait de majeures différences entre ces groupes. Les “doctrinaires”, sont un groupe assez restreint dʼhommes, ayant pour chef de file François Guizot. [...]

[...] Les Constitutionnels se reconnaissent dans la Charte mise en place en 1814 et gouverneront entre 1816 et 1820 avec le soutien du groupe des “doctrinaires”, alors que les libéraux “indépendants” seront la principale force dʼopposition de gauche durant la Restauration. Il sʼagit donc de déterminer ce qui a rassemblé les libéraux sous la Restauration, ce qui a pu les diviser, avant de se concentrer sur le rôle quʼils ont occupé durant cette période. Une pensée politique libérale . Des libéraux unis par la primauté accordée à la liberté . Les penseurs libéraux revendiquent une filiation avec les philosophes des Lumières. Ces derniers sont dʼailleurs réedités en de nombreux exemplaires. [...]

[...] A leur tête se trouve Talleyrand Les “indépendants” sont les libéraux se trouvant le plus à gauche sur lʼéchiquier politique. Ils souhaitent étendre le droit de vote (le suffrage était un suffrage censitaire relativement restrictif), défendent ardemment les libertés et font preuve dʼanticléricalisme. Les chansons de Béranger trouvent un écho important dans le peuple (on pense au “pape musulman” par exemple). Les prêtres et les jésuites sont durement critiqués ce qui participe dʼune remise en cause dʼune Eglise qui souhaite redevenir religion dʼEtat. [...]