« La démocratie libérale et l'économie de marché sont les seules possibilités viables pour nos sociétés modernes ». En référence à son article publié en 1989 dans The National Interest où il annonce une « fin de l'histoire », Fukuyama confirme ensuite en 1999 dans le Monde, l'idée que la survie du capitalisme passe par le libéralisme dans un phénomène auto-entretenu d'économie de marché mondialisée par des démocraties libérales qui gomment ses inégalités. Pour autant, cet idéal ne semble pas aujourd'hui réellement accompli, avec une mondialisation aux effets contrastés surtout pour les pays sur le déclin et des inégalités galopantes qui relancent des modèles plus protecteurs.
[...] Les politiques, inspirées par le paradigme libéral, cherchent ainsi à déréglementer le marché du travail dont les rigidités sont responsables d'un chômage volontaire. Également, une déréglementation importante se fait au niveau financier avec la globalisation financière des années 80, la création en France par exemple du CAC 40 en 1986, on passe ainsi d'un libéralisme économique à un libéralisme financier. Pour autant, ce tournant libéral basé sur une financiarisation de l'économie ne réussit pas à relancer l'économie de manière pérenne sur un modèle des Trente Glorieuses, en-tout-cas dans les démocraties libérales occidentales vieillissantes. [...]
[...] Le libéralisme est de manière ambivalente d'abord facteur de dynamisme et de changement vers le progrès, avant d'être remis en cause par les crises du capitalisme. Le libéralisme permet d'abord, avec la liberté comme matrice du capitalisme, d'amener le progrès dans le cadre de la RI Les sociétés d'Ancien Régime sont d'abord basées sur le conservatisme, la loi et les ordres qui permettent à l'aristocratie de préserver leurs intérêts. L'aristocratie royale et seigneuriale possède ainsi le pouvoir pour asservir la population par l'impôt, la police Au niveau économique, ces sociétés dominées par l'aristocratie sont d'abord protectionnistes et corporatistes. [...]
[...] Pour autant, face à des mesures libérales basées plus sur l'austérité et la déréglementation en Europe qui ont accru les inégalités et n'ont pas ramené la croissance, le keynésianisme connaît un important regain d'intérêt pour stimuler une croissance en berne comme pour contrôler les marchés financiers. En conclusion, si le libéralisme a d'abord permis d'amener un véritable progrès et tournant au niveau économique et politique, il n'a pu empêcher des conséquences sociales néfastes tout autant que des crises. Il reste aujourd'hui présent notamment au travers du libre-échange tout comme par une relance par l'offre loin d'être marginalisé. [...]
[...] Le tournant libéral n'a en effet trente ans après pas réussi à réduire efficacement le chômage en réduisant les possibilités de croissance économique. Surtout, la financiarisation de l'économie et la transition vers un libéralisme financier qui participe à la mue vers un capitalisme financier déréglementé à des conséquences néfastes sur la sphère économique. Avec la désintermédiation des marchés, la pression actionnariale devient importante sur la technostructure dans la répartition de la Valeur ajoutée, et les bulles spéculatives se développent sur des marchés déréglementés. [...]
[...] L'émergence du capitalisme dominé par le paradigme libéral marque en fait une paupérisation d'une partie de la population qui ne bénéficie peu du partage du surplus accumulé par la sortie d'une économie de pénurie. On observe par exemple la révolte des Canuts en France en 1830. Sismondi considère que le développement économique est d'ailleurs toujours facteur d'inégalité, comme Jared Diamond dans la répartition biaisée du surplus. Face à cette condition ouvrière malheureuse, L'Etat réapparait dans les sphères économiques et sociales pour pallier aux inégalités. On retrouve ici la distorsion entre une liberté facteur de croissance inégalitaire, et la passion pour l'égalitarisme afin de réduire ces inégalités. [...]
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