L'article 6 de la Constitution du 4 novembre 1848, considère que l'esclavage est "un attentat contre la dignité humaine, qu'en détruisant le libre arbitre de l'homme, il supprime le principe naturel du droit et du devoir, qu'il est une violation flagrante du dogme républicain : liberté, égalité, fraternité", c'est pourquoi il abolit a fortiori l'esclavage.
Cependant, il n'est aucunement question de mettre fin à la colonisation pour autant. Sous le régime de la IIIe République, Jules Ferry reprend les conquêtes coloniales afin de renforcer la grandeur de la France qui n'a pas les moyens de se lancer dans une guerre de Revanche contre l'Allemagne.
[...] races supérieures ont sur les races inférieures un droit qu'elles exercent et ce droit, par une transformation particulière, est en même temps un devoir de civilisation affirme Jules Ferry alors Président de l'Assemblée du conseil en 1884. En d'autres termes, la colonisation est perçue comme un geste humanitaire. De plus, elle permet par la même occasion d'évangéliser, apporter la foi aux autres contrées. Par exemple en 1868, la société des Pères Blancs est créée pour envoyer des missionnaires en Afrique et en Asie. [...]
[...] Cependant, il n'est aucunement question de mettre fin à la colonisation pour autant. Sous le régime de la IIIème République, Jules Ferry reprend les conquêtes coloniales afin de renforcer la grandeur de la France qui n'a pas les moyens de se lancer dans une guerre de Revanche contre l'Allemagne. Dans la continuité de la pensée du gouvernement provisoire, la conférence de Berlin de 1884 condamne l'esclavage et la traite des noirs, mais reconnaît aux nations le droit d'occuper et d'administrer les colonies : une nouvelle fois, l'on assimile lutte contre l'esclavage et colonisation, un alliage très paradoxal puisque la colonisation reste avant tout une mise sous tutelle. [...]
[...] Ainsi tournée, la colonisation n'est plus une mise sous tutelle, mais plutôt une aide aux ‘races inférieures'. Elle devient alors légitime, car, sans éducation, la race ‘inférieure' est incapable de s'administrer. Incapacité des ‘races ‘inférieures' à s'administrer Dans son discours sur la question Malgache en 1884, Jules Ferry utilise à plusieurs reprises des termes tels que ‘barbares' ou encore ‘sauvages' pour caractériser les peuples colonisés : il sous-entend ainsi que ces derniers ne disposent pas assez de qualités intellectuelles pour faire de la politique donc il faut par conséquent les mettre sous tutelle. [...]
[...] Alors qu'aujourd'hui, la validité du terme ‘race' est contestée par certaines personnalités politiques qui souhaitent sa suppression de la Constitution, il serait opportun de voir de quelle manière l'argument racialiste est-il utilisé sous la IIIe République pour légitimer la colonisation ? Dans un premier lieu, nous verrons sur quoi repose la conviction d'appartenir à une ‘race supérieure' puis, dans un second lieu, qu'éduquer et civiliser les ‘races inférieures' est le fer de lance de la légitimation du colonisation par l'argument racialiste La conviction d'appartenir à une ‘race supérieure', l'inégalité raciale rendue légitime Forte de son succès à Berlin en 1884, la cause coloniale semble être légitime au niveau international, on assiste à la transformation d'un discours antiesclavagiste en un discours colonial mais aussi, cette cause est rendue légitime au niveau scientifique par le biais de l'anthropologie physique La transformation d'un discours hanti esclavagiste en un discours colonial L'anti esclavagisme devait puisait son inspiration dans les principes républicains qu'étaient la liberté, l'égalité, la fraternité. [...]
[...] L'inégalité des races ‘attestée' par l'anthropologie physique La colonisation peut être légitimée par une science chargée de justifier la prétendue inégalité raciale entre les hommes par le biais du corps. Des scientifiques s'attellent à démontrer l'inégalité entre tous les groupes humains dans le domaine biologique, intellectuel et moral en ayant recourt à des expériences telles que la mesure de crânes européens et Africain pour valider des hypothèses de supériorité et d'infériorité entre les races. Cette science laisse le champ libre aux préjugés de toute sorte comme le démontre les propos d'un biologiste de l'époque Haeckel : mes yeux, le Nègre est une espèce humaine inférieure ; je ne puis me décider à le regarder comme homme et comme frère; car alors il faudrait aussi admettre le gorille dans la famille humaine Ces propos largement polémiques illustrent le manque de crédibilité d'une supposée science, mais pourtant, le débat colonial s'appuie en autre sur l'anthropologie physique pour légitimer le principe de domination. [...]
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