Science politique ; Pouvoir politique ; Politique ; Bourdieu ; Le langage symbolique ; Domination sociale ; Langue française ;
Dissertation : La langue comme instrument politique.
On estime entre 4000 et 6500 le nombre de langues parlées dans le monde. Un tel chiffre surprend dans les pays où règne le monolinguisme. Une telle diversité témoigne de la singularité de chaque pays ou de chaque peuple. Il semble que une langue ne soit pas un simple moyen de communication. En effet, dans la leçon inaugurale de la chaire de sémiologie littéraire du Collège de France, prononcée en 1977, Roland Barthes expose sa conception de la langue : « La langue, comme performance de tout langage, n'est ni réactionnaire, ni progressiste ; elle est tout simplement : fasciste ; car le fascisme, ce n'est pas d'empêcher de dire, c'est d'obliger à dire ». Toute langue détient alors une fonction politique. Une langue serait également un des dialectes qui a pris le pouvoir dans un pays. Historiquement, c'est la constitution des Etats qui contribue depuis deux siècles à leur disparition. En réalisant l'unité d'un pays, en constituant une administration ou une école qui véhicule une langue officielle, les Etats contribuent à une réduction massive des langues d'une région. Si la langue peut être un instrument au service du pouvoir étatique (I), elle est également un moyen de domination au sein des intéractions sociales (II).
[...] Dissertation : La langue comme instrument politique. On estime entre 4000 et 6500 le nombre de langues parlées dans le monde. Un tel chiffre surprend dans les pays où règne le monolinguisme. Une telle diversité témoigne de la singularité de chaque pays ou de chaque peuple. Il semble que une langue ne soit pas un simple moyen de communication. En effet, dans la leçon inaugurale de la chaire de sémiologie littéraire du Collège de France, prononcée en 1977, Roland Barthes expose sa conception de la langue : La langue, comme performance de tout langage, n'est ni réactionnaire, ni progressiste ; elle est tout simplement : fasciste ; car le fascisme, ce n'est pas d'empêcher de dire, c'est d'obliger à dire Toute langue détient alors une fonction politique. [...]
[...] La langue apparaît alors comme un instrument de prestige et de distinction. Elle permet de prendre l'avantage sur son interlocuteur et reflète un certain positionnement social. Par ailleurs, il ne suffit pas de détenir les compétences grammaticales, il faut maîtriser le sens du jeu linguistique prendre la parole signifie savoir se faire entendre. Le langage est alors un des lieux où s'actualisent les rapports sociaux de domination symbolique et de pouvoir. Le pouvoir des mots est vu comme une intériorisation, une reconduction des logiques symboliques de domination. [...]
[...] La langue officielle est un dialecte qui est mis en valeur et officialisé par le pouvoir étatique. Cette langue prévaut dans les échanges linguistiques considérés comme légitimes. Par ailleurs, l'Etat connaît son développement politique en parallèle avec le développement économique. Ce développement économique engendre une plus grande mobilité et une plus grande polyvalence des individus dans l'espace national. Ainsi, la maîtrise d'une langue commune représente une nécessité incontestable dans un contexte d'industrialisation. La mise en place de l'Etat-nation nécessite et exige que l'unité politique et l'unité nationale se recouvrent selon Gellner. [...]
[...] La nation est alors un mythe, un produit historique de la société industrielle. Il s'agit d'un mythe qui est une source d'intégration et qui est intériorisé par les individus. La langue permet de favoriser ce sentiment d'appartenance à un groupe. La langue est un moyen d'identification. Elle renvoie à un peuple précis. Si, d'ailleurs, on observe la disparition de certaines langues, leur extinction est d'abord liée à la disparition physique d'un peuple. Cela n'est pas du directement à la mondialisation ou à la domination de l'anglo-américain. [...]
[...] La langue en tant qu'instrument de domination, la conscience d'une position sociale. La langue revêt une fonction sociale, elle est le reflet de l'organisation sociale de la société Elle est également un carcan dans la mesure où elle conditionne l'expression de nos pensées - La langue en tant que capital symbolique. La langue fonctionne avec des mots qui détiennent un pouvoir évocateur. Le discours est porteur de représentations sociales (forme de connaissance socialement élaborée et partagée par les membres d'une même société, qui concourre à la construction d'une réalité commune). [...]
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