L'Italie est un pays laïque, Église et État y étant séparés. Cette laïcité n'est toutefois pas radicale, car l'État, loin d'être indifférent envers les religions, assure la protection de la liberté de culte et du pluralisme confessionnel. Or, cette conception dite « séculière » repose sur les accords de Latran, signés en 1929 par Mussolini, et qui constituent aujourd'hui encore, le socle juridique de la laïcité italienne.
[...] La laïcité italienne à l'épreuve du fascisme L'Italie est un pays laïc, Eglise et Etat y étant séparés. Cette laïcité n'est toutefois pas radicale, car l'Etat, loin d'être indifférent envers les religions, assure la protection de la liberté de culte et du pluralisme confessionnel. Or, cette conception dite séculière repose sur les accords de Latran, signés en 1929 par Mussolini, et qui constituent aujourd'hui encore, le socle juridique de la laïcité italienne. En quoi l'ère fasciste a-t-elle donc constitué un tournant décisif dans l'histoire la conception laïque italienne? [...]
[...] Mais la question romaine demeure face à la montée du fascisme. Mussolini, ancien socialiste militant, est anticlérical. Par ailleurs, la doctrine du parti ne prévoit pas d'alternative à l'idéologie fasciste dans l'encadrement intellectuel de l'individu. Néanmoins, dès 1921, il propose d'aider le Vatican, au motif que le développement du catholicisme dans le monde fait que toutes les parties du monde tournent leurs regards vers Rome». En phase de conquête du pouvoir dans un pays massivement catholique, il lui faut s'attirer les faveurs du Saint-Siège et faire oublier ses positions de jeunesse. [...]
[...] La fin de la guerre aurait pu voir la résurgence de la question romaine. En réalité, l'ère fasciste a intégré durablement les catholiques dans la société civile. La conciliation mussolinienne a ouvert la voie à une phase d'équilibre durable, marquée par la prégnance de la Démocratie chrétienne au sortir de la guerre. La laïcité partielle, mais consentie de l'Etat italien a permis la sécularisation du pays au long terme et le recul de l'influence de l'Eglise sur la société. Outre cette sécularisation sociétale, les accords du Latran ont jeté les bases d'un processus de laïcisation durable. [...]
[...] Par ailleurs, la question romaine est réglée par la création de l'Etat du Vatican. Il faut néanmoins souligner que si le Concordat met fin à la laïcité du Risorgimento, la création d'un Etat pontifical entérine une séparation politique nette entre l'Eglise et l'Etat fasciste. Mais l'entente montre ses limites dès l'été 31 avec la publication de l'encyclique Non abbiamo bisogno, qui dénonce les attaques fascistes contre l'engagement catholique en matière de jeunesse et d'éducation. L'Eglise est contrainte de se replier sur des activités strictement religieuses. [...]
[...] L'Etat italien devient pluraliste et séculier. Actuellement, certaines réticences à la sécularisation se font néanmoins sentir, comme à l'occasion de la polémique sur la présence de crucifix dans les édifices publics. Ceux-ci sont toujours autorisés par les lois mussoliniennes, malgré les évolutions constitutionnelles récentes. En 2006, le juge Tosti a ainsi été révoqué pour avoir refusé se siéger sous un crucifix. Peut-être l'héritage fasciste, jadis décisif dans la sécularisation italienne est-il désormais un poids sur la voie de la modernité. [...]
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