Le Kosovo, région située entre l'Albanie et la Macédoine au Sud, et la Serbie au Nord, est apparut durant les années 1990 et surtout lors de la guerre de 1999 comme l'expression prototypique des conflits ethniques et religieux dans les Balkans. Cette région, à majorité albanaise, fut au centre des ambitions de grandeur nationale serbes, qui auraient dut se concrétiser avec la création de la Grande Serbie, vaste territoire (aux frontières peu définies d'ailleurs) regroupant toutes les populations serbes des Balkans, et particulièrement le Kosovo, région qui serait le cœur historique de la Nation serbe. Ce fut sans compter tout d'abord sur un nationalisme albanais fort au Kosovo et représenté par des groupes paramilitaires comme l'UCK (Armée de Libération du Kosovo) ou des acteurs aux méthodes plus pacifiques comme Ibrahim Rugova, l'ancien président de la République du Kosovo (du 4 mars 2002 au 21 janvier 2006) ; et ensuite sur une intervention internationale qui mit fin aux crimes perpétrés par les forces spéciales serbes sur les populations albanaises du Kosovo. L'avenir du Kosovo reste encore en suspend, même après la fin officielle du conflit. Cette région va-t-elle vers l'indépendance vis-à-vis de la l'ex-République fédérale de Yougoslavie (aujourd'hui Serbie), et même si c'était le cas, les serbes l'accepteraient-ils ? Les tensions nationalistes encore fortement persistantes pourraient-elles déboucher sur un nouveau conflit ? C'est ce à quoi nous allons tenter de répondre ici.
[...] Cependant, la mort du seul homme politique fédérateur qu'était Ibrahim Rugova, chef du plus grand parti politique du Kosovo, le 21 janvier 2006, n'est pas vraiment bienvenue, à une heure où les responsables politiques kosovars se déchirent. La démocratisation de la région semble avec sa mort un peu plus lointaine, ou difficile. Se pose alors la question du statut du Kosovo. III- Quel avenir pour le Kosovo ? La présence de la MINUK est aujourd'hui plus souvent assimilée au Kosovo à une présence coloniale qu'à une réelle opportunité de sortir de la crise. [...]
[...] Dix clés pour comprendre, La découverte, Paris -Tristan Landry, La Bosnie hier, le Kosovo aujourd'hui et demain Les presses de l'université Laval -Eric Chevallier, L'ONU au Kosovo : leçons de la première MINUK, in Occasionnal paper (mai 2002), Institute for Security Studies, Paris. [...]
[...] C'est alors que la communauté internationale se décide à intervenir militairement pour rétablir la paix et essayer de statuer définitivement sur le Kosovo. II- L'intervention internationale, le protectorat international sur le Kosovo et ses buts L'intervention de la communauté internationale en conséquence du non- respect, et donc du rejet, par le gouvernement serbe des résolutions de l'ONU, telle la résolution 1160 de 1998 qui condamne l'usage excessif de la force par les forces de police serbe contre des civils et des manifestants pacifiques au Kosovo Six mois plus tard, le Conseil a adopté la résolution 1199 affirmant que la détérioration de la situation au Kosovo (République fédérale de Yougoslavie) constitue une menace pour la paix et la sécurité dans la région Pour faire baisser la tension et essayer de contraindre pacifiquement les Serbes, une mission d'observateurs de l'OSCE fut envoyée sur place le 16 octobre 1998. [...]
[...] La Résolution 1244 du Conseil de sécurité des Nations Unies votée le 10 juin força à l'évacuation des forces serbes et à la présence au Kosovo des casques bleus de la toute nouvelle KFOR (Force pour le Kosovo) créée spécialement pour l'occasion, sous commandement direct de l'OTAN. Cette résolution a pour but de préciser les modalités de règlement du conflit, c'est-à-dire le retrait de l'appareil répressif serbe (art la mise en place d'une présence internationale civile (art 10 et 11) et militaire (art qui aurait pour finalité la mise en place d'une autonomie substantielle du Kosovo dans le cadre de la Yougoslavie. [...]
[...] La même année, l'assemblée du Kosovo, vidée de tous ses représentants albanais, abolit définitivement l'autonomie du Kosovo au profit de la Serbie. Les tensions allèrent en s'amplifiant durant les années 1990, avec par exemple la création en 1996 de l'UCK (‘Ushtria Çlirimtare e Kosovës' ou armée de libération du Kosovo') qui profita des troubles en Albanie pour se procurer des armes et commencer l'affrontement avec les forces de sécurité serbes : les Serbes prirent alors des mesures radicales contre les populations albanaises en pratiquant des raids meurtriers dans les communes de la région et en commençant alors les déportations. [...]
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