Le nazisme demeure une énigme majeure posée aux historiens et aux sociologues. I.Kershaw, cherchant à dépasser les théories institutionnaliste et structuraliste de notre temps, se risque à une vision nouvelle dans cet ouvrage.
[...] Dans les domaines de la politique et de l'économique, l'ère hitlérienne ne produisit rien de durable, elle n'a laissé aucune forme, ni aucun système de gouvernement durable. Dans ses fondements, le régime hitlérien, d'après I.Kershaw, était inéluctablement voué à la destruction et ce même si l'Allemagne avait gagné la Seconde Guerre mondiale. Le régime aurait été incapable de se contenter de ses victoires. De ce fait, le système ne pouvait s'immobiliser car l'expansion permanente et illimitée faisait partie intégrante du nazisme. [...]
[...] Essai sur le charisme en politique. Le nazisme demeure une énigme majeure posée aux historiens et aux sociologues. I.Kershaw, cherchant à dépasser les théories institutionnaliste et structuraliste de notre temps, se risque à une vision nouvelle dans cet ouvrage. Ce qui devient objet d'histoire c'est la position exceptionnelle d'Hitler qui excédait la mesure d'un individu sans qualité, tribun de brasserie, déclassé social, artiste raté. Hitler exerçait une autorité charismatique, fondée sur la perception, toujours renouvelée, par la masse de qualités, d'une mission, d'un héroïsme, supposés du chef. [...]
[...] Cette approche voit dans l'histoire du régime nazi la mise en œuvre programmée et conséquente de ses adhésions idéologiques. Hitler apparaît comme l'incarnation classique du pouvoir dans un Etat totalitaire. l'approche - structuraliste (ou fonctionnaliste : L'accent est mis sur les structures ou les forces impersonnelles, sur les déterminants sociaux et la mise en scène d'un dictateur faible. Mise en évidence des contraintes structurelles notamment de type économique, qui pesaient sur les décisions politiques, ou encore certaines caractéristiques fonctionnelles du régime nazi. [...]
[...] III- Une critique du postulat de I.Kershaw par M.Dobry. La critique de la dynamique historique basée sur le concept de domination charismatique le mode de domination charismatique expliquerait la marche inexorable du régime nazi vers son autodestruction un concept modifié sans explication ni justification. - le brouillage dans la distinction entre le type-idéal et la réalité historique. - une surestimation de la rationalité des bureaucraties étatiques de l'Allemagne pré-hitlérienne et des décisions politiques dans les bureaucraties modernes. L'analyse de I.Kershaw : une vision historiciste et transactionnelle. [...]
[...] M.Dobry, dans un chapitre intitulé Charisme et rationalité : le phénomène nazi dans l'histoire (dans J.Lagroye, La politisation), critique la théorie de I.Kershaw. Bien qu'il approuve sa volonté de dépassement des approches intentionnalistes et structuralistes, il remet en cause son utilisation du concept wébérien de domination charismatique, qui s'inscrirait dans une tendance au logicisme et à l'historicisme. Il propose une autre explication du décollage du parti nazi, en concentrant son étude sur les usages des acteurs, qui ont permis le processus de légitimation du pouvoir hitlérien. [...]
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