« Allô ! Allô ! Oui… papa…
Oui, j'ai bien passé mon examen…
Merci…
Mais je n'ai pas pu répondre à la question : Combien y a-t-il de partis politiques au Maroc ?… »
Il s'agit là d'une conversation téléphonique entre un jeune étudiant et son père. Elle s'est déroulée devant moi, dans le train, il y a déjà presque une année. J'avais en face de moi, un jeune de 17 ans qui venait de passer un concours d'entrée à l'une des grandes Ecoles marocaines à Casablanca. Ecoles qui n'admettent pour l'épreuve de sélection que les bacheliers ayant obtenu une moyenne égale ou supérieure à 15/20. Le jeune est donc forcément excellent en tout, sauf en politique.
Ce jeune ainsi que ceux de son âge seront bientôt sollicités. Les élections communales prévues pour juin prochain se préparent déjà. La mobilisation de l'ensemble des acteurs officiels et institutionnels atteint aujourd'hui sa vitesse de croisière. Dans ce paysage effervescent, la jeunesse aura son mot à dire : elle est attendue. Le spot radio les invite d'ailleurs à s'inscrire au plus vite pour obtenir leur carte d'électeur: l'objectif déclaré est de leur permettre "d'exprimer leurs aspirations et de participer à l'édification de l'avenir de leur commune".
[...] La jeunesse marocaine et la politique Allô ! Allô ! Oui papa Oui, j'ai bien passé mon examen Merci Mais je n'ai pas pu répondre à la question : combien y a-t-il de partis politiques au Maroc ? Il s'agit là d'une conversation téléphonique entre un jeune étudiant et son père. Elle s'est déroulée devant moi, dans le train, il y a déjà presque une année. J'avais en face de moi, un jeune de 17 ans qui venait de passer un concours d'entrée à l'une des grandes Écoles marocaines à Casablanca. [...]
[...] Dans l'absence de l'éducation politique ou de la crainte qu'inspire la politique? Voyons d'abord ce qu'en pensent les jeunes eux-mêmes. Les réponses avancées par les jeunes se présentent en termes d'appréciation de la place qui leur est réservée dans la vie politique: Source: Consultation nationale des jeunes, p.171. Sentiments de rejet, d'exclusion et faillite de l'éducation politique, deux raisons principales soulevées par les jeunes enquêtés et qui expliqueraient l'obstacle se dressant devant leur accès à l'espace d'organisation politique. Parmi les inactifs, les analphabètes et les exclus du système scolaire, cette marginalisation produit également chez un sur quatre des jeunes enquêtés (25,8 le sentiment d'être inutiles socialement. [...]
[...] Les résultats paraissent clairs. Cela veut dire que selon toute probabilité, la jeunesse rentre tardivement dans la "phase de maturité" qui lui permet justement de s'impliquer plus activement dans le champ politique. Apparemment, il faut bien attendre l'âge de 25 ans et plus pour que le processus d'adhésion aux mouvements politiques puisse se déclencher chez les jeunes et revêtir une consistance significative. La maturation politique serait donc plus lente chez les jeunes, en raison des rouages socio-éducatifs, supposés pourtant en activer le rythme, qui fonctionne avec moins d'empressement. [...]
[...] Dans ce paysage effervescent, la jeunesse aura son mot à dire : elle est attendue. Le spot radio les invite d'ailleurs à s'inscrire au plus vite pour obtenir leur carte d'électeur: l'objectif déclaré est de leur permettre "d'exprimer leurs aspirations et de participer à l'édification de l'avenir de leur commune". L'on sait également que les jeunes seront désormais plus nombreux à voter en comparaison avec les années précédentes. En effet, l'âge de vote baissé à 18 ans constitue un tournant décisif au niveau de la masse des votants. [...]
[...] Et va-t-elle apporter un changement décisif dans le prochain paysage électoral ? Il est impossible de ne pas faire de lien entre les motivations ( pour ne pas dire les motifs) de l'acte décisionnel officiel impliquant des dispositions juridiques qui préside à cette promotion électorale de la jeunesse, donc précisément à la revalorisation de l'âge de la majorité, et l'impact que cette même décision devrait entraîner. Considéré sur le plan abstrait, ce lien implique nécessairement une corrélation entre les deux faits (la décision et son effet escompté) devant se traduire par une mise en perspective des points saillants des agrégats politiques et idéologiques dans leur relation avec la participation effective ou potentielle de cette tranche d'âge aux prochaines élections. [...]
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