Le sujet met tout d'abord en relation deux termes qui ont tendance à être confondus. S'il est vrai que dans l'antiquité grecque les deux termes recouvraient la même notion, à la date où les Etats-Unis ont été formellement créés (par la Paix de Paris en 1783) et où ils se sont dotés d'une Constitution (1787), « république » et « démocratie » sont deux choses bien dissemblables. En effet, le critère de la République est tout d'abord la forme que prend le système des pouvoirs. Les Etats-Unis sont de fervents défenseurs de la séparation des pouvoirs, dès lors il est acquis que le régime est républicain. Outre que dans une démocratie, la notion de suffrage universel est essentielle, celle de libertés fondamentales ne l'est pas moins. De plus, le terme même de démocratie est problématique. Que ce soit au milieu du XVIIIe siècle ou encore de nos jours, la notion n'est ni fixe ni fixée : il existe plusieurs degrés de démocratie, et celle-ci peut prendre plusieurs formes. La démocratie populaire de Chine qu'on connait aujourd'hui n'est pas forcément une démocratie au même titre que la démocratie parlementaire française.
[...] Ainsi, on peut se demander dans quelles mesures les nouvelles institutions des Etats-Unis et leur pratique peuvent être qualifiées de démocratiques. Nous verrons que selon qu'on se fonde sur les institutions mêmes ou sur leur pratique, le cas varie, et si on observe d'abord que la volonté de mettre en place une République stable est formulée au détriment de la démocratie, il existe en réalité dans les textes fondateurs de la République américaine les bases d'un processus démocratique qui s'est vite étendu. [...]
[...] C'est ainsi que la nouvelle République des Etats-Unis choisit justement d'être une République avant d'être une démocratie. Conclusion Ainsi, la question de savoir si la nouvelle république d'Amérique est une démocratie dépend de plusieurs critères. En effet, selon qu'on date sa naissance en 1776 ou en 1789, la réponse varie, puisque l'esprit n'est pas le même aux deux périodes. En 1787, c'est dans l'esprit conservateur que les Fédéralistes ont rédigé une Constitution qui pose des limites à la démocratie, mais c'est également contre cet esprit que la Constitution s'est dotée d'amendements permettant de prendre en compte les libertés fondamentales. [...]
[...] Enfin les femmes ne sont pas définies comme des citoyens à part entière. On peut également citer, comme critiques faites par les antifédéralistes aux fédéralistes, qui ont rédigé la Constitution, l'élection au suffrage universel d'un seul des trois pouvoirs qui dirigent le pays, c'est-à-dire la Chambre des Représentants, mais également le fait que les Juges fédéraux soient nommés à vie par le Président, ou encore la difficulté pour toute personne qui souhaiterait contester la constitutionnalité d'une loi à la faire réviser. [...]
[...] En effet, les rédacteurs du texte décidèrent qu'il suffirait que seulement des Etats l'adoptent pour qu'il soit établi comme la loi suprême du pays Si ce nombre fut atteint, c'est en particulier grâce à la propagande effectuée par les articles regroupés plus tard dans les Federalist Papers. Les fédéralistes, justement, ont en tête l'idée d'ordre avant l'idée de liberté propre à 1776. Le symbole qu'est la répression de la Révolte du Whiskey de 1794 est en ce sens assez fort. En effet, suite à la décision des Fédéralistes de taxer le Whiskey, les fermiers et producteurs, qui ne profitaient déjà pas des réformes proposées par le gouvernement, se révoltèrent. [...]
[...] Cependant, l'auteur prend comme point de départ de la République américaine le milieu des années 1780, ce qui explique pourquoi mon exposé est surtout fondé sur cette période. - Bernard Vincent (dir.), Histoire des Etats-Unis, Paris, Flammarion (1997) J'ai trouvé cet ouvrage très bien construit et assez concis. De plus, il intègre des encadrés qui donnent des précisions sur des évènements, ou des notions parfois un peu floues. [...]
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