Si une ville revêt une importance particulière pour des croyants du monde entier, si une ville a condensé les tensions entre les trois grandes religions monothéistes, si une ville a fait couler le sang de ses défenseurs depuis plus de 4000 ans, il s'agit bien de Jérusalem.
Yerushalayim, « la Ville de la Paix », selon la dénomination officielle de l'Etat d'Israël, al-Quds, « La Sainte », pour les musulmans, Ûrshalîm pour les arabophones chrétiens, Jérusalem est une ville de taille importante, qui, considérée au sens large, s'étend sur plus de deux cents kilomètres-carrés au sommet du Mont Sion. Néanmoins il s'agit là de la définition officielle de la ville, sachant que sa signification territoriale évolue considérablement au cours du temps et des conceptions des différents groupes religieux. Ses 730.000 habitants, les hiérosolomytain(e)s, appartiennent en effet à des communautés très hétérogènes, sur le plan économique autant que confessionnel. La partie la plus symbolique de Jérusalem, son cœur, est la « vieille ville », entourée de remparts et qui est composée de quatre quartiers : musulman, chrétien (les deux plus importants), juif et arménien. Néanmoins, la ville s'est ensuite agrandie autour de ce cœur, et continue à le faire - nous verrons que cela contribue d'ailleurs aux tensions qui y règnent. Si Jérusalem fut divisée en 1949 en deux zones distinctes : à l'Est, une zone arabe, alors que Jérusalem-Ouest était incluse dans le territoire israélien, ce dernier s'est étendu et contrôle aujourd'hui la majeure partie de la ville.
Depuis plus de cinquante ans, Palestiniens et Israéliens se disputent donc Jérusalem, qui constitue un point de crispation majeur au cœur du conflit israélo-arabe. Si les Palestiniens souhaitaient faire de Jérusalem-Est la capitale d'un futur Etat, d'après une Loi ratifiée en 2002, l'Etat d'Israël a proclamé en 1980 Jérusalem « capitale éternelle », statut qui n'est bien entendu pas reconnu par la communauté internationale. Encore aujourd'hui, la question est loin d'être réglée, et c'est pourquoi nous allons aujourd'hui tenter de voir quels sont les enjeux en cours à Jérusalem, et pourquoi il est important de pouvoir les appréhender afin de comprendre ce conflit si complexe qu'est celui qui oppose Israël à ses voisins arabes.
[...] Cette nouvelle donne est donc celle à partir de laquelle nous devons réfléchir aux enjeux posés par Jérusalem au sein du conflit israélo-arabe. L'occupation de Jérusalem par Israël et ses enjeux dans le conflit Evidemment, aujourd'hui on entend beaucoup parler de la situation plus que préoccupante dans la bande de Gaza, où les tirs et les tensions ne cessent pas entre Palestiniens et Israéliens. Mais Jérusalem est toujours resté un point de crispation majeur, et la question de son statut est souvent à l'origine de l'échec des nombreuses tentatives de médiation. [...]
[...] Jérusalem dans le conflit israélo-arabe Si une ville revêt une importance particulière pour des croyants du monde entier, si une ville a condensé les tensions entre les trois grandes religions monothéistes, si une ville a fait couler le sang de ses défenseurs depuis plus de 4000 ans, il s'agit bien de Jérusalem. Yerushalayim, la Ville de la Paix selon la dénomination officielle de l'Etat d'Israël, al-Quds, La Sainte pour les musulmans, Ûrshalîm pour les arabophones chrétiens, Jérusalem est une ville de taille importante, qui, considérée au sens large, s'étend sur plus de deux cents kilomètres carrés au sommet du Mont Sion. [...]
[...] En effet, il sera détruit puis reconstruit au cours de l'histoire, pour être finalement incendié par les Romains en 70 apr. J.-C . C'est la fin de la domination des Juifs sur Jérusalem et sur Israël en général, et le début de la Diaspora. Néanmoins, le seul vestige du Temple reste sacré pour le peuple Juif ; il s'agit d'un mur où ils viennent pleurer leur terre perdue : le Mur des Lamentations. Il appartient à l'ensemble de la communauté et est considéré comme le nombril du monde pour les Juifs qui s'y rendent régulièrement en pèlerinage. [...]
[...] La défaite de ces derniers permet à l'Etat d'Israël, à l'issue des combats stoppés par les Nations Unies en janvier 1949, d'étendre notablement son territoire. Mais surtout, le statut international de Jérusalem-Est annulé de facto des deux côtés, malgré la tentative de l'ONU de le réinstaurer via la résolution 194 du 11 décembre 1948. Ainsi, Jérusalem-Ouest (38 est annexée par Israël qui en fait le 23 janvier 1950 sa capitale officielle ; ce alors que la Jordanie prend de son côté le contrôle de la zone Est de la ville, incluant la Vieille Ville La séparation entre les deux territoires est physiquement marquée en 1949 par un entremêlas de barrières et de barbelés, ce que l'on nomme la Ligne Verte, et toute circulation d'une zone à l'autre est quasi impossible. [...]
[...] C'est pourquoi ils commencent à envisager un premier plan de partage du territoire palestinien, qui séparerait Jérusalem entre les deux communautés, se situant ainsi comme une ville ouverte sur la frontière entre un petit territoire juif et un territoire arabe. Il s'agit des conclusions de la Commission Peel (1937) qui ne seront jamais adoptées, rejetées évidemment du côté arabe, mais également du côté des sionistes les plus radicaux. Ainsi, deux ans après la fin de la Deuxième Guerre Mondiale, la nuit du 29 au 30 novembre 1947 est à Jérusalem et dans tout le pays une nuit de liesse pour l'ensemble de la communauté juive, qui voit son rêve devenir réalité : en effet, l'Assemblée Générale de l'ONU entérine la proposition de la Commission Spéciale des Nations Unies sur la Palestine[1], et, à travers la résolution 181 de l'ONU annonce en le partage du territoire palestinien et la création d'un Etat Juif. [...]
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