Massimo d'Azieglo, penseur de la période d'unification de l'Italie appelée Risorgimento, disait : "L' Italie est faite, il reste à faire les Italiens." Telle est l'image de l' Italie tout juste unifiée de 1861. Ce pays, qualifié alors "d'expression géographique" n'a pas d'importance internationale, car il a déjà du mal à se forger en tant que nation unie.
Au fur et à mesure des années, des aléas historiques, l'Italie a réussi à se forger. Paradoxalement, son côté unifié, rassemblé en tant que peuple, fut important durant sa période fasciste des années quarante. Formée en régions, l'Italie est actuellement officiellement décrite comme un État unitaire décentralisé ; c'est-à-dire qu'il existe un pouvoir central commun à l'État et des pouvoirs personnels appartenant aux Régions.
Un État unitaire se traduit par une triple unité : un seul État, un seul pouvoir souverain, un seul législateur.
Ainsi, on peut se demander si l'Italie, pays où la nation est historiquement récente et fragile est encore un État unitaire alors que ses divisions traditionnelles n'ont pas disparu et qu'un acteur politique nouveau, la Ligue Nord, a obtenu une réforme fédéraliste.
[...] L'Italie est-elle encore un État unitaire ? Introduction Massimo d'Azieglo, penseur de la période d'unification de l'Italie appelée Risorgimento, disait L'Italie est faite, il reste à faire les Italiens Telle est l'image de l'Italie tout juste unifiée de 1861. Ce pays, qualifié alors d'expression géographique n'a pas d'importance internationale car il a déjà du mal à se forger en tant que nation unie. Au fur et à mesure des années, des aléas historiques, l'Italie a réussi à se forger. Paradoxalement, son côté unifié, rassemblé en tant que peuple, fut important durant sa période fasciste des années 40. [...]
[...] La période du fascisme avec Mussolini les a traumatisés et il y a maintenant une envie de refaire confiance à la politique du pays pour se construire une réelle identité nationale collective. Plus le fascisme paraît loin, plus les nouvelles générations sont prêtes à parler d'un Etat italien, un Etat unitaire où la population n'a plus peur d'affirmer son identité nationale. II) Cependant, certains facteurs rapprochent Italie d'un État fédéral A Un pays très fortement régionalisé Fonctionnement des régions Pour comprendre la suite, il faut d'abord voir comment fonctionnent ses régions. [...]
[...] Dans un régime parlementaire, le Président de la République n'a pas de pouvoir politique donc le rôle de prééminence revient au Président du Conseil, qui est en ce moment Silvio Berlusconi. B L'unité italienne sauvée par le symbole du Président et le sentiment national Président de la République Ensuite, il y a un Président de la République qui, surtout en Italie, est un symbole de l'unité du pays. L'actuel Président s'appelle Giorgio Napolitano (depuis le 10 mai 2006). Il est élu à la majorité qualifiée par les deux chambres réunies en séance commune (seduta commune) auxquelles s'ajoutent 58 représentants de régions. [...]
[...] A cette époque, l'influence des régions était moins importante. Cependant, depuis 1990, on a assisté à une accélération de la régionalisation. En effet, à cause d'une discrétisation de la classe politique et une mauvaise gestion des ressources de l'État, les régions en ont profité pour revendiquer une autonomie de plus en plus importante, en assurant qu'elles pourraient tout à fait gérer davantage de choses et d'une meilleure manière En 1993, l'abolition de certains ministères pour cause de corruption a permis un transfert de compétences aux institutions générales. [...]
[...] En conclusion, Italie qui dispose d'un gouvernement, d'un Parlement, d'un Président de la République au symbole fort, et d'un certain sentiment d'identité nationale, ne peut pas être considérée comme un Etat autre qu'unitaire. Cette première conclusion se doit d'être très fortement nuancée car on l'a vu, la régionalisation est de plus en plus forte, et poussée autant que possible par la Ligue Nord et le parti du peuple de la liberté (Forza Italia) de Berlusconi. Ainsi, même si l'Italie reste du point de vue de sa constitution, de ses institutions, un État unitaire, sa régionalisation grandissante, la montée en puissance des partis autonomistes mais également l'européanisation croissante des pays de l'UE ne nous permet pas d'affirmer qu'elle va le rester. [...]
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