Le régime iranien se veut une théocratie constitutionnelle. La théocratie est un mode de gouvernement dans lequel le pouvoir, censé émaner directement de Dieu, est exercé par ceux qui sont investis de l'autorité religieuse, c'est à dire le clergé ; la religion s'impose à tous, elle légitime le pouvoir et est la source unique de tout droit. La république islamique entend donc, du moins l'entendait elle peut être lors de sa mise en place, concilier principes de l'islam et fonctionnement démocratique. Rappelons que la République est une forme de gouvernement où le pouvoir et la puissance ne sont pas détenus par un seul, et dans lequel la charge de chef de l'État n'est pas héréditaire. La démocratie, quant à elle, implique la souveraineté de l'ensemble des citoyens. Dès lors, l'étude de ce modèle, à la lumière de l'expérience que connaît l'Iran, soulève la question de la possibilité ou non d'édifier une « démocratie islamique ». Car ce modèle s'il était viable, pourrait intéresser bon nombre d'Etats musulmans.
On pourrait résumer brièvement l´histoire de l'Iran ces trente dernières années. En 1979, Mohammad Reza Pahlavi, le dernier Shah d'Iran, quitte son pays le 16 janvier après des mois de protestations populaires et de manifestations contre son régime. Après un exil de 15 ans, Rouhollah Khomeini revient en Iran, le 1er février 1979. Il déclare la fin de la monarchie le 11 février et met en place un gouvernement provisoire. En s'appuyant sur des comités locaux, aussi appelés « Gardiens de la révolution» et en rétablissant rapidement l'ordre dans le pays, les théologiens font main basse sur le pouvoir à partir de mai 1979. Ils s'imposent dans les gouvernements locaux de tout l'Iran. Les opposants et figures de l'ancien pouvoir sont éliminés par les tribunaux révolutionnaires et à l'issue du référendum mis en place le 1er avril 1979, une république islamique est instaurée. Khomeini en prend la tête et devient le Guide Suprême. En 1989 l'ayatollah Khomeini meurt.
Le président sortant, Ali Khamenei, est choisi par l'assemblée des experts pour devenir le Guide de la révolution. En 1997, Mohammad Khatami, un religieux modéré, est élu à la tête du pays. Il sera réélu en 2001 mais se révèlera incapable de réformer le gouvernement face aux éléments conservateurs. En 2005, est élu à la présidence le maire de Téhéran et ultraconservateur Mahmoud Ahmadinejad, dont le mandat prend fin cette année.
Si, lors de la Révolution, les principes suscitant l'espoir chez les Iraniens sont l'indépendance, la démocratie, la liberté, l'égalité et la tolérance, le régime mis en place par Khomeiny a déçu les espérances en ne laissant que très peu de place à la souveraineté populaire et au pluralisme. Dès lors, le terme de théocratie constitutionnelle recouvre-t-il une réalité de République Démocratique ou masque-t-il un régime en pratique totalitaire ?
[...] On pourrait résumer brièvement l´histoire de l'Iran ces trente dernières années. En 1979, Mohammad Reza Pahlavi, le dernier Shah d'Iran, quitte son pays le 16 janvier après des mois de protestations populaires et de manifestations contre son régime. Après un exil de 15 ans, Rouhollah Khomeini revient en Iran, le 1er février 1979. Il déclare la fin de la monarchie le 11 février et met en place un gouvernement provisoire. En s'appuyant sur des comités locaux, aussi appelés Gardiens de la révolution» et en rétablissant rapidement l'ordre dans le pays, les théologiens font main basse sur le pouvoir à partir de mai 1979. [...]
[...] Cependant, les évolutions et modifications apportées au texte original de la constitution ont délibérément conforté le rôle du velayat-é faqih, opérant un véritable transfert de la totalité du pouvoir du peuple vers le Guide religieux. D'autant que le deuxième Guide, à la mort de Khomeiny, Khamenei, prend la relève en s'impliquant activement dans les affaires du pays, et, sur le plan religieux, menant une véritable campagne afin de renforcer son autorité au sein du clergé. La démobilisation populaire Après les promesses d'indépendance et de liberté, de démocratie et de participation du peuple dans un système républicain, d'égalité et de tolérance qui accompagnent la révolution de 1979, c'est une déception, une perte de confiance et une lassitude qui prennent le peuple iranien dès lors que Khomeiny instaure un régime quasi totalitaire où règne la loi d'un islam violent et non humaniste comme espéré. [...]
[...] Les opposants et figures de l'ancien pouvoir sont éliminés par les tribunaux révolutionnaires et à l'issue du référendum mis en place le 1er avril 1979, une République islamique est instaurée. Khomeini en prend la tête et devient le Guide Suprême. En 1989 l'ayatollah Khomeini meurt. Le président sortant, Ali Khamenei, est choisi par l'assemblée des experts pour devenir le Guide de la révolution. En 1997, Mohammad Khatami, un religieux modéré, est élu à la tête du pays. Il sera réélu en 2001, mais se révèlera incapable de réformer le gouvernement face aux éléments conservateurs. [...]
[...] Dès lors, le terme de théocratie constitutionnelle recouvre-t- il une réalité de République Démocratique ou masque-t-il un régime en pratique totalitaire ? En effet, aujourd'hui il ne semble rester en Iran de la république que le nom. Le terme Mollahrchie souvent employé pour parler du régime iranien conviendrait mieux. Car peu à peu, tous les pouvoirs sont passés entre les mains du clergé, et le Guide Suprême censé mener son peuple vers le bonheur est en fait devenu un véritable inquisiteur. [...]
[...] Si la première version de la constitution réservait 6 tâches au Guide: - désignation des 6 théologiens du Conseil des gardiens - nomination de la plus haute autorité judiciaire du pays - commandement suprême des forces armées - confirmation de l'élection du président de la République - droit de révoquer le président de la République - droit de grâce et de réduction de peine Avec la révision constitutionnelle de d'autres prérogatives sont venues s'ajouter aux pouvoirs exercés par le Guide: - il détermine avec le Conseil de discernement des intérêts supérieurs du régime, les principes généraux et les lignes directrices de la politique de l'Etat islamique - il supervise l'exécution de cette politique - il émet le décret pour l'organisation de tout référendum - il nomme les responsables de la radio et de la télévision - il résout toujours avec le conseil de discernement, les problèmes qui ne peuvent trouver de solution par des méthodes conventionnelles - il vérifie la conformité de la candidature à la présidence avec le Conseil des Gardiens On voit donc clairement que l'évolution de la constitution par ses révisions n'a cessé d'aller dans le sens du renforcement de l'autorité religieuse au détriment du pouvoir législatif et des instances élues directement par le peuple, comme le président de la République. Dès le début, le Conseil des Gardiens a opposé son veto au Parlement sur un certain nombre de lois qu'il jugeait non conformes à l'islam. On sollicita alors Khomeini pour qu'il tranche le conflit lui-même et en 1988 il se résolut à le faire. Le Conseil des Gardiens finit par se soumettre à l'autorité de Khomeini et l'autorisa à émettre des ordonnances gouvernementales. [...]
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