Les événements s'enchaînent au Grand Moyen-Orient. La partition tribale du monde arabe s'apprête, plus tôt que prévu, à redessiner la carte régionale, et ce, bien des années avant les premières rumeurs d'épuisement des carburants fossiles et l'effondrement des économies capitalistes.
On assiste ces derniers temps à deux cataclysmes quasi concomitants, à savoir l'installation fulgurante de la nébuleuse Al-Qaida dans deux pays arabes.
La Libye tout d'abord, dont parle très peu depuis la fin de l'intervention militaire occidentale directe en 2011 (ayant abouti à la mort du Guide Kadhafi et la redistribution discrète des cartes entre des dizaines de tribus). Un silence des médias pas dû au hasard ni aux priorités.
[...] En réalité la logique veut que les pouvoirs syrien, et irakien depuis peu, focalisent pour quelques mois encore la dimension jihadiste, le temps que la Libye soit prête à installer son propre Alqaidastan, puissance militaire qui déferlera dans les dix ans à venir sur l'ensemble du Maghreb. De manière à ce que les deux puissances qaidistes évoluent en parallèle à la fois au Maghreb et au Mashrek. Pendant ce temps le Moyen-Orient doit pouvoir juguler les flots incessants de combattants étrangers parvenus de 85 pays différents. En Irak on assiste à l'épilogue de l'invasion américaine d'Irak de 2003. [...]
[...] Mais depuis la dernière offensive qui a traversé toutes les lignes de défense, les chefs de tribus vont devenir de véritables chefs de guerre. En effet, comme en Syrie l'armée irakienne compte beaucoup sur les comités populaires pour faire face aux prochaines attaques. Ils vont recevoir des armes encore plus lourdes. En fin de compte chaque tribu aura une puissance de feu équivalente à sa voisine. En résultera le contexte de prédilection en vue d'une partition tribale des 3 régions actuelles du pays à savoir le Kurdistan au nord, la partie sunnite qui centre et la partie chiite au sud. [...]
[...] C'est un peu la revanche posthume de Saddam Hussein, rapidement condamné à mort par le pouvoir irakien dans un pays encore sous autorité américaine. En effet en Irak l'ossature de l'EIIL est formée d'officiers de l'ancienne Garde républicaine de Saddam, au temps de sa splendeur. On peut sur les vidéos de YouTube, voir des combattants ayant pris d'assaut Tikrit, la ville natale du président déchu, et qui brandissaient, au milieu des drapeaux de Daesh (l'EIIL en arabe) les portraits du Reis et de son ancien adjoint Ezzet el-Douri. [...]
[...] Le pays a finalement sombré dans un chaos propice à l'accueil des dizaines de milliers de jihadistes qui seront déclarés persona non grata dans leur pays d'origine. On ne compte plus les coups de force tribaux contre les ministères libyens, la mainmise du pétrole national par l'un ou l'autre groupe ou l'intervention très peu efficace de l'armée dans ce contexte de guerre larvée. Ce pays sous l'emprise totale de la fureur est donc peu à peu devenu le terrain rêvé pour al-Qaida au Maghreb islamique qui entend faire émerger dans la région une puissance jihadiste prête, le moment venu, à déferler sur l'ensemble du Maghreb. [...]
[...] l'AQMI, organisation islamiste d'origine algérienne, anciennement nommée organisation salafiste pour la prédication et le combat Son affiliation à al-Qaida avait reçu l'assentiment de Ben Laden lui-même. La zone de combat de ce groupe se situe dans ce que l'on appelle le Sahel, au niveau de la Mauritanie, du Mali et du Niger. À noter qu'au Mali un contingent de plusieurs milliers d'hommes avait été envoyé par la France pour guerroyer contre cette organisation et l'opération est toujours en cours. [...]
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