pouvoir politique, légitimité, sacralisation, totalitarismes, régimes démocratiques
« Toutes les dominations cherchent à éveiller et à entretenir la croyance en leur « légitimité » ». Max Weber, Économie et société, 1921.
L'acquisition d'une légitimité, c'est-à-dire la légitimation, c'est le fait que la (les) personne(s) exerçant le pouvoir soient reconnue(s) légitime(s) dans leur(s) fonctions; que les citoyens/sujets acceptent que ce soit cet (ces) individus qui prennent les décisions. La légitimité est durable si dans la société est véhiculée une image positive de la relation de pouvoir politique, relation existant entre (ou sur) des individus, des groupes sociaux et les gouvernants.
[...] La sacralisation n'est cependant pas l'apanage des régimes autoritaires : B. Persistance d'une forme de sacralisation du pouvoir politique dans les régimes démocratiques Il subsiste encore des éléments de mystification comme la souveraineté, la raison d'état ou le bien commun qui, même en des formes laïcisée, ont toujours une dimension sacrée, par exemple dans des discours visant à légitimer le pouvoir. Sont aussi porteurs d'un sens sacré les grand principes guidant la démocratie (Liberté, Égalité, Fraternité en France), les textes fondateurs (La Constitution américaine, la Déclaration des Droits de l'Homme et du citoyen de 1789), ou encore le protocole , qui contribue à mettre en scène le pouvoir politique puisque c'est un subtil dosage de distance et de proximité utilisé afin de rendre le chef d'état plus familier ou lointain et au-dessus du peuple selon l'occasion. [...]
[...] Bibliographie Marc Bloch, Les Rois thaumaturges. Étude sur le caractère surnaturel attribué à la puissance royale particulièrement en France et en Angleterre, Paris, Gallimard (1ère parution en 1924). [...]
[...] Conclusion La sacralisation est donc toujours un mode de légitimation du pouvoir politique privilégié : seulement ses formes ont évolué au fil du temps selon les pays et les cultures. Ainsi, depuis la loi française de 1905 qui consacre la séparation de l'Église et de l'État, il serait inconcevable qu'un Président nouvellement élu prête serment sur la Bible, comme aux États-Unis. Les principaux vecteurs de mise en scène du pouvoir politique aujourd'hui sont les médias ; mais ce phénomène de politique-spectacle, pourtant destiné à mettre en avant les hommes politiques, s'enraye de lui-même et provoque au contraire la lassitude des citoyens, ainsi qu'une certaine forme de désacralisation du pouvoir. [...]
[...] Les mythes sont au cœur de la sacralisation du pouvoir politique dans laquelle se place le roi. Ils sont particulièrement importants concernant les généalogies royales ; Ainsi, Au Tibet, la dynastie régnante est issue des œufs engendrés par les éléments premiers ; en Hawaï, astres et dieux donnent naissance à la famille royale Plus généralement, Le mythe fonde les hiérarchies et légitime les positions acquises la préservation de cette hiérarchie est une garantie de l'ordre du monde, et de l'ordre social. [...]
[...] Application de la thèse des deux corps du roi d'Ernst Kantorowicz : un corps naturel + un corps politique Donc sacralisation aussi de la relation entre ces dirigeants et les citoyens/sujets (cf relation entre Dieu et un croyant si le roi est perçu comme tel) Mais aussi de l'ordre du monde, de la vision de la sté induite, voulue par ce pouvoir Luckmann et Berger (La construction sociale de la réalité) : La légitimation est une opération qui a recours au sacré en ce sens qu'elle ne dit pas seulement à l'individu pourquoi il devrait agir d'une certaine manière et pas d'une autre, mais aussi pourquoi les choses sont telles qu'elles sont Transition : On pourrait penser aujourd'hui que la sacralisation, comme mode de légitimation du pouvoir, n'a plus véritablement sa place en politique, du moins dans nos sociétés occidentales sécularisées, où l'on se réfère désormais surtout à la compétence des dirigeants politiques, ou à leur charisme, pour évaluer leur légitimité. Cependant, si la fin de l'Ancien Régime a marqué l'abandon d'une part importante de rites et mythes politiques, aux XXème et XXIème siècles demeurent des éléments de mystification non négligeables au sein de formes d'organisation du pouvoir qui paraissent désacralisées. II. Un mode de légitimation du pouvoir politique qui a survécu à l'Ancien Régime et persiste au sein des démocraties actuelles A. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture