« Le pouvoir démocratique se déploie sous le signe de l'immanence » pointe Albert Gauchet dans La religion dans la démocratie. De facto, la démocratie, i.e. pour l'énoncer lapidairement le régime politique dans lequel le peuple est souverain, comme toute idée abstraite naît et ne se constitue que par et dans une construction intellectuelle, adéquation entre la réalité perçue et sa maîtrise impliquant, dès lors son analyse. Cette prise de conscience à l'intérieur de l'être, de la puissance de la démocratie est donc relative à toute-un chacun dans sa spécificité et relève quant à sa définition de notre subjectivité. Ainsi, il apparaît comme évident que ne pas s'interroger sur la notion même de démocratie tant par sa définition, son cadre et sa mise en application, mais aussi et surtout ses limites, montre sa prépondérance et la soumission qu'elle impose de fait à ces propres acteurs, devenant par là un dogme ironiquement démocratisé. En effet, de la « démocratie » se dégage un certain fétichisme et ce qui en l'espèce, pourrait être même qualifié ,pour reprendre la notion nietzschéenne, d'« idéal ascétique » et vendu comme le remède miracle par les médias et le corps politique (se constituant en oligarchie, cf. infra) dégageant les citoyens quant à son interrogation dans le cadre de la vie politique.
[...] de ne pas subir de pression au moment de voter. Les régimes non démocratiques ont souvent un pluralisme limité laissant place à un seul parti qui dès lors se confond souvent avec l'appareil d'État, car exerçant seul l'exécutif et le législatif, cette confusion peut même toucher le judiciaire permettant ainsi une facilité à écraser l'opposition possible. Par conséquent, il apparait nécessaire qu'il y ait une véritable séparation des pouvoirs permettant au pouvoir d'arrêter le pouvoir par le biais de contrepoids créant un équilibre des pouvoirs. [...]
[...] Ainsi pour comprendre en quoi Winston Churchill pense les défauts de la démocratie, il apparait nécessaire de voir son aspect illusoire et par la suite son caractère oligarchique revenant sur certains point à un autoritarisme silencieux. La démocratie, un paradigme sans réalité Tout d'abord, nos démocraties restent représentatives, la représentativité dans une vision marxisante ne sert que de marche dans la montée au pouvoir de la bourgeoisie et des libéraux, ici commence la véritable manipulation du peuple par le biais de la notion de nation permettant la transposition du peuple dans une entité servant de justification au pouvoir en place, sans aucun lien avec le sens originel de démocratie, car dérivant singulièrement de l'idée de participation (conception ancienne de la liberté montrée par Benjamin Constant). [...]
[...] Cette sédimentation montre le processus d'élargissement des libertés et droits des citoyens. Ainsi, la démocratie étant le pouvoir souverain du peuple, lui donne des devoirs, mais aussi des droits institutionnalisés. Il apparait tout d'abord au travers du mode d'élection des hommes politiques, mais aussi par une séparation des pouvoirs et enfin la constitution d'un État de droit. En démocratie, en principe le choix des gouvernants procède d'élections libres basées sur trois principes : liberté de candidature, de suffrage universel et de scrutin. [...]
[...] Les régimes non démocratiques s'affranchissent souvent de ces corps intermédiaires et déclarations de liberté qui sont autant d'obstacle à l'exercice et le contrôle du pouvoir, ainsi par l'unification du corps social, il permette une cohésion plus forte de la communauté nationale, doublée par l'utilisation d'une idéologie structurant les esprits. Ainsi, les démocraties même se munissent de rempart tant pour éviter une dérive totalitaire que pour faire régner l'État de Droit. Un régime aux rouages institutionnels comme rempart des libertés Les régimes démocratiques pour éviter de tomber dans un régime totalitaire ont institutionnalisé les libertés et leurs garanties. Il apparait notable de remarquer la sédimentation constitutionnelle britannique qui commence avec la Magna Carta dès 1215, puis avec l'Habeas Corpus et le Bill of Rights (1689). [...]
[...] D'autre part, il convient aussi de s'interroger sur le rôle des mass médias qui façonne unilatéralement l'opinion publique et dont l'indépendance reste douteuse comme le pointe Les nouveaux chiens de garde de G. Balbastre et Y.Kergoat. Assurément nier cette évidence s'apparenterait à du sophisme, c'est là est la première prison du citoyen dans sa capacité de choisir. Les citoyens sont en prise avec l'actualité qui bien souvent module ses envies en matière législative et explique en partie l'inflation législative que connaissent nos démocraties. [...]
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