Cette crise, ainsi que les nombreuses difficultés rencontrées par la lutte contre la prolifération nucléaire, met en cause l'efficacité des moyens internationaux, nous l'avons vu auparavant. C'est aujourd'hui le TNP qui semble inapte à contrecarrer les projets tels que celui de la Corée du Nord. Si une solution rapide et ferme n'est pas apportée, d'autres Etats pourraient s'engager dans la voie de la Corée du Nord, notamment l'Iran. Ce serait alors un monde à 15 ou 20 puissances nucléaires qui se profilerait, et donc une mise en jeu de la stabilité de la planète à l'horizon 2020. Cette problématique ne se pose pas uniquement dans des pays aux stratégies bellicistes, mais également pour des gouvernements démocratiques et ancrées dans les relations internationales, tels le Japon.
Une inquiétude persiste au sein de la communauté internationale, qui ne croit guère à la solidité des alliances américaines en Asie de l'Est : l'attitude nord-coréenne risque d'inciter le Japon et la Corée du Sud à développer leur propre programme d'armement nucléaire. Le Japon, sous protection américaine depuis la Seconde Guerre Mondiale, est depuis des années déjà menacé particulièrement par la Corée du Nord. Cette dernière a tiré plusieurs missiles en sa direction. La Corée du Sud est toujours en situation conflictuelle avec Pyongyang, bien que les relations se soient largement apaisées (Paragraphe I).
Si le débat reste pour le moment très limité en Corée du Sud, une flambée de déclarations de dirigeants japonais au lendemain de l'essai nord-coréen a provoqué de vives réactions. Les trois principes non nucléaires (ne pas posséder, ne pas fabriquer, et ne pas introduire d'armes nucléaires) ne paraissent pas aujourd'hui davantage remis en question, mais le seul fait que des voix s'autorisent à critiquer cette situation est tout à fait nouveau (Paragraphe II).
[...] cit, p.38 HOSHI (Hiroshi) op. cit., p.38 Sondage mené les 11 et 12 novembre 2006 auprès de 3000 personnes par le quotidien Yomiuri Shimbun et publié le mardi 21 novembre 2006, cité par HOSHI (Hiroshi) op. cit., p.38 Déclaration du Premier ministre Shinzo Abe devant la presse le 16 octobre 2006, au lendemain de la déclaration de Shoichi Nakagawa, cité par HOSHI (Hiroshi) op. cit., p.38 PONS (Philippe) La tentation nucléaire du japon Le Monde décembre, www.lemonde.fr HOSHI (Hiroshi) op. [...]
[...] La première crise nucléaire nord-coréenne de 1993 couplée aux essais nucléaires chinois de 1995 et à la crise des missiles dans le détroit de Taiwan en 1996 ont nourri la reprise d'un dialogue de sécurité avec les Etats-Unis en vue de la sécurisation de l'archipel D'ailleurs en 1991, les Etats-Unis avaient demandé la participation militaire de Tokyo à la coalition chargée de libérer le Koweït. Ce nouveau penchant de l'administration américaine pour le développement des capacités militaires du Japon se confirmera par la suite. Peu après, le 31 août 1998, le missile nord-coréen Taepodong survole le territoire japonais. [...]
[...] I - Le Japon sous le parapluie américain Depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale, et la défaite japonaise face aux Américains, ce sont ces derniers qui sont chargés de la majeure partie de la défense du territoire nippon. Suite à la reddition du Japon, signée le 2 septembre 1945 à Tokyo, le territoire est occupé par les troupes américaines. Les Accords de San Francisco, le traité de paix, sont signés en 1950. Aux termes de ce traité, le Japon renonce à toutes ses prétentions sur la Corée, Taïwan, les îles Kouriles, Sakhaline et à ses anciens mandats sur les îles du Pacifique. Il abandonne également tous droits et intérêts en Chine et en Corée. [...]
[...] En 2001, deux lois de défense adoptées par le gouvernement Koizumi (octobre 2001 et avril 2002) scellent la participation japonaise à la coalition internationale antiterroriste, mise sur pied par les Etats-Unis en réponse aux attentats du 11 septembre et afin de mener le combat en Afghanistan. Le Japon accompagne les missions d'inspection de cargaisons voire d'arraisonnement de navires nord-coréens par l'US Navy en mer de Chine, et procure une aide logistique ainsi que le déploiement de ses forces d'autodéfense. Dans un contexte international explosif, le concept d'auto défense japonaise pourrait évoluer vers une notion plus élastique qui garantirait le développement des forces armées. [...]
[...] On ne saurait oublier également l'histoire douloureuse du Japon vis-à- vis du nucléaire. Selon le Professeur Nobuko Kosuge, de l'université Yamanashi Gakuin, spécialiste de la réconciliation des peuples après des conflits : Les bombes sur Hiroshima et Nagasaki ont fait un nombre de victimes sans précédent. L'Histoire nous avait enseigné que de telles tragédies suscitaient toujours représailles et vengeance. Or les premiers bombardements atomiques de l'humanité ont engendré, non des représailles, mais un mouvement en faveur d'un désarmement nucléaire mondial. [...]
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