Internet, outil de la démocratie délibérative, démocratie participative, moeyn de communication, communication politique, réseaux sociaux
L'analyse rétrospective des premières recherches qui accompagnent l'émergence de nouvelles technologie de communication met en lumière une récurrence : chacun de ces outils ont fait l'objet de présupposés sur son aptitude à moderniser le système politique, à revitaliser la démocratie, bousculer l'ordre établi… etc. « La radio, la télévision, la vidéo communautaire et les radios libres ont toutes suscité l'espoir d'une appropriation citoyenne intense permettant l'avènement d'une démocratie forte» confirme Laurence Monneyer Smith. Le développement de l'Internet n'a pas échappé à ce qui semble être établit comme une « règle ». Toutefois, caractérisée par des spécificités singulières qui la différencie des autres médias, les espoirs placés dans cette technologie numérique, et ses effets anticipés, semblent avoir été particulièrement élevés. Imaginé comme un « instrument de veille, de diffusion et de mobilisation (circulation de l'information, accroissement des pratiques pétitionnaires) » , le Réseau étaient alors perçu par les premiers chercheurs qui ont accompagné les balbutiements de l'internet (BBS, listservs, Usenet), comme pouvant créer les conditions favorables au réenchantement démocratique et comme une solution à la crise de la représentation.
[...] Dans ces espaces conversationnels numériques, se joue la formation des opinions et de structuration des compétences cognitives. Sinon, comme se demande Pippa Norris dans l'ouvrage collectif qu'elle dirige39, comment expliquer l'explosion des mouvements de contestation transnationaux qui, se structurent et se dotent d'arguments partagés de façon inédite utilisant internet ? Tout comme l'a montré Daniel Gaxie40 au sujet de l'engagement militant, les forums internet peuvent être ainsi considérés comme des lieux de sociabilités et des instrument de formation politique. Au delà de l'accessibilité à une base d'informations abondante, les espaces discursifs numériques, Internet peut en effet est donc vu ici comme une école permettant à des individus d'apprendre à écrire un commentaire politique, à construire un argument, à prendre la parole en public bref : de se former à la discussion politique. [...]
[...] Seuls les leaders politique de second rang participeraient au forum. Lorsqu'ils participent, leurs interventions est souvent distante pas très ouverte aux critiques de l'aveu même des internautes interviewés. Par ailleurs, l'auteur remarque que ces interventions surtout sur des sujets secondaires. Autrement dit : s'il y a participation des élus, celle-ci ne porte que très rarement sur des sujets politiques de fond dans le cadre de l'élaboration, par exemple de programmes politiques. La participation politique en ligne, bien qu'elle a le mérite d'exister, ne permet pas au citoyen ordinaire d'endiguer son exclusion du processus décisionnel. [...]
[...] En effet, force est de constater qu'internet, loin de favoriser l'échange d'arguments rationnels ou l'exposition à des opinions multiples, renforce au contraire les opinions préalables, hors ligne et structure par là le champ du numérique lui même, caractérisé par sa fragmentation en une multitude de communautés d'intérêts Seuls les individus déjà intéressés par la politique sont en réalité en capacité de se diriger vers la discussion politique, vers un certain type de contenu et ainsi démultiplier à la fois leurs sources d'information et leurs ressources. Sont en fait actifs en ligne, ceux qui l'étaient déjà hors ligne. Si internet favorise en théorie l'égalité entre les internautes ordinaires, dans son accessibilité et son principe fondateur, qui fait de cet outil une technologie peu coûteuse et ouverte à tous, il n'efface en rien les inégalités sociales entre les participants. [...]
[...] FLICHY P., L'imaginaire d'Internet, La Découverte GAMSON W., Talking politics, Cambridge, Cambridge university press GAXIE D., Le cens caché. Inégalités culturelles et ségrégation politique, Paris, Seuil GAXIE D., Économie des partis et rétributions du militantisme. In: Revue française de science politique, 27ᵉ année, GREFFET F., WOJCIK S. présentations Réseaux 2008/4 n°150) p. 9-16) et MonnoyerSmith L., La participation en ligne, révélateur d'une évolution des pratiques politiques ? Participations 1. HABERMAS J., L'espace public. [...]
[...] Global Support for Democratic Governance, Oxford, Oxford University Press Gaxie Daniel. Économie des partis et rétributions du militantisme. In: Revue française de science politique, 27ᵉ année, un même corps, dans les interactions en face à face, chaque interlocuteur ressent ainsi la complexité de l'autre et peut s'appuyer sur cette complexité. Les communautés virtuelles encouragent, au contraire, notamment en mettant à distance les individus, l'utilisation de pseudos, d'identités virtuelles, d'avatars Il est très facile d'avancer masqué dans ces espaces. Non seulement les interlocuteurs ont la possibilité d'utiliser des pseudos, de créer une identité virtuelle, mais peuvent également en avoir plusieurs, les cumuler . [...]
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