L'Etat est une forme structurante de nos sociétés depuis plusieurs siècles aussi bien au niveau de la sphère économique que des sphères sociale, sanitaire, éducative… et il parait difficile de concevoir une société et une économie sans Etat. Il est vrai que l'Etat a vu son champ d'intervention s'étendre de plus en plus au cours des siècles. D'une limitation aux simples fonctions régaliennes prônée par Smith, l'Etat est devenu modernisateur de la sphère économique, puis de devenir un Etat social ou providence assurant les trois fonctions qu'énonce Musgarve d'allocation, de régulation et de redistribution. Pourtant, au travers de la crise qu'il traverse depuis une trentaine d'années dans plusieurs pays, l'intervention de l'Etat est remise en cause, entre coûts excessifs, contrainte budgétaire et incapacité à immuniser efficacement contre le risque. Une haine de l'Etat est devenue de plus en plus vivace alors qu'il était plus perçu jusqu'alors comme protecteur. Malgré ses remises en cause, l'Etat reste néanmoins très présent et une société sans réel Etat défendue par F. Hayek, semble aujourd'hui relever de l'utopie.
Dès lors, la question de l'Etat et de l'intérêt de son intervention interroge le degré de présence de l'Etat, et à partir de quand il devient inefficace. On peut alors se demander si l'intervention de l'Etat est nécessaire, et jusqu'à quel point ?
[...] Il est vrai que l'Etat a vu son champ d'intervention s'étendre de plus en plus au cours des siècles. D'une limitation aux simples fonctions régaliennes prônée par SMITH, l'Etat est devenu modernisateur de la sphère économique, puis de devenir un Etat social ou providence assurant les trois fonctions qu'énonce MUSGRAVE d'allocations, de régulation et de redistribution. Pourtant, au travers de la crise qu'il traverse depuis une trentaine d'années dans plusieurs pays, l'intervention de l'Etat est remise en cause, entre coûts excessifs, contrainte budgétaire et incapacité à immuniser efficacement contre le risque. [...]
[...] Surtout, l'intervention de l'Etat devient plus efficace et nécessaire à partir du XIXème. En France, en mettant fin à la loi Le Chapelier et aux corporations (décret d'Allarde) pour favoriser la mise en place d'un capitalisme concurrentiel libéral, ou en Allemagne et au Japon en se substituant à l'initiative privée faible (GERSCHENKRON) pour lancer le take off L'intervention de l'Etat permet la révolution industrielle et la marche en avant du capitalisme. Surtout, dans la deuxième moitié du XIXème, l'Etat multiplie ses domaines d'action, répondant ainsi à la loi de Wagner selon laquelle un développement économique entraine nécessairement une hausse des dépenses publiques. [...]
[...] Également, le relèvement par exemple des revenus de transfert peut s'avérer efficace dans la sphère sociale pour diminuer la pauvreté comme dans la sphère économique pour relancer la consommation dans le cadre d'une politique keynésienne. Ainsi, une intervention de l'Etat, même minimale, reste nécessaire. SMITH considérait d'ailleurs qu'il était du devoir de l'Etat d'assurer les fonctions régaliennes de justice, de défense contre les agressions extérieures par l'armée, et de construction d'infrastructures nécessaires à l'initiative privée et aux entreprises, mais trop coûteuses et surtout sans bénéfices directs. On peut donc dire que si l'Etat-providence et son efficacité apparaissent depuis une trentaine d'années dubitables, l'intervention de l'Etat reste, elle, nécessaire. [...]
[...] Il parait donc nécessaire pour les Etats de favoriser la mutation du capitalisme vers une phase moins financière afin de pouvoir se réengager dans la sphère sociale où le besoin de sécurité est fort de la part des populations mas aussi au niveau économique pour, par exemple, recréer des conditions d'une forte croissance stable et pérenne, comme les politiques des années 30 aux Etats-Unis qui ont laissé pour principal héritage selon Paul KRUGMAN, de créer des conditions favorables à la forte croissance qui suivrait. En conclusion, si l'intervention étatique poussée a pu souffrir de différentes crises d'ordre notamment budgétaire, elle reste légitime et nécessaire, mais doit trouver un équilibre entre une socialisation modérée de l'économie et l'investissement permettant l'initiative privée, et politique sociale efficaces. Néanmoins, une intervention au niveau de la régulation du capitalisme reste elle nécessaire pour faciliter sa mû et libérer les Etats d'une partie de leur dépendance de financement vis-à-vis des marchés financiers. [...]
[...] Si l'Etat-providence est remis en cause depuis plusieurs décennies (ou certaines formes de l'Etat-providence), l'intervention de l'Etat reste, elle, nécessaire. En effet, le désengagement de l'Etat de la sphère sociale corollairement au développement des working poors et de l'emploi précaire, recréé un besoin prégnant de sécurité de la part des individus, rappelant ainsi l'abbé Lacordaire pour qui la liberté opprime et la loi affranchit On assiste ainsi à un développement du tissu associatif dans les domaines où l'Etat s'est désengagé pour se substituer à lui. [...]
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