La France est probablement le seul pays, au XXe siècle, qui confère une autorité morale et politique aux écrivains. Etant marquée par la philosophie des Lumières, le syndrome voltairien semble bien ancré dans l'esprit français. Pourtant, il est peu aisé de déterminer une définition exacte du terme intellectuel. Le sujet du dossier nous renvoie néanmoins à la société française du XXe siècle et suggère de s'intéresser à eux à partir de l'Affaire Dreyfus, laquelle débuta en 1894.
Nous allons donc nous interroger sur cette catégorie sociale particulière et essayer de déterminer quelle fut, et qu'elle est leur place dans la société. Avec comme point de départ l'Affaire Dreyfus et comme point d'arrivée l'année 2007, nous allons tenter de comprendre les caractéristiques et les évolutions du champ culturel français autour de ces intellectuels. Pour cela, il est important de comprendre d'abord qui ils sont, avant de s'intéresser à ce qui semble être l'une de leur caractéristique majeure, l'engagement. Finalement, nous essaierons de comprendre leur place d'un point de vue plus socioculturel qu'historique dans le monde d'aujourd'hui.
[...] Ces étudiants s'étaient éloignés de la sphère d'influence des grands penseurs de l'époque, qui étaient pour la plupart des philosophes (Althusser, Foucault . ) ou des auteurs à prétention philosophiques (Lacan). Il existait alors pour les intellectuels un décalage entre les conditions de leur consécration et la politisation de leur discours. En effet, l'intellectualisme avant-gardisme qui bouillait à la fin des années soixante s'était défini par opposition aux figures dominantes du champ intellectuel. Il est ainsi clair que la production intellectuelle n'était pas ajustée aux attentes du public radicalisé par Mai 68. [...]
[...] Néanmoins, il est très vite avéré par le lieutenant-colonel Picquart que Dreyfus est innocent et que le traitre est le commandant d'infanterie Esterhazy. C'est à ce moment là que l'Affaire prend une tournure politique. Bien qu'informée des résultats de l'enquête de Picquart, l'armée refuse d'admettre que la condamnation de Dreyfus a été une grave erreur judiciaire. Dans le contexte d'une Troisième République et d'une France nationaliste, xénophobe et surtout antisémite, accepter un procès en révision pour le juif Dreyfus était impensable. C'est à ce moment là qu'un mouvement d'opinion voit le jour en France pour soutenir Dreyfus. [...]
[...] Hayek, bien que tenant un discours forcément partisan, affirme dans Les intellectuels et le socialisme que pour l'homme exceptionnellement doué qui accepte l'ordre actuel de la société, s'offrent une multitude de possibilités pour exercer son pouvoir et son influence, alors que la carrière intellectuelle est pour celui qui est mécontent le chemin le plus prometteur pour exercer influence et pouvoir afin de contribuer à la réussite de ses idéaux. III/ Etat des lieux au XXIe siècle 1. Vers la disparition des intellectuels . En 1932, dans Les chiens de garde, Paul Nizan exprimait ceci: Que font les penseurs de métier au milieu de ces ébranlements? Ils gardent encore leur silence. Ils n'avertissent pas. Ils ne dénoncent pas. Ils ne sont pas transformés. Ils ne sont pas retournés. [...]
[...] Comme beaucoup d'intellectuels il a soutenu l'idéologie marxiste et le communiste, allant même jusqu'à représenter le PCF en URSS. Pour Sartre, il n'y a point d'intellectuels comme tels, mais des situations dans lesquelles interviennent des individus plus ou moins déterminés. Il n'aura de cesse de s'interroger sur son rôle d'engagé. Selon lui l'intellectuel est un simple commentateur d'un événement au nom de l'éthique universelle et un engagement ponctuel n'engage pas la production de l'auteur. Il a toujours revendiqué cette liberté et la mettra à profit en 1956 en quittant le PCF suite à la répression de l'insurrection de Budapest. [...]
[...] sans avoir écrit l'Assommoir ou Germinal ? Quel aurait été celui de Sartre dans les pétitions ou les manifestations s'il n'avait pas écrit l'Etre et le néant ou la Critique de la raison dialectique ? Il semble évident que les intellectuels du début du XXIè siècle ne peuvent rivaliser. Mais tout comme Sartre refusait le Prix Nobel parce qu'il jugeait qu'on ne pouvait pas recevoir une telle reconnaissance de son vivant, il est impossible de prédire le poids futur de ces intellectuels. [...]
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